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queur de Lissa, par M. Adolf BEER (89 p.); puis des extraits de la correspondance privée de Tegethoff (en grande partie, des lettres à son père); enfin des rapports de l'amiral à l'archiduc Ferdinand Max.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 24 novembre 1882.

M. le ministre de l'instruction publique écrit à l'Académie pour l'informer que M. Geffroy a pris la résolution de quitter la direction de l'école française de Rome. Le ministre insiste sur les regrets que lui cause cette détermination et prie la compagnie de lui présenter deux candidats pour les fonctions de directeur de l'école. Renvoyé à la commission des écoles françaises d'Athènes et de Rome.

M. de Puymorin, lieutenant-colonel du 16a régiment d'infanterie, président de la commission archéologique du Kef (Tunisie, envoie des inscriptions, accompagnées de lettres explicatives, qu'il a reçues de M. le Dr de Balthazar, de Bordj Messaoud. M. Hauréau dépose sur le bureau un autre envoi de M. de Puymorin, comprenant un nombre considérable d'inscriptions recueillies autour du Kef. Ces divers documents seront examinés par M. Léon Renier.

M. Lefebvre, notaire à Paris, adresse à l'Académie un extrait du testament de M. Lazare-Eusèbe Lefèvre-Deumier, propriétaire, décédé à Paris le 23 juillet 1882. Par cet acte, M. Lefèvre-Deumier a légué à l'Académie des inscriptions et belles-lettres et à l'Académie des sciences morales et politiques une rente annuelle et perpétuelle de 4,000 fr., pour fonder un prix de 20,000 fr. qui sera décerné, tous les cinq ans, « à l'ouvrage le plus remarquable sur les mythologies, philosophies et religions comparées. » Le prix sera décerné alternativement par les deux Académies, le tour de chacune revenant ainsi, tous les dix ans ; le premier tour appartiendra à l'Académie des sciences morales et politiques. Les Académies n'entreront en jouissance de ladite rente que quinze ans après le décès du testateur. Renvoyé à la commis

sion des travaux littéraires.

M. Oppert fait une communication, sous ce titre : la plus ancienne date chaldéenne connue jusqu'ici. La chronologie chaldéenne est fort incertaine, surtout pour les époques les plus éloignées de nous. La découverte d'un document qui fixe la date d'un des plus anciens rois de Chaldée est donc précieux au point de vue historique. M. Pinches, assistant au British Museum, vient de lire, sur un cylindre conservé aujourd'hui dans cet établissement et qui a été trouvé à Abou-Habba. le site de la ville antique de Sippara, une inscription du roi Nabonid, qui régna de 555 à 538 avant notre ère. Ce roi y parle de fouilles entreprises par son ordre au temple du Soleil d'Agarde et à Sippara et raconte comment ces fouilles ont mis au jour une inscription du roi Naram Sin : « L'inscription de Naram Sin, fils de Sargon, dit-il, que depuis 3200 ans aucun roi parmi nos prédécesseurs n'avait vue, Samas, le grand seigneur de Tparra, le séjour de son cœur joyeux, me l'a révélé. » Ainsi Nabonid comptait, depuis Náram-Sin, jusqu'à lui, 3200 ans. Si donc cette indication est exacte (ce qu'il nous est malheureusement impossible de vérifier), Naram-Sia dut régner vers l'an 3750, et Sargon, son père, environ vers l'an 3800 avant notre ère. Ces deux rois étaient déjà connus par plusieurs textes, mais on ignorait à quelle époque ils avaient vécu. Le plus curieux des documents que nous possédons sur Sargon est un texte où il raconte comment il avait été, dans son enfance, exposé sur les eaux dans une corbeille et sauvé par un paysan; c'est un récit assez semblable à celui de la Bible sur Moïse.

