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DRUSE (fém.), minéral = géode, c'est-à-dire cristaux situés à l'intérieur

d'une pierre.

CHRONIQUE

Alfred BAUER.

ETATS-UNIS.

M. F. POOLE, de Chicago, a terminé la nouvelle édition de son

Index to periodical literature; elle paraîtra à Londres, chez Trübner.

Un mulâtre, M. WILLIAMS, qui a occupé dans l'Etat d'Ohio des fonctions importantes, prépare une Histoire de la race nègre en Amérique.

M. MAX MÜLLER a été invité à faire, en 1863, une série de conférences sur la science du langage, à l'Institut Lowell, de Boston.

INDES. - Les Parsis établis à l'île d'Aden viennent de fonder un temple du feu. Il sera inauguré au commencement de l'année prochaine par Firoûz, fils du grandprêtre de Bombay, Jamaspji, l'auteur du Dictionnaire pehlvi-guzrati-anglais. — La polémique suscitée par l'admission dans l'église parsie de non-zoroastriens, sans la pénible cérémonie du Bareshnûm (purification avec l'urine de vache) est plus vive que jamais. L'initiative hardie du Destour Jamaspji a été attaquée par le Destour Psehotunji et défendue par le Herbed Tamaspji. Le Destour Jamaspji prépare luimême une brochure sur ce sujet. Nous rendrons compte de cette polémique.

ITALIE.-Nous avons reçu de l'ancien directeur de la Bibliothèque Vittorio Emanuele de Rome, M. Castellani, une lettre où il appelle notre attention sur un article publié par la Perseveranza de Milan (no 8169). D'après cet article, écrit en français et malheureusement en mauvais français, le tribunal correctionnel de Rome aurait absous MM. Castellani et Podestà de l'accusation de négligence portée contre eux. << L'enquête a beaucoup contribué à abaisser la réputation de notre pays en deçà et au delà des Alpes... Et cependant il fallait