Riom 1212-1557: capitale et bonne ville d'Auvergne,

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EDITIONS CREER, 1999 - History - 428 pages

 Pendant plus de trois siècles, de 1212 à 1557, Riom est capitale de l'Auvergne capétienne puis bourbonnaise. Promue pour concurrencer Clermont, la cité de l'évêque, la ville se développe dès le XIIIème siècle pour prendre ses structures actuelles. Lors de la crise de la fin du XIVème siècle, durant l'apanage de Jean de Berry, elle joue un rôle considérable dans la région mais aussi dans le pays en participant à la mise en place de l'État monarchique en tant que « bonne ville ». Cette ascension politique s'achève en 1557, quand Catherine de Médicis privilégie définitivement Clermont. À travers toutes ces péripéties locales et nationales, l'auteur fait revivre la ville, presque au quotidien, avec son organisation municipale, ses activités artisanales, sa vie religieuse, sans oublier les dissensions entre Riomois, la criminalité, les querelles avec les villes et les seigneurs voisins. Les derniers chapitres évoquent enfin la topographie urbaine avec les châteaux successifs, les remparts, la voirie, l'habitat, les fontaines et les égouts.


EXTRAIT

LE CONTRE-POUVOIR SOUS LES DUCS DU BOURBONNAIS

Après 1416, les États semblent beaucoup plus calmes, moins houleux. La moindre abondance des documents et le retour progressif à la paix relèvent et expliquent cet assagissement apparent. La disparition d'un prince exigeant et dur contribue également à l'apaisement. Aucun texte n'évoque plus des emprisonnements de consuls ou de notables. Les sommes exigées par le roi comme pour les nouveaux ducs ne sont plus aussi énormes ni surtout aussi fréquentes.

Pendant une courte période, de 1416 à 1442, les Auvergnats jouent sur la dualité roi - duc. Par exemple, lors de la Praguerie en 1439, les États avec essentiellement les bonnes villes de Basse Auvergne décident de rester fidèles au souverain. C'est le retour à l'alliance villes - roi du XIIIème siècle contre le seigneur du lieu, mais cette fois-ci avec un risque nettement plus grand de perte d'autonomie pour les bourgs qui deviennent de plus en plus les simples rouages administratifs d'un État monarchique en construction. Pour le duc, les contre-pouvoirs qu'il rencontre - le souverain et les États - se rejoignent et se renforcent, ce qui explique sa prudence et sa modération vis-à-vis des bourgeois. Il n'a plus les moyens d'agir comme Jean de Berry.

Dès 1442, Charles VII, débarrassé des princes, profite du refus des bonnes villes de lui accorder un subside supplémentaire de 24000 livres, subside que lui avaient accordé les gens d'Église et les nobles, pour interdire aux États de lever aucune imposition sans autorisation royale. Quant à la répartition, elle revient de plus en plus aux Élus qui, même s'ils conservent leur nom, ne sont que des fonctionnaires, simples exécutants des décisions du souverain. Les États n'ont donc pas profité longtemps de leur autonomie retrouvée après 1416. Ils sont sérieusement affaiblis politiquement au milieu du XVème siècle par le pouvoir royal, mais ils conservent un rôle local non négligeable.


Avant-propos

Il est heureux que la Riom médiévale ait trouvé son historienne.

Riom n'est ni la capitale de la France, ni le centre économique de l'Europe : Josiane Teyssot le dit d'emblée. Elle n'est pas de ces auteurs qui gonflent leur objet d'étude. Elle est juste.

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Monique BOURIN, Professeur à l'Université de Paris I - Sorbonne

 

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