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M. Benoist commence la lecture d'un mémoire intitulé: De l'interpolation qu'on a cru reconnaître dans Horace Ouvrages présentés : par M. Alfred Maury: Euvres de A. DE LONGPÉRIER, TÉLnies et mises en ordre par Gustave Schlumberger, t. I; par M. Miller : HARRISSE (Henry), Jean et Sébastien Cabot, leur origine et leurs voyages, etc. (Recueil de voya ges et de documents pour servir à l'histoire de la géographie, etc., t. I; — par M. Le Blant: CORBLET (l'abbé Jules), Histoire dogmatique, liturgique et archéologique du "sacrement du baptême, 2 vol., par M. Heuzey: REINACH (Salomon). Description des antiquités du musée impérial de Constantinople; par M. Delisle : ROBERT (Ulysse), Inventaire sommaire des manuscrits des bibliotheques de France dont les catalogues n'ont pas été imprimés, 3o fascicule (de Dijon à Nice).

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Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Marchessou jils, boulevard Saint-Laurent, 23

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carpe.

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247. FUNK, Vie de Poly

248. RUELENS, Le peintre Adrien de Vries. 249. Le P. Joseph Bougerel, prêtre de l'Oratoire. 250. Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, p. p. TOURNEUX. Académie des Inscriptions.

Chronique.

-

246. - Les races humaines. par Abel HOVELACQUE. professeur à l'Ecole d'Anthropologie. Paris, Cerf, 1882, 159 p. in-12. Prix: 1 fr.

On a dit souvent que la science consiste à savoir ignorer beaucoup de choses mais bien rares sont les savants qui savent borner leurs prétentions, reconnaître les lacunes de nos connaissances (et surtout des leurs), s'abstenir de dogmatisme et d'ambitieuses affirmations. C'est surtout dans tout ce qui touche l'histoire de la race humaine que ces défauts sont frappants; on veut ramener la variété à l'unité d'une classification complète, et l'on prétend reconstruire l'arbre généalogique des races humaines. La confusion s'augmente lorsque - et jusqu'ici ç'a été généralement le cas — on ne distingue pas nettement entre les données de la linguistique et celles de l'anthropologie. L'unité et la parenté des langues ne préjugent en aucune façon l'unité et la parenté des êtres humains qui les parlent, souvent même il y a contradiction absolue.

Si nous rappelons ces règles de la méthode en ethnographie qu'on voit si rarement observées, c'est pour dire que M. Hovelacque les a fidèlement suivies, ce qui est encore une nouveauté et que son livre est une œuvre d'excellente critique. Etant à la fois linguiste et anthropologiste, il a su (mérite rare) distinguer les données de deux sciences qu'il pratique également. Il a su en même temps s'abstenir de vouloir faire une classification des races humaines, ambition prématurée dans l'état actuel de la science, et il a simplement présenté les faits dans leur variété naturelle, sans théories et sans hypothèses.

Dès la première ligne, M. H. établit ces antinomies de l'ethnographie en termes excellents et nous croyons utile de les reproduire parce qu'il s'agit de préjugés très répandus dans les livres et par les livres : « C'est un procédé fort vicieux que celui qui consiste à diviser les races, comme on l'a fait souvent, en races blanches, jaunes, noires : c'est faire abstraction de caractères tout aussi importants que celui de la couleur de la peau. Il ya, par exemple, des différences profondes entre le Noir du Soudan et le Noir des Iles Andaman, entre le Noir du sud de l'Inde (Dravidien) et le Papou de la Nouvelle-Guinée. Les caractères tirés de la nature des

Nouvelle série, XIV.

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cheveux, de la forme crânienne, de la taille sont également des caractères de premier ordre, mais ils ne peuvent servir de bases, eux non plus, à une classification ethnographique. Il suffit de se rappeler que certaines races noires ont les cheveux raides, d'autres les cheveux crépus ; que certaines de ces mêmes races ont la tête allongée et que d'autres l'ont relativement arrondie '.- Même impossibilité d'adopter un groupement linguistique. En effet, une seule et même famille linguistique est propre, bien souvent, à des peuples très différents les uns des autres: exemple, les Lapons et les Finnois, si divers par la race, et parlant deux idiomes qui appartiennent à une seule et même souche... Il n'y a pas un criterium unique pour la classification des races humaines. » M. H. revient plus d'une fois sur cette idée (pp. 105, 111, 145, 149); et il a raison, car le préjugé né de cette confusion est fortement enraciné, et n'est pas près encore de disparaître.

