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gles de la critique à l'étude d'un obituaire rédigé en France avant le xm siècle. Montrer le parti qu'on peut tirer de l'obituaire pris comme exemple, pour la chronologie, pour l'histoire des arts et des lettres et pour la biographie des personnages dont le nom appartient à l'histoire civile ou à l'histoire ecclésiastique. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1884. L'Académie avait aussi prorogé à l'année 1882 la question suivante: Classer et identifier autant qu'il est possible les noms géographiques de l'Occident de l'Europe qu'on trouve dans les ouvrages rabbiniques depuis le xe siècle jusqu'à la fin du xve. Dresser une carte de l'Europe occidentale où tous ces noms soient placés, avec signes de doute s'il y a lieu. Aucun mémoire n'ayant été présenté sur cette question, l'Académie la proroge de nouveau, et la remet au concours pour l'année 1884. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1883. L'Académie rappelle qu'elle a prorogé à l'année 1884 le sujet suivant, qu'elle avait déjà prorogé à l'année 1880: Traiter un point quelconque touchant l'histoire de la civilisation sous le Khalifat. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1883. Elle rappelle aussi qu'elle a proposé: 1 Pour le concours de 1883: Faire l'énumération complète et systématique des traductions hébraïques qui ont été faites au moyen âge, d'ouvrages de philosophie ou de science, grecs, arabes ou même latins. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1882. 2o Pour le concours de 1884: 1. Examen historique et critique de la Bibliothèque de Photius. II. Etude grammaticale et historique de la langue des inscriptions latines, comparée avec celle des écrivains romains, depuis le temps des guerres paniques jusqu'au temps des Antonins. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1883. L'Académie propose, en outre, pour l'année 1885 le sujet suivant : Etude sur l'instruction des femmes au moyen âge. Constater l'état de cette instruction dans la société religieuse et dans la société civile en ce qui regarde la connaissance des lettres profanes et des genres divers de littérature vulgaire. Apprecier sommairement le caractère et le mérite relatif des écrits composés par les femmes, particulièrement du x1° siècle au xv° siècle. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1884. Chacun de ces prix est de la valeur de deux mille francs.

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ANTIQUITÉS DE LA FRANCE. - Trois médailles de la valeur de cinq cents francs chacune seront décernées aux meilleurs ouvrages manuscrits ou publiés dans le cours des années 1881 et 1882 sur les antiquités de la France, qui auront été déposés au secrétariat de l'Institut avant le 1er janvier 1883. Les ouvrages de numismatique ne sont pas admis à ce concours.

PRIX DE NUMISMATIQUE. I. Le prix annuel de numismatique fondé par M. Allier de Hauteroche sera décerné, en 1883, au meilleur ouvrage de numismatique qui aura été publié depuis le mois de janvier 1881. Ce concours est ouvert à tous les ouvrages de numismatique ancienne. Le prix est de la valeur de quatre cents francs. - Il. Le prix biennal de numismatique fondé par Mme veuve Duchalais sera décerné, en 1884, au meilleur ouvrage de numismatique du moyen âge qui aura été publié depuis le mois de janvier 1881. Le prix est de la valeur de huit cents francs. ouvrages devront être déposés au secrétariat de l'Institut, pour le premier concours, le 31 décembre 1882; pour le dernier, le 31 décembre 1883.

