Revue des deux mondes

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Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1896 - France
 

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Popular passages

Page 450 - Oui , il s'agit de la liberté; il s'agit de la tragédie que vous devez donner aux nations , il s'agit de faire tomber sous la hache des lois la tête d'un tyran ( On murmure.) , et non de misérables comédies.
Page 451 - L'histoire atteste cette vérité ; et puisqu'on a osé dans cette assemblée rappeler ces journées sanglantes sur lesquelles tout bon citoyen a gémi, je dirai, moi, que, si un tribunal eût alors existé, le peuple auquel on a si souvent, si cruellement reproché ces journées, ne les aurait pas ensanglantées ; je dirai, et j'aurai l'assentiment de tous ceux qui ont été les témoins de ces mouvements, que nulle puissance humaine n'était dans le cas d'arrêter le débordement de la vengeance...
Page 802 - Tout montrait en lui la vaste étendue de ses lumières et quelque chose de continuellement conséquent. Il allia d'une manière tout à fait surprenante la majesté la plus haute, la plus fière, la plus délicate, la plus soutenue, en même temps la moins embarrassante quand il...
Page 573 - II faut avoir une pensée de derrière, et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple.
Page 936 - Je serais fort aise que vous le voyiez ici, pour juger de quelle incomparable bonté, de quelle parfaite innocence, de quelle simplicité de vie et de mœurs, et, au milieu de tout cela, de quelle inépuisable gaieté, de quelle paix, de quel bonheur il est capable, quand il n'est soumis qu'aux influences des saisons et remué que par lui-même. Sa femme et lui me paraissent ici dans leur véritable élément.
Page 940 - L'amitié a ses cajoleries comme un sentiment plus tendre, et plus elle est vieille, plus elle est flatteuse ; précisément tout l'opposé de l'autre sentiment. Vous me dites des choses charmantes sur ma gloire. Vous savez que je voudrais bien y croire, mais qu'au fond je n'y crois pas, et c'est là mon mal : car, si une fois il pouvait m'entrer dans l'esprit que je suis un chef-d'œuvre de nature, je passerais mes vieux jours en contemplation de moi-même. Comme les ours qui vivent de leur graisse...
Page 937 - Le bon Chat est à la messe. J'ai peur quelquefois de le voir s'envoler vers le ciel, car en vérité il est trop parfait pour habiter cette mauvaise terre et trop pur pour être atteint par la mort. Quels soins il m'a prodigués pendant ma maladie, quelle patience, quelle douceur!
Page 938 - Ces montagnes, cet orage, cette nuit sont des trésors perdus pour moi. Que de vie, cependant, je sens au fond de mon âme! Jamais, quand le sang le plus ardent coulait de mon cœur dans mes veines, je n'ai parlé le langage des passions avec autant d'énergie que je le pourrais faire en ce moment.
Page 880 - Ma science n'empêche point mon ignorance de la réalité d'être absolue... Langage symbolique, admirable système de signes, plus la science progresse, plus elle s'éloigne de la réalité pour s'enfoncer dans...
Page 881 - ... le prestige, l'autorité, le pouvoir de la science. Nous en apercevons de toutes parts les limites, et sans avoir nul besoin pour cela du microscope, ou des rayons Rœntgen. La science est incapable de nous fournir une explication ou une interprétation acceptable de l'univers. Elle est incapable de fonder une morale. Et elle est incapable enfin de se substituer à la religion dans l'évolution sociale de l'humanité.

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