A Book of French Prosody: With Specimens of French Verse from the Twelfth Century to the Present Day

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Blackie, 1904 - French language - 284 pages
 

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Popular passages

Page 185 - Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence, On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.
Page 190 - ... qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre Les airs lointains d'un cor mélancolique et tendre. Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit, De cette voix d'airain fait retentir la nuit ; A ses chants cadencés autour de lui se mêle L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle. Une biche attentive, au lieu de se cacher, Se suspend immobile au sommet du rocher, Et la cascade unit, dans une chute immense, Son éternelle plainte au chant de la romance.
Page 198 - Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. Déjà, croyant saisir et partager leur proie, Ils courent à leur père avec des cris de joie En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Page 186 - O lac! rochers muets! grottes! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir! Qu'il soit dans ton repos...
Page 46 - Nos pères, tout grossiers, l'avaient beaucoup meilleur ; Et je prise bien moins tout ce que l'on admire , Qu'une vieille chanson que je m'en vais vous dire. Si le roi m'avait donné Paris sa grand'ville , Et qu'il me fallût quitter L'amour de ma mie, Je dirais au roi Henri : Reprenez votre Paris , J'aime mieux ma mie , oh gay ! J'aime mieux ma mie.
Page 198 - Quel que soit le souci que ta jeunesse endure, Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure Que les noirs séraphins t'ont faite au fond du cœur ; Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur. Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète, Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Page 32 - Que gagnez-vous par an? — Par an! ma foi, monsieur, Dit avec un ton de rieur Le gaillard savetier, ce n'est point ma manière De compter de la sorte; et je n'entasse guère Un jour sur l'autre: il suffit qu'à la fin J'attrape le bout de l'année; Chaque jour amène son pain.
Page 169 - Et je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles, Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles, Qui de civilités avec tous font combat, Et traitent du même air l'honnête homme et le fat.
Page 178 - J'ai vécu plus que toi; mes vers dureront moins. Mais au bord du tombeau je mettrai tous mes soins A suivre les leçons de ta philosophie, A mépriser la mort en savourant la vie , A lire tes écrits pleins de grace et de sens, Comme on boit d'un vin vieux qui rajeunit les sens.
Page 173 - Il faut, parmi le monde, une vertu traitable; A force de sagesse on peut être blâmable ; La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété.

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