Recueil des lettres de madame la marquise de Sévigné: a madame la comtesse de Grignan, sa fille, Volume 3

Front Cover
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 74 - Il mande la mort du jeune d'Hocquincourt et qu'il enverra un courrier pour apprendre au roi la suite de cette entreprise ; il cachette sa lettre, et l'envoie à deux heures. Il va sur cette petite colline avec huit ou dix personnes : on tire de loin à l'aventure un malheureux coup de canon, qui le coupe par le milieu du corps, et vous pouvez penser les cris et les pleurs de cette armée. Le courrier part à l'instant; il arriva lundi, comme je vous ai dit : de sorte qu'à une heure l'une de l'autre...
Page 133 - , qui demeure pour quelques jours chez le cardinal de Bouillon, me pria hier de dîner avec eux deux, pour parler de leur affliction...
Page 97 - Le coup de canon vient donc, et emporte le bras de Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne : le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer. Taisez-vous, mon enfant, lui dit-il ; voyez, en lui montrant M. de Turenne roide mort, voilà ce qu'il faut pleurer éternellement, voilà ce qui est irréparable.
Page 79 - On dit que les soldats faisaient des cris qui s'entendaient de deux lieues; nulle considération ne les pouvait retenir; ils criaient qu'on les menât au combat; qu'ils voulaient venger la mort de leur père, de leur général, de leur protecteur, de leur défenseur ; qu'avec lui ils ne craignaient rien, mais qu'ils vengeraient...
Page 273 - Essais de morale, qui me paraît digne de. vous : je n'ai jamais vu une force et une énergie comme il y en a dans le style de ces gens-là : nous savons tous les mots dont ils se servent ; mais jamais , ce me semble, nous ne les avons vus si bien placés ni si bien enchâssés.
Page 74 - C'est après trois mois d'une conduite toute miraculeuse, et que les gens du métier ne se lassent point d'admirer, qu'arrive le dernier jour de sa gloire et de sa vie.
Page 136 - ... à cinq mille francs , parce qu'ils reconduisirent le corps jusqu'à la première ville , et voulurent défrayer tout le train. Que dites-vous de ces marques naturelles d'une affection fondée sur un mérite extraordinaire?
Page 136 - ... se cotisèrent tous pour cette dépense , qui monta à cinq mille francs , parce qu'ils reconduisirent le corps jusqu'à la première ville , et voulurent défrayer tout le train. Que dites-vous de ces marques naturelles d'une affection...
Page 81 - Monsieur, je ne suis point un « diseur; mais je vous prie de croire sérieusement que, « sans ces affaires-ci, où peut-être on a besoin de moi, je « me retirerais comme vous; et je vous donne ma parole « que, si j'en reviens, je ne mourrai pas sur le coffre, et < je mettrai, à votre exemple, quelque temps entre la « vie et la mort ». Je tiens cela de d'Hacqueville, qui ne l'a dit que depuis deux jours.
Page 285 - Il en passe beaucoup par la Guerche, qui est au Marquis de Villeroi , et il s'en écarte, qui vont chez les paysans, les volent et les dépouillent. C'est une étrange douleur en Bretagne que d'éprouver cette sorte d'affliction , à quoi ils ne sont pas accoutumés. Notre Gouverneur a une amnistie générale ; il la donne d'une main , et de l'autre , huit mille hommes qu'il commande comme vous : ils ont leurs ordres.

Bibliographic information