Les

PRIX FONDÉS PAR LE BARON GOBERT. Pour l'année 1883, l'Académie s'occupera, à dater du 1er janvier, de l'examen des ouvrages qui auront paru depuis le 1er janvier 1882, et qui pourront concourir aux prix annuels fondés par le baron Gobert. En léguant à l'Académie des inscriptions et belles-lettres la moitié du capital provenant de tous ses biens, après l'acquittement des frais et des legs particuliers indiqués dans son testament, le fondateur a demandé : « que les neuf dixièmes de l'intérêt de cette moitié fussent proposés en prix annuel pour le travail le plus savant et le plus profond sur l'histoire de France et les études qui s'y rattachent, et l'autre dixième pour celui dont le mérite en approchera le plus : déclarant vouloir, en outre, que les ouvrages couronnés continuent à recevoir, chaque année, leur prix jusqu'à ce qu'un ouvrage meilleur le leur enlève, et ajoutant qu'il ne pourra être présenté à ce concours que des ouvrages nouveaux. » Tous les volumes d'un Ouvrage en cours de publication qui n'ont point encore été présentés au prix Gobert seront admis à concourir, si le dernier volume remplit toutes les conditions exigées par le programme du concours. - Sont admis à ce concours les ouvrages composés par des écrivains étrangers à la France. Sont exclus de ce concours les ouvrages des membres ordinaires ou libres et des associés étrangers de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. L'Académie rappelle aux concurrents que, pour répondre aux intentions du baron Gobert, qui a voulu récompenser les ouvrages les plus savants et les plus profonds sur l'histoire de France et les études qui s'y rattachent, ils doivent choisir des sujets qui n'aient pas encore été suffisamment éclairés ou approfondis par la science. Telle serait une histoire de province où l'on s'attacherait à prendre pour modèle la méthode et l'érudition de dom Vaissète : l'Ile-de-France, la Picardie, etc., attendent encore un travail savant et profond. L'érudition trouverait

aussi une mine féconde à exploiter si elle concentrait ses recherches sur un règne important: il n'est pas besoin de proposer ici d'autre exemple que la Vie de saint Louis, par Le Nain de Tillemont. Enfin un bon dictionnaire historique et critique de l'ancienne langue française serait un ouvrage d'une haute utilité, s'il rappelait le monument élevé par Du Cange dans son Glossaire de la latinité du moyen âge. Tout en donnant ces indications, l'Académie réserve expressément aux concurrents leur pleine et entière liberté. Elle a voulu seulement appeler leur attention sur quelques-uns des sujets qui pourraient être mis en lumière par de sérieuses recherches; elle veut faire de mieux en mieux comprendre que la haute récompense instituée par le baron Gobert est réservée à ceux qui agrandissent le domaine de la science en pénétrant dans des voies encore inexplorées. Six exemplaires de chacun des ouvrages présentés à ce concours devront être déposés au secrétariat de l'Institut avant le 1er janvier 1883, et ne seront pas rendus.

PRIX BORDIN. M. Bordin, notaire, voulant contribuer aux progrès des lettres, des sciences et des arts, a fondé par son testament des prix annuels qui sont décernés par chacune des cinq Académies de l'Institut. L'Académie avait prorogé à l'année 1882 le sujet suivant, qu'elle avait d'abord proposé pour l'année 1880 : Etude historique et critique sur la vie et les œuvres de Christine de Pisan. Un seul mémoire, insuf fisant, ayant été déposé, l'Académie proroge de nouveau la question et la remet au concours pour l'année 1884. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Insti tut le 31 décembre 1883. L'Académie avait aussi prorogé à l'année 1882 le sujet suivant, qu'elle avait d'abord proposé pour l'année 1879: Etude d'histoire littéraire sur les écrivains grecs qui sont nés ou qui ont vécu en Egypte, depuis la fondation d'Alexandrie jusqu'à la conquête du pays par les Arabes, etc. Un seul mémoire ayant été déposé et n'ayant pas été jugé digne du prix, l'Académie retire la question du concours en la remplaçant par le sujet suivant: Etude critique sur les œuvres que nous possédons de l'art étrusque. Origines de cet art; influence qu'il a eue sur l'art romain. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1884. - L'Académie rappelle qu'elle a prorogé à l'année 1883 le sujet suivant qui avait été d'abord proposé pour l'année 1881: Etude sur les opérations de change, de crédit et d'assu rance pratiquées par les commerçants et banquiers français ou résidant dans les limites de la France actuelle avant le xve siècle. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1882.- L'Académie rappelle aussi qu'elle a proposé: 1 Pour l'année 1883: I. Présenter un tableau aussi complet que possible de la numismatique de Samos; en expliquer les types à l'aide des textes; en tirer toutes les données religieuses et historiques que comporte cette étude; montrer quelle influence ont pu exercer les types du numéraire samien sur ceux des colonies de cette ile. II. Etudier à l'aide des documents d'archives et de textes littéraires le dialecte parlé à Paris et dans l'Ile-de-France jusqu'à l'avènement des Valois. Comparer ce dialecte, d'après les résultats obtenus, à la langue française littéraire, et rechercher jusqu' quel point le dialecte parisien était considéré au moyen age comme la langue lite raire de la France. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1882. 2 Pour l'année 1884: I. Etudier la Ramayana au point de vue religieux. Quelles sont la philosophie religieuse et la morale religieuse qui y sont professées ou qui s'en déduisent? Ne tenir compte de la mythologie qu'autant qu'elle interesse la questiou ainsi posée. II. Etude sur la langue berbère sous le double point de vue de la grammaire et du dictionnaire de cette langue, insister particulièrement sur la formation des racines et sur le mécanisme verbal, · s'aider pour cette étude des inscriptions libyques recueillies dans ces dernières années, indiquer enfin la place du berbère parmi les autres familles linguistiques. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1883. L'Académie propose, en outre, pour l'année 1885, la question suivante: Examiner et apprécier les principaux textes épigraphiques, soit latins, soit grecs, qui éclairent l'histoire des institutions municipales dans l'empire romain, depuis la chute de la République jusqu'à la fin du règne de Septime Sévère. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1884. Chacun de ces prix est de la valeur de trois mille francs.

