Page images
PDF
EPUB

Souvent même on les voit s'établir sous la terre Habiter de vieux troncs, se loger dans la pierre: Joins ton art à leurs soins; que leurs toits entr'ouverts Soient cimentés d'argile, et de feuilles couverts.

De tout ce qui leur nuit garantis leur hospice: Loin de là sur le feu fais rougir l'écrevisse ; Défends à l'if impur d'ombrager leur maison Crains les profondes eaux, crains l'odeur du limon, Et la roche sonore où l'Echo qui sommeille Répond, en l'imitant, à la voix qui l'éveille. Mais le printemps renaît; de l'empire de l'air Le soleil triomphant précipite l'hiver, Et le voile est levé qui couvroit la nature : Aussitôt, s'échappant de sa demeure obscure, L'abeille prend l'essor, parcourt les arbrisseaux; Elle suce les fleurs, rase, en volant, les eaux. C'est de ces doux tributs de la terre et de l'onde Qu'elle revient nourrir sa famille féconde, Qu'elle forme une cire aussi pure que l'or, Et pêtrit de son miel le liquide trésor.

Bientôt abandonnant les ruches maternelles, Ce peuple, au gré des vents qui secondent ses ailes,

Et l'astre des saisous rajeunit la nature;

L'abeille prend son vol, parcourt les arbrisseaux;
Elle suce la rose, elle effleure les eaux.

C'est de ces doux tributs...

Obscuramque trahi vento mirabere nubem,
Contemplator; aquas dulces et frondea semper
Tecta petunt; huc tu jussos asperge sapores,
Trita melisphylla, et cerinthæ ignobile gramen;
Tinnitusque cie, et Matris quate cymbala circùm :
Ipsæ consident medicatis sedibus; ipsæ
Intima more suo sese in cunabula condent.

Sin autem ad pugnam exierint (nam sæpè duobus Regibus incessit magno discordia motu), Continuòque animos vulgi et trepidantia bello Corda licet longè præsciscere; namque morantes Martius ille æris rauci canor increpat, et vox Auditur fractos sonitus imitata tubarum:

Tum trepidæ inter se coëunt, pennisque coruscant,
Spiculaque exacuunt rostris, aptantque lacertos;
Et circa regem atque ipsa ad prætoria densæ
Miscentur, magnisque vocant clamoribus hostem.
Ergo, ubi ver nacta sudum camposque patentes,
Erumpunt portis; concurritur; æthere in alto
Fit sonitus; magnum mixtæ glomerantur in orbem,
Præcipitesque cadunt: non densior aëre grando,
Nec de concussa tantùm pluit ilice glandis.
Ipsi per medias acies, insignibus alis,
Ingentes animos angusto in pectore versant,
Usque adeo obnixi non cedere, dum gravis aut hos,

Aut hos, versa fugâ victor dare terga subegit:

Fend les vagues de l'air, et sous un ciel d'azur
S'avance lentement, tel qu'un nuage obscur:
Suis sa route ; il ira sur le prochain rivage
Chercher une onde pure et des toits de feuillage:
Fais broyer en ces lieux la mélisse ou le thym;
De Cybele à l'entour fais retentir l'airain :

Le bruit qui l'épouvante, et l'odeur qui l'appelle,
L'avertissent d'entrer dans sa maison nouvelle.

Mais lorsqu'entre deux rois l'ardente ambition Allume les flambeaux de la division,

Sans peine l'on prévoit leurs discordes naissantes:
Un bruit guerrier s'éleve, et leurs voix menaçantes
Imitent du clairon les sons entrecoupés:

Les combattants épars déja sont attroupés,
Déja brûlent de vaincre, ou de mourir fideles;
Ils aiguisent leurs dards, ils agitent leurs ailes,
Et, rangés près du roi, défiant son rival,
Par des cris belliqueux demandent le signal.
Dans un beau jour d'été soudain la charge sonne:
Ils s'élancent du camp, et le combat se donne :
L'air au loin retentit du choc des bataillons;
Le globe ailé s'agite, et roule en tourbillons;
Précipité des cieux, plus d'un héros succombe :
Ainsi pleuvent les glands, ainsi la grêle tombe.
A leur riche parure, à leurs brillants exploits,
Au fort de la mêlée on distingue les rois ;
Ils pressent le soldat, ils échauffent sa rage,

LIBER QUARTUS.

PROTENUS aërii mellis cœlestia dona

Exsequar: hanc etiam, Mæcenas, aspice partem.
Admiranda tibi levium spectacula rerum,
Magnanimosque duces, totiusque ordine gentis
Mores, et studia, et populos, et prælia dicam.
In tenui labor; at tenuis non gloria, si quem
Numina læva sinunt, auditque vocatus Apollo.

Principio sedes apibus statioque petenda,
Quò neque sit ventis aditus (nam pabula venti
Ferre domum prohibent), neque oves hædique petulci
Floribus insultent, aut errans bucula campo
Decutiat rorem, et surgentes atterat herbas.
Absint et picti squalentia terga lacerti

Pinguibus a stabulis, meropesque, aliæque volucres,
Et manibus Procne pectus signata cruentis:
Omnia nam latè vastant, ipsasque volantes
Ore ferunt, dulcem nidis immitibus escam.

At liquidi fontes et stagna virentia musco

*Ne foule aux pieds les fleurs, et des feuilles humides Ne détache en courant les diamants limpides.

« PreviousContinue »