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L

ÉCOLE CENTRALE ET SPÉCIALE

D'ARCHITECTURE.

3 SÉANCE D'OUVERTURE.

ANNÉE 1867-68.

'ECOLE centrale d'Architecture a ouvert sa troisième année
d'études le lundi 11 novembre 1867.

La séance était présidée par M. Henri Cole, directeur du SouthKensington Museum, assisté de M. Emile Trélat, directeur de l'Ecole et de M. Ch. Goschler, directeur des études.

DEPART-
MENT OF
SCIENCE

AND ART
KENSING

AND SOUTH
TON MU-

SEUM.

A.D. 1857.

Selections.

Sur l'estrade, autour du bureau, se trouvaient MM. Charles Part II. Robert, secrétaire général du Ministère de l'instruction publique; Guillaume, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts; Arlès-Dufour, membre de la Commission impériale de l'Exposition universelle; Darimon, député; Pompée, membre du conseil de l'instruction publique; H. Love, directeur du chemin de fer des Charentes; MM. Cretin et Viollet Le Duc, membres de la commission de surveillance de la Société ; et MM. les professeurs de l'Ecole : Emile Müller, member du conseil de l'Ecole; Bocquillon, Victor Bois, E. Boutmy, Delbrouck, De Dion, Deherain, Janssen, Ulysse, Trélat, etc.

A deux heures, le Président ouvre la séance et prononce l'allocution suivante :1

MESSIEURS,

Mr. Cole's

Lecteurs de la Bible à votre Exposition universelle,-grâce à l'Empereur, vous savez parfaitement que nul n'est prophète dans speech at the son pays.

1 The revision of the French translation of this speech was kindly undertaken by Mons. C. P. Haussoullier, a gentleman connected with the French Ministry of Commerce, who rendered

valuable service to the British Com-
mission during the Exhibition of 1867,
in respect of the visits of artizans to
Paris, and to centres of manufacture
in France.

Ecole Centrale d'Architecture at Paris.

DEPART

MENT OF
SCIENCE
AND ART

AND SOUTH
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TON MU-

SEUM.

A.D. 1857.
Part II.
Selections.

Si le Musée de South-Kensington était doué de vie, il vous exprimerait, aujourd'hui, tout à la fois sa surprise et sa reconnaissance de la gracieuse consécration que vous lui donnez dans ma personne.

Dans son propre pays, le Musée a à lutter pour sa propre conservation; le Parlement paye, mais discute sérieusement son existence; opposition d'ailleurs salutaire.

Un public ignorant se plaît, il est vrai, à encombrer nos galeries; mais, en Angleterre, nos grands prêtres de l'architecture ont crucifié l'auteur du projet des constructions du Musée de SouthKensington, feu Capt. Fowke,—à qui le jury international de votre exposition a cependant accordé une médaille d'or de première classe.

Me trouvant au milieu d'amis du Musée, comme je me félicite que vous l'êtes, permettez-moi, malgré la qualité de mon français, et bien que je ne sois pas architecte, de vous dire quelques mots sur l'architecture.

Je me demande pourquoi vous m'avez fait l'honneur de vous présider, et je m'imagine en avoir trouvé la raison dans une certaine analogie qui existe entre votre Ecole centrale d'Architecture et notre Musée. A Kensington, nous mettons, je crois, en pratique les principes théoriques que vous enseignez ici.

Si je ne me trompe, vous considérez la Construction comme constituant l'ossature des monuments; nous de même ;-vous posez en principe fondamental que le monument doit être approprié à sa destination; de même que nous;-vous pensez que la nature des matériaux règle la forme; nous aussi;-ce n'est qu'alors et seulement alors que vous vous occupez de la Décoration; nous de même ;-vous subordonnez la Décoration à la Construction;— de même faisons-nous à Kensington.

Est-ce donc une hérésie d'agir ainsi ?

Les dispositions d'un Musée public que fréquenteront des milliers de blouses et de vestes courtes, diffèrent de celles d'un temple religieux, qu'il soit égyptien, grec ou romain; elles diffèrent de celles d'une cathédrale ou d'une église réformée ou non réformée ; elles ne sont pas non plus celles d'une forteresse, d'une tour crénelée, d'un palais impérial ou de quelque château féodal.

Les musées sont, pour ainsi dire, une espèce de monument socialiste moderne, où le niveau est le même pour tous. Là, ni

dais, ni places réservées, et l'architecture du passé ne nous fournit DEPARTque de rares indications sur leur installation.

Londres ne jouissant pas de la brilliante clarté du climat de Paris, nous avons cherché à obtenir le plus de lumière possible; celle-ci obtenue, nous la réglons au moyen de stores. d'intercepter le jour, mais non de le faire.

Il est facile

Il nous faut donner de la chaleur sur une grande échelle, et nous avons des kilomètres de tuyaux modérément chauffés.

Nous avons, dès nos débuts, éclairé le Musée, en allumant chaque soir quatorze mille becs de gaz, et nous espérons arriver à quarante mille becs.