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PRIX LOUIS FOULD. Le prix fondé par M. Louis Fould, pour l'Histoire des arts du dessin jusqu'au siècle de Périclès, sera décerné, s'il y a lieu, en 1884. L'auteur de cette fondation, amateur distingué des arts de l'antiquité, a voulu engager les savants à en éclairer l'histoire dans sa partie la plus reculée et la moins connue. Il mis à la disposition de l'Académie des inscriptions et belles-lettres une somme de vingt mille francs, pour être donnée en prix à l'auteur ou aux auteurs de la meilleure Histoire des arts du dessin leur origine, leurs progrès, leur transmission chez les différents peuples de l'antiquité jusqu'au siècle de Périclès. Par les arts du des sin, il faut entendre la sculpture, la peinture, la gravure, l'architecture, ainsi que les arts industriels dans leurs rapports avec les premiers. Les concurrents, tout en sap puyant sans cesse sur les textes, devront apporter le plus grand soin à l'examen des œuvres d'art de toute nature que les peuples de l'ancien monde nous ont laissees,

et s'efforcer d'en préciser les caractères et les détails, soit à l'aide de dessins, de calques ou de photographies, soit par une description fidèle qui témoigne d'une étude approfondie du style particulier à chaque nation et à chaque époque. Les ouvrages envoyés au concours seront jugés par une commission composée de cinq membres : trois de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, un de celle des sciences, un de celle des beaux-arts. Le jugement sera proclamé dans la séance publique annuelle de l'Académie des inscriptions et belles lettres de l'année 1884. A défaut d'ouvrages ayant rempli toutes les conditions du programme, il pourra être accordé un accessit de la valeur des intérêts de la somme de vingt mille francs pendant les trois années. Le concours sera ensuite prorogé, s'il y a lieu, par période triennale. Tous les savants français et étrangers, excepté les membres regnicoles de l'Institut, sont admis au concours.

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PRIX LA FONS-MÉLICOCQ. Un prix triennal de dix-huit cents francs a été fondé par M. de la Fons-Mélicocq, en faveur du meilleur ouvrage sur l'histoire et les antiquilés de la Picardie et de l'Ile-de-France (Paris non compris). L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 1884; elle choisira entre les ouvrages manuscrits ou imprimés en 1881, 1882 et 1883, qui lui auront été adressés avant le 31 décembre 1883.

