« ་་ Vous lui feriez, seigneur, le plus sanglant outrage, Réplique Montanus; qu'on fabrique aussitôt « Un vase spacieux et digne du turbot. « On lui doit cet honneur; qu'un Prométhée habile Dispose sans retard et la roue et l'argyle; ་་ « Et surtout ayez soin qu'à dater de ce jour « On trouve à chaque instant des potiers à la cour.........» ་་ Allez, dit-il, sortez... » Le sénat obéit, Et part de cette enceinte où, pressé de se rendre, C Sicambres, peuples de la Germanie. Ces peuples, connus par Tacite sous le nom d'Usipiens, Teuctères et Bructères, parvinrent enfin, après mille tentatives, à s'établir dans la Gaule septentrionale; mais les Cattes, leurs voisins, restèrent dans le pays: ce sont les Hessois de nos jours. Juvénal leur donne l'épithète de torvi, et Tacite dit : ne in pace quidem, vultu mitiori mansuescunt. Tac. de moribus Ger man. d Rapidement transmis. J'ai rejeté l'opinion de quelques commentateurs, prétendant que l'on doit entendre par les mots præcipiti penná, des. colombes dressées à porter les lettres; mais, d'après Dion, on sait que les courriers de l'Etat, veredarii, portaient sur leur tête des plumes, symbole de la rapidité. S'ils étaient porteurs de lettres annonçant quelque revers, leurs plumes étaient noires; sinon elles étaient blanches. Anxia præcipiti venisset epistola pennâ. a Vengeurs. Quelques éditions portent Vindice avec une lettre majuscule alors, d'après quelques anciens commentateurs, Juvénal ferait allusion à Vindex, nom propre ; Vindex qui, le premier, osa se déclarer contre Néron, et dont la révolte obligea ce prince à se donner la mort. Mais la plupart des textes modernes portent vindice, nom commun, vengeur, et cela suffit pour autoriser ma traduction. b Domitien fut assassiné le 18 septembre, l'an 96 de J. C., par Clodianus Cornicularis, Maximus Parthenius son valet de chambre, et par Etienne affranchi de son épouse Domitia Longina, ou, comme dit Suétone, Domicilla Flavilla. Il reçut sept coups de poignard. Il paraît Plût au ciel qu'à ces jeux, ce prince atrabilaire Au bourreau du sénat il arrache la vie. sang a que sa femme, éprise d'un histrion, n'ignorait pas la conjuration. Ce prince avait 43 ans et en avait régné 13. Il fut traité par le sénat comme un gladiateur, dit Aurélius Victor, et son nom fut effacé des fastes de l'empire. Les troupes furent néanmoins sur le point de se révolter, et de demander la punition des meurtriers; mais on parvint à calmer la sédition à force d'argent. c Des Lamia, nom propre, pris par synecdoque pour tous les nobles et puissans de Rome. Cette famille de Lamia était fort ancienne. Horace en parle dans la 17: ode du 3. livre. Ces Lamia se disaient issus de Lamus, père d'Antiphate, roi des Lestrigons. SATIRA V. Parasitum à cænis divitum dehortatur, in quibus contemptìm, miserè ac contumeliosè tractato, non licet frui, nedum tangere delicias quæ ipsis divitibus apponuntur. (Vidè Luciani, ep. Εγω Κρονο χαιρειν. ) Non constat quo tempore scripta fuerit. PARASITI. Site propositi' nondùm pudet, atque eadem est mens, a Parasites. Ce nom, depuis long-temps odieux, n'était pas anciennement une épithète infamante; ce mot dérive de deux expressions grecques apa, sur, autour, eros, le blé: celui qui a soin du blé, celui qui veille sur les magasins d'abondance destinés à assurer la subsistance du peuple, ou bien, un mínistre préposé à recueillir le blé que l'on destinait au culte sacré. Ces parasites étaient fort honorés et avaient part aux viandes des sacrifices. Les Romains suivirent cet usage, mais ne donnèrent l'emploi qu'à des affranchis, qui s'avilirent bientôt en se ménageant l'entrée des grandes maisons par de basses flatteries. Alors on nomma parasites les adulateurs, les complaisans qui, pour s'asseoir à la table des riches, sacrifiaient l'honneur et la probité; et les riches usèrent largement alors du droit qu'ils SATIRE V. Juvénal engage un parasite à fuir la table des grands où l'attendent le mépris, les affronts, les outrages. Quelle est sa jouissance? Il ne lui est pas même permis de toucher aux mets délicieux que l'on sert à son riche patron. (Voyez l'épître de Lucien : Εγω Κρόνε χαιρειν.) On ne sait à quelle époque cette satire a été écrite. ་ LES PARASITES a. Non, je ne rougis point d'être toujours le même : ON « Vivre aux dépens d'autrui, voilà mon bien suprême. En présence des Dieux tu me l'affirmerais, Trébius, à le croire encor j'hésiterais. Quoi! souffrir tous les jours les affronts, les outrages » avaient de les ridiculiser, de les baffouer; aussi, dans l'Eunuque de Térence, Gnathon dit: Ego infelix, nec ridiculus esse, nec plagas pati possum. Nous aurons dans cette satire l'occasion de comparer les mœurs des Français sur le Parasitisme avec celles des Romains; puissent mes observations être agréables au lecteur ! b Galba. Il y eut deux bouffons de ce nom; l'un vivait sous Tibère et l'autre sous Domitien. ( Voyez Martial, liv. rer., ep. 1429 et liv. 10, p. 101.) Sarmentus, chevalier romain, vivait sous Auguste; par ses bouffonneries il se rendit agréable à cet empereur. Voyez ce qu'en dit Horace dans sa misérable satire de son voyage à Brindes. Plutarque parle aussi de ce bouffon dans la vie d'Antoine; et Mécène, qu'en disait-il ? |