Notre ventilation se fait par ce procédé primitif, qui consiste à introduire en abondance de l'air frais ou de l'air chauffé, selon les exigences de la saison, et à laisser l'air vicié s'échapper par les plafonds.

N'ayant pas cette magnifique pierre de taille de Paris, qui se taille comme... du fromage, nous employons la brique rouge et les terres cuites; et la terre cuite, vous le savez, si la terre est bien cuite, résiste mieux aux influences atmosphériques que le granit lui-même.

Vous avez remarqué peut-être, à l'Exposition, un plein-cintre et un travail en briques que le despotisme d'une classification logique a placé dans la galerie des machines. Nous avons eu l'honneur d'offrir ces spécimens au Conservatoire des Arts et Métiers, où ils seront placés dans le jardin.

Nous imitons à Kensington l'exemple que vous nous donnez à Paris, en osant appliquer le fer aux supports des charpentes et aux planchers. Nous laissons même voir plusieurs fermes en fer que nous décorons de dorures.

Sur les murs, nous plaçons des majoliques et des mosaïques de carreaux en faïence, innovation sur laquelle je me permets d'appeler votre attention, parce qu'elle offre le moyen de donner une durée éternelle aux peintures murales.

Messieurs, si vous voulez braver les terreurs de la Manche, avoir foi dans toutes les recettes contre le mal de mer, et venir visiter le Kensington-Museum, nous serons heureux de vous servir de guides, et vous verrez, j'ose l'espérer, que nous sommes fidèles aux véritables principes de l'architecture, principes qui vous sont si hautement, si brillamment enseignés à l'Ecole centrale d'Architecture.

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A.D. 1857.
Part II.
Selections.

DEPART

Peut-être y trouverez-vous quelques idées, quelques indications utiles, que vous accepterez en échange des remarquables spécimens AND SOUTH de vos études, qu'il nous a été permis d'obtenir de votre Ecole.

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A.D. 1857.
Part II.
Selections.

Il me semble que l'architecture, de même que bien d'autres choses, est aujourd'hui dans une période de transition.

L'architecture, de nos jours, n'est pas étudiée dans les cloîtres pour élever des cathédrales, des forteresses ou de nombreux palais pour les rois. Elle doit, de par le monde entier, suffire aux besoins d'une démocratie civilisée; et ne peut progresser qu'en s'appuyant sur le sens commun, dirigé par la science et inspiré par l'art; encore l'architecture doit-elle s'y dévouer en toute humilité.

Puisse M. Hausmann continuer à respecter longtemps encore ces tranquilles jardins de l'Ecole centrale d'Architecture, qui me rappellent les paisibles ombrages d'un cloître, et vous permettre d'y poursuivre des études si pacifiques, si utiles, d'un caractère si élevé et qui contribuent tant au bonheur de l'humanité !

Messieurs les élèves, je suis heureux de vous dire que votre directeur a bien voulu me permettre de vous offrir, pour la fin de la présente année scolaire, un prix qui sera décerné à l'élève le plus fort en dessin de figure; ce prix sera voté par les élèves euxmêmes.

[Ces paroles, souvent interrompues par les plus vifs témoignages de sympathie et d'approbation, sont accueillies à la fin par de longs applaudissements.]

A LETTER ADDRESSED TO THE EDITOR

OF THE "TIMES" ON PUBLIC

SIR, D

ARCHITECTURE.

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TON MU-

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KENSING

SEUM.

A.D.

IR,-Do the public and Parliament realize the fact that, at DEPartthe present time, more than £2,000,000 sterling is pledged to the erection of public buildings, the architecture of which has been decided in the most absurd and hap-hazardous fashion? Never has the violation of common sense, in the determination of what our public buildings are to be, been so conspicuous as at the present time. To mention only great public buildings, arrangements are made, or being made, for building the Law Courts, the public offices in Downing Street, the National Gallery, the South Kensington Museum, the Natural History Museum, and the Post Office. The plans for the War Office and Admiralty are being considered, Heaven only knows how, or by whom.

1857-1873. Selections. Architecture

Part II.

of our public

buildings.

system.

I am not going to say anything about styles of architecture, or to express any preference for imitating Greek or Roman temples, Gothic cathedrals or castles, Renaissance palaces, or any new and eclectic mixture of all these styles; but I ask for a little space to prove the utter want of system, control, and responsibility which Want of now prevails. The words which Mr. Gladstone used, in reply to Mr. Ayrton (mirabile dictu) in 1860, are still as applicable as then. There is still a "lamentable and deplorable state of our whole arrangements with regard to the management of public works. Vacillation, uncertainty, costliness, extravagance, meanness, and all the conflicting vices that could be enumerated are united in our present system. There is a total want of authority to direct and guide."

We have a First Commissioner of Works, who is sometimes in the Cabinet and sometimes not. He takes his orders from the Treasury, which by fits and starts lets him have his own way. If by chance the Chancellor of the Exchequer is a great connoisseur

First Com

missioner of

Works.

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