PRIX BRUNET.-M. Brunet, par son testament en date du 14 novembre 1867, a fondé un prix triennal de trois mille francs pour un ouvrage de bibliographie savante que l'Académie des inscriptions, qui en choisira elle-même le sujet, jugera le plus digne de cette récompense. L'Académie propose, pour le concours de 1885, la question suivante Relever sur le grand catalogue de bibliographie arabe intitulé Fihrist toutes les traductions d'ouvrages grecs en arabe; critiquer ces données bibliographiques d'après les documents imprimés ou manuscrits. Les ouvrages pourront être imprimés ou manuscrits et devront être d'une date postérieure à la clôture du dernier concours. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut avant le 31 décembre 1884.

PRIX STANISLAS JULIEN. Par son testament olographe, en date du 26 octobre 1872, M. Stanislas Julien, membre de l'Institut, a légué à l'Académie des inscriptions et belles-lettres une rente de quinze cents francs pour fonder un prix annuel en faveur du meilleur ouvrage relatif à la Chine. Les ouvrages devront être déposés, en double exemplaire, au secrétariat de l'Institut, le 31 décembre 1882.

PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. Mm Delalande, veuve Guérineau, par son testament en date du 16 mars 1872, a légué l'Académie des inscriptions et belles lettres une somme de vingt mille francs (réduite à dix mille francs) dont les intérêts doivent être donnés en prix tous les deux ans, au nom de M. Delalande-Guérineau à la personne qui aura composé l'ouvrage jugé le meilleur par l'Académie. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 1884, au meilleur ouvrage de critique sur les documents imprimés ou manuscrits relatifs à l'histoire ecclésiastique ou à l'histoire civile du moyen age. Les ouvrages destinés au concours devront être déposés, en double exemplaire, s'ils sont imprimés, au secrétariat de l'Institut, le 31 décembre 1883. PRIX JEAN REYNAUD. Mae veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de « son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a, par un acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut d'une rente de dix mille francs destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par chacune des cinq Académies. Conformément au vou exprimé par la donatrice, « ce prix sera accordé au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Ins«titut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans. 11 ira toujours à une œu« vre originale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. Les mem<bres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. Le prix sera toujours décerné intégralement. Dans le cas où aucun ouvrage ne paraîtrait le mériter entièrement, «sa valeur serait délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artis«tique. Il portera le nom de son fondateur Jean Reynaud. » Ce prix sera décerné pour la seconde fois par l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1885.

PRIX DE LA GRANGE. M. le marquis de la Grange, membre de l'Académie, par son testament en date du 4 août 1871, a légué à l'Académie des inscriptions et belles-lettres une rente annuelle de mille francs destinée à fonder un prix en faveur de la publication du texte d'un poème inédit des anciens poètes de la France; à défaut d'une œuvre inédite, le prix pourra être donné au meilleur travail sur un poème déjà publié, mais appartenant aux anciens poètes. Ce prix sera décerné, s'il y a lieu, en 1883. Les ouvrages devront âtre déposés au secrétariat du l'Institut le 31 décembre 1882.

CONDITIONS GÉNÉRALES DES CONCOURS. Les ouvrages envoyés aux différents conCours ouverts par l'Académie devront parvenir francs de port et brochés, au secrétariat de l'Institut, avant le 1er janvier de l'année où le prix doit être décerné. Ceux qui seront destinés aux concours pour lesquels les ouvrages imprimés ne sont

point admis devront être écrits en français ou en latin. Ils porteront une épigraphe ou devise, répétée dans un billet cacheté qui contiendra le nom de l'auteur. Les concurents sont prévenus que tous ceux qui se feraient connaître seront exclus du concours; leur attention la plus sérieuse est appelée sur cette disposition. L'Académie ne rend aucun des ouvrages imprimés où manuscrits qui ont été soumis à son examen; les auteurs des manuscrits ont la liberté d'en faire prendre des copies au secrétariat de l'Institut.