Lorsqu'on s'abtient de classification, on est pourtant forcé d'adopter certain ordre pour l'exposition des faits. C'est ce qu'a fait M. H.; mais le lecteur était prévenu et il savait simplement lire une description des races existantes, tenant compte de tous les faits scientifiquement constatés, mais absolument dégagée de théories et d'hypothèses. M. H. s'est attaché surtout aux races inférieures : « Pou. les peuples sémitiques et pour les peuples européens, dit-il, nous avons été d'une grande concision. Cela a été voulu. Il nous a semblé utile d'insister plus particulièrement sur la description des populations le moins connues ».

Le livre de M. H. étant le résumé d'un immense sujet, nous n'en pou vons donner l'analyse : nous nous bornerons à louer la bonne dispositica des matières, la sobriété de l'exposition et la précision du style. Comme exemple de sa manière, nous citerons seulement le portrait qu'il trace du Juif. « L'Hébreu, conservateur lui aussi [M. H. vient de parler de l'Arabe], a un amour-propre remarquable. Il a l'esprit ouvert, facile. excessivement souple, et se plie à toutes les nécessités sociales. Les besoins de l'existence, telle qu'il la comprend, en ont fait l'homme le moins propagandiste qui soit au monde : il est, avant tout, l'homme de la tradition familiale. Il vit dans la civilisation européenne et demeure, malgré tout, fidèle à ses opinions particulières il se contente de les

1. Qu'il nous soit permis de rappeler qu'il y a longtemps déjà, dans un article sur l'ethnographie générale, nous avons exprimé les mêmes critiques sur les théories ea honneur chez les anthropologistes. Notre conclusion était celle-ci : « L'anthropolo gie n'aura une langue vraiment scientifique que lorsqu'elle adoptera une notation analogue à celle de la chimie, et qu'au lieu de parler de race celtique, ou de ract germanique ou de race slave, termes chimériques et faux, elle représentera dans un monogramme de lettres et de chiffres le crâne, l'angle facial, les cheveux, les os longs, etc., de la race humaine qu'elle veut déterminer, comme le chimiste représente par un monogramme de lettres et de chiffres la nature d'un composé chimique. Tant que les anthropologistes n'en viendront pas là, les ethnographes auront le droit de leur dire qu'ils ne font qu'embrouiller l'ethnographie avec des entités. Feuille: de la République Française du 10 juillet 1874.

soustraire, dans la mesure du possible, à l'investigation des étrangers : la religion du Juif est, à l'heure actuelle, sa nationalité. »

Nous terminerons par quelques observations de détail.

«Le profil du vrai type juif, dit M. H. (p. 139) rappelle le profil accentué du bouc. Mais à côté de ce type fin, il se rencontre un type plus grossier, à cheveux fort ondulés ou un peu crépus, à lèvres assez grosses, à nez beaucoup plus large. » M. H. omet de dire que cette dualité de type correspond à la division de la race juive (au moins d'Europe) en deux branches, les Sephardim et les Aschkenasim.

Il nous paraît fâcheux d'employer le terme indien pour « habitant de l'Inde » ce nom, par une erreur trop ancienne dans la langue pour qu'on puisse la déraciner, éveille plutôt l'idée d'habitant de l'Amérique. C'est sans doute par distraction que M. H. l'emploie p. 8, car, ailleurs, il se sert (avec justesse, selon nous) du nom d'Hindous.

Ce volume est orné d'un certain nombre d'illustrations; elles sont utiles quand elles mettent sous les yeux du lecteur des types nettement caractérisés par la conformation physique ou par des déformations traditionnelles. Mais à des « images » qui représentent un campement de Bédouins ou une Grecque ou une Italienne, nous préférerions quelques cartes donnant d'un coup d'œil la distribution géographique des races que décrit l'auteur. C'est la seule lacune que nous signalerons dans l'excellent résumé de M. Hovelacque '.

H. GAIDOZ.

247. Vita et conuersatio Polycarpi (Opera patrum apostolicorum rec. ill. F. X. FUNK, Tubingue, Laupp. 1881, t II, p. 315 à 357) 2.

M. Funk partage l'opinion de M. Duchesne sur l'époque où cette Vie a dû être écrite et sur la valeur qu'il convient de lui attribuer. Mais il doute qu'elle soit du même auteur que le Martyre de Polycarpe, qui la suit dans le ms. Il est certain que l'interprétation des premières lignes de la Vie, sur laquelle on fonde cette identification, est erronée. Mais la place que les deux documents occupent dans le ms. ne prouve pas grand chose non plus, et l'épilogue au moins du martyre pourrait bien être précisément de celui qui a composé la présente Vie.

