Poetique d'Aristote

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Librairie Philisophique de Ladrange, 1858 - 195 pages
 

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Page xxv - La pitié d'un malheur où nous voyons tomber nos semblables nous porte à la crainte d'un pareil pour nous ; cette crainte, au désir de l'éviter, et ce désir, à purger, modérer, rectifier et même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans ce malheur les personnes que nous plaignons, pour cette raison commune, mais naturelle et indubitable, que pour éviter l'effet il faut retrancher la cause»12.
Page xxvi - Cette pitié nous doit donner une crainte de tomber dans un pareil malheur et purger en nous ce trop d'amour qui cause leur infortune et nous les fait plaindre, mais je ne sais si elle nous la donne ni si elle le purge, et j'ai bien peur que le raisonnement d'Aristote sur ce point ne soit qu'une belle idée, qui n'ait jamais son effet dans la vérité.
Page xxviii - Ces impressions, que quelques âmes éprouvent si puissamment , sont senties par tous les hommes, bien qu'à des degrés divers : tous, sans exception , sont portés par la musique à la pitié, à la crainte, à l'enthousiasme. Quelques personnes cèdent plus facilement que d'autres à ces impressions; et l'on peut voir comment, après avoir...
Page 59 - S 3, et qui est accompagner de la pitié ou la terreur, dans la mesure où la tragédie est supposée l'imitation des actions réelles ; et, en outre, elle amènera, dans ces conditions, le bonheur ou le malheur des personnages qui se reconnaissent. § 5. Comme la reconnaissance est en général la reconnaissance de certaines personnes, tantôt elle se produira pour un seul personnage à l'égard d'un autre personnage, quand l'un des deux sera déjà connu de l'autre ; tantôt il se pourra qu'elle...
Page 35 - Si c'est par les mœurs et le caractère qu'on est tel ou tel, c'est par l'action qu'on est heureux, ou bien, infortuné. § 9. Les poètes visent donc bien dans leurs œuvres à imiter les mœurs et les caractères ; mais ils peignent les mœurs en les enveloppant dans les actes qui les révèlent. Ainsi, l'action et la fable sont la fin propre de la tragédie ; et la fin est en tout ce qu'il ya de plus important. On peut ajouter que sans action il n'y aurait pas de tragédie, tandis qu'il y en...
Page liv - Car c'est sur ce pied , à mon avis, qu'on doit regarder quantité de ses plus belles pièces de théâtre, 'où, se mettant au-dessus des règles de ce philosophe , il n'a point songé , comme les poètes de l'ancienne tragédie , à émouvoir la pitié et la terreur, mais à exciter dans l'âme des spectateurs , par la sublimité des pensées et par la beauté des sentiments, une certaine admiration, dont plusieurs personnes , et les jeunes gens surtout , s'accommodent souvent beaucoup mieux que...
Page xxviii - ... qu'à des degrés divers; tous, sans exception, sont portés par la musique (!) à la pitié, à la crainte, à l'enthousiasme. Quelques personnes cèdent plus facilement que d'autres à ces impressions; et l'on peut voir comment, après avoir écouté une musique qui leur a bouleversé l'âme, elles se calment tout à coup en entendant (!) les chants sacrés.
Page 152 - Ma que cette critique ne porte pas sur la poésie, et qu'elle ne touche que l'art du comédien ; on peut exagérer les gestes, même en ne récitant que de simples rhapsodies, comme faisait Sosistrate, et même en chantant, comme faisait Mnasithée d'Opunte. § 6. En second lieu, on peut dire que toutes les espèces de gestes ne sont pas à blâmer, par exemple la danse, et qu'on ne doit réprouver que les gestes inconvenants. C'est le sens des reproches qu'on adressait à Callipide, et que d'autres...
Page xl - Que des personnes indifférentes les unes aux autres, et sans aucun rapport de parenté ou d'affection, se combattent et s'entre-détruisent ; la catastrophe peut être affreuse, mais elle n'émeut encore que médiocrement. Mais quand, au contraire, les personnages qui luttent et s'égorgent, sont unis par les liens les plus étroits, qui devraient être les plus tendres ; par exemple, quand c'est un frère qui tue ou doit tuer son frère, un fils son père, ou une mère son fils, ou un fils sa mère,...
Page 9 - Comme en imitant on imite toujours des personnages qui agissent, et que ces personnages ne peuvent qu'être ou bons ou méchants, seules différences à peu près entre les caractères, qui se distinguent uniquement par le vice et la vertu, il faut nécessairement les représenter, ou meilleurs que nous ne sommes, ou pires, ou semblables au commun des mortels, g 2.

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