DÉLIVRANCES DES BREVETS D'ARCHIVISTES PALÉOGRAPHES

En exécution de l'arrêté de M. le ministre de l'instruction publique rendu en 1833, et statuant que les noms des élèves de l'école des chartes, qui, à la fin de leurs études, ont obtenu des brevets d'archiviste paléographe, devront être proclamés dans la séance publique de l'Académie des inscriptions et belles-lettres qui suivra leur promotion, l'Académie déclare que les élèves de l'école des chartes qui ont été nommés archivistes paléographes par décret du 16 février 1882, en vertu de la liste dressée par le conseil de perfectionnement de cette école, sont MM. de Ghaine de Bourmoat (Marie-Adolphe- Armand-Charles-Henri-Amédée); Lecestre (Alexandre-Joseph-JulesLéon); Moris (Charles-Henri-Louis-Marie); Berthelé (François-Marie-Joseph); hors concours, comme appartenant à la promotion de l'année précédente, MM. Guilhiermoz (PaulÉmilien); Mortet (François-Auguste-Paul).

SOCIÉTÉ ASIATIQUE

Séance du 10 novembre.

M. Oppert annonce la découverte au British Museum d'un cylindre de Nabonid fort important en ce qu'il nous fournit la date de Naramsin. Ce roi aurait régné 38 siècles avant J.-C.

M. Halévy signale dans la langue dite accado-sumérienne une série d'expression. tellement empreintes du génie sémitiques qu'elles ont pu lui servir à restituer plusieurs passages altérés de la Bible.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 49

4 Décembre

1882

Sommaire : 243. COUAT, La poésie alexandrine sous les trois premiers Ptolémées. 244. DALTON, Jean Laski. — 245. DE BOUTEILLER et HEPP, Correspondance adressée au magistrat de Strasbourg par ses agents à Metz, 1594-1683. Lettre de M. Joh. Storm. - Variétés : GAIDOZ, Bibliographie créole, note suppléChronique. Académie des Inscriptious.

mentaire.

243. A. COUAT. La poésie Alexandrine sous les trois premiers Ptolémées (324-222 av. J.-C.). Un vol. in-8° de xш-525 pages. Paris, Hachette, 1882. 7 fr. 50.

M. A. Couat s'est fait d'abord connaître, en 1875, par une Etude sur Catulle. C'était une thèse de doctorat. Les lecteurs compétents y avaient relevé, à côté de quelques imperfections naturelles dans un début, bien des pages où un savoir précis s'alliait à un sentiment littéraire juste, délicat et très personnel. C'est Catulle qui a conduit M. C. vers les Alexandrins; du disciple, l'historien est remonté jusqu'aux maîtres. La poésie alexandrine est, en effet, comme un trait d'union entre la poésie classique de la Grèce et celle de Rome. M. C., dans la préface de son nouvel ouvrage, montre très bien cette situation intermédiaire des Alexandrins. Caractériser leur œuvre, c'est donc, dans l'histoire littéraire de l'antiquité, déterminer un moment décisif de l'évolution des idées et renouer la chaîne des faits entre la Grèce ancienne et Rome. Une des difficultés principales de cette tâche intéressante vient de l'état fragmentaire dans lequel la littérature alexandrine nous est parvenue. Il en résulte une foule d'obscurités et d'incertitudes, si bien que l'étude littéraire, en ce sujet, doit presque nécessairement, pour qui veut faire œuvre solide, se compliquer et s'embarrasser de recherches érudites de toute sorte. M. C. a courageusement entrepris cette double tâche, et il l'a exécutée avec détail, avec ampleur, avec précision, en même temps qu'avec un sentiment très vif et très pénétrant du genre de qualités et de défauts propres aux écrivains qu'il étudiait. L'ouvrage, en tant qu'étude d'ensemble, est nouveau, et ne peut manquer d'intéresser. Je ne puis mieux faire, pour rendre à ce travail savant et distingué la justice qui lui est due, que d'en présenter une rapide analyse, au courant de laquelle prendront place çà et là quelques observations complémentaires et quelques critiques.

Le premier chapitre renferme une description de l'antique Alexandrie. Il est excellent. La description topographique de la ville, empruntée aux meilleures sources, est limpide et parfaitement claire, et le caractère ori

Nouvelle série, XIV.

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