Mémoires touchant le vie et les écrits de Madame Sevigné durant la Régence et la Fronde, Volume 1

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Popular passages

Page 62 - ... vous paraissez née pour eux, et il semble qu'ils soient faits pour vous; votre présence augmente les divertissements, et les divertissements augmentent votre beauté, lorsqu'ils vous environnent. Enfin, la joie est l'état véritable de votre âme, et le chagrin vous est plus contraire qu'à qui que ce soit.
Page 121 - Eh bien , je vous apprends , quand vous en devriez enrager, que je suis accouchée d'un garçon, à qui je vais faire sucer la haine contre vous avec le lait, et que j'en ferai encore bien d'autres, seulement pour vous faire des ennemis : vous n'avez pas eu l'esprit d'en faire autant : le beau faiseur de filles".
Page 62 - Vous êtes la plus civile et la plus obligeante personne qui ait jamais été; et, par un air libre et doux qui est dans toutes vos actions , les plus simples compliments de bienséance paraissent en votre bouche des protestations d'amitié; et tous les gens qui sortent d'auprès de vous s'en vont persuadés de votre estime et de votre bienveillance , sans qu'ils puissent se dire à eux-mêmes quelle marque vous leur avez donnée de l'une et de l'autre.
Page 60 - ... la contrainte est bannie. Tout ce que vous dites a un tel charme et vous sied si bien, que vos paroles attirent les ris et les grâces autour de vous ; et le brillant de votre esprit donne un si grand éclat à votre teint et à vos yeux, que, quoiqu'il semble que l'esprit ne dût toucher que les oreilles, il est pourtant certain que le vôtre éblouit les yeux ; et que, quand on vous écoute, on ne voit plus qu'il manque quelque chose à la régularité de vos traits, et l'on vous cède la beauté...
Page 113 - J'ai vu ici M. de Larrei, fils de notre pauvre ami Lenet" avec qui nous avons tant ri; car jamais il ne fut une jeunesse si riante que la nôtre de toutes les façons.
Page 31 - Arthénice 2, où se rendaient tant de personnes de qualité et de mérite^ qui composaient une cour choisie, nombreuse sans confusion, modeste sans contrainte, savante sans orgueil, polie sans affectation.
Page 530 - Madame , en vous rassurant sur les lettres trop tendres, j'ai honte d'en écrire de si folles, sachant que vous les devez lire, vous qui êtes si sage, et devant qui les précieuses ne font que blanchir...
Page 524 - ... ôter, et qui dépend plus de la fortune que de votre conduite « Adieu, ma belle cousine ; songez quelquefois à moi, et que vous n'avez ni parent ni ami qui vous aime tant que je fais. Je voudrais non , je n'achèverai pas, de peur de vous déplaire ; mais vous pouvez bien savoir ce que je voudrais...
Page 112 - (Quoiqu'ils soient en enfer peut-être.) Certes , ce sont là des honneurs Que l'on ne reçoit point ailleurs : Sans compter l'octroi de la fête; De lever tant sur chaque bête ; De donner des permissions; D'être chef aux processions ; De commander que l'on s'amasse Ou pour la pêche, ou pour la chasse ; Rouer de coups qui ne fait pas Corvée de charrue ou de bras ; Donner à filer la poupée ", Où Madame n'est point trompée , Car on rend ribaine-ribon, Plus qu'elle ne donne, dit-on.
Page 263 - Vengez-vous, ma belle cousine, je serai de moitié de la vengeance; car enfin vos intérêts me sont aussi chers que les miens propres. — Tout beau, monsieur le comte, me dit-elle, je ne suis pas si fâchée que vous le pensez.

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