M. F. accompagne le texte grec de la traduction latine que Bolland a insérée dans les Actes des saints. Il indique au bas des pages les passages bibliques. Mais il n'y a pas d'index. Quant au texte, M. F. annonce qu'il a voulu le corriger le moins possible, cum prauitas sermonis non tam librario alicui quam auctori scripturæ tribuenda esse uideatur.

1. Dans le prochain tirage, il faudra, p. 23, l. 10, écrire : ils l'introduisent — au lieu de ils les introduisent...

2. Comp. Revue critique, 1882, t. II, p. 361 (5 novembre).

Je crois pourtant que si M. F. veut bien parcourir mon précédent article, il adoptera la plupart des corrections que je propose. Et cependant je n'ai tenté que les émendations les plus faciles; je n'ai pas touché à plusieurs altérations des plus graves. M. F. lui-même a corrigé, outre plusieurs fautes d'impression (accents, ponctuation, etc.), une dizaine de passages où il est évident que l'auteur n'a pu écrire ce qu'on lit dans le ms. Je suis heureux de me rencontrer avec M. F. dans quatre émendations, pp. 15, 25 (Duchesne) 318, 34 (Funk) '; 22, 15 = 330, 23; 29, 19342, 21; 33, 11348, 31, dans trois desquelles d'ail leurs Bolland nous a précédés tous deux. Pour le reste, je ne m'accorderais pas également avec M. Funk. P. 14,9 = 316, 19 petà è sty τὴν τοῦ ἀποστόλου ἄφιξιν διεδέξατο ὁ Στραταίας τὴν διδασκαλίαν καί τινες τῶν μετ ̓ αὐτόν, ἐν τὰ μὲν ὀνόματα..... ἀναγράψομαι; il est difficile de croire que l'auteur se soit si mal exprimé. Mais la correction de M. F., pet 'abtov (alii quidam cum ipso, AA. SS.), ne satisfait pas non plus; on s'attendrait plutôt ὰ καί τινες μετ 'αὐτὸν ἄλλοι, ὧν. 16, 21 = 320, 25, ἐκ pour τῆ : je prétere τι. 17, 24 = 324, 21, καὶ ὁμιλεῖν pour και θ ̓ ὁμιλεῖν : καὶ καθομιλεῖν de M. D. me paraît préférable. P. 20, 4 = 326, 19, λéyovtaç ms., λeyouévoug M. Funk, qui, dans la préface, incline à adopter la correction de M. D.. det övtag je ne comprends ni l'une ni l'autre; l'altération du texte me paraît être bien plus étendue. Enfin, 37, 18 = 356, 16, Èç... oпépjuxta To osipov (au semeur, en général) pour ceipava (celui qui a semé, cette année) n'est pas précisément nécessaire, bien qu'on y gagne une antithes plus complète avec ἄρτον εἰς βρῶσιν.

Je profite de cette occasion pour signaler encore une lacune p. 16,; = 320, 11, après пaрaxeλeúcσ0x, et pour souligner le point d'interrogation à la correction 19, 12, qui est insuffisante.

Max BONNET.

248.

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Notices et documents. Le peintre Adrien de Vries, par C. RUELENS. Anvers, imprimerie veuve Backer, 1882. Brochure grand in-8o de 60 p. (Extrait du Bulletin Rubens).

La chroniqe de la Revue a eu soin d'appeler l'attention sur la création du Bulletin-Rubens. Annales de la commission officielle instituce par le conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens. Trois livraisons du Bulletin ont déjà paru et ont pleinement justifié les espérances mises tout d'abord en un recueil rédigé par une commission formée de quel

1. M. D. avait adopté la division en paragraphes des AA. SS., sans les chapitres. M. F. donne les chapitres sans les paragraphes, mais avec des subdivisions nouvelles, de sorte qu'on a la plus grande peine à se retrouver d'une édition à l'autre. On ne saurait assez protester contre cette mauvaise habitude des éditeurs de rendre les recherches plus compliquées par une chose qui n'a d'utilité que si elle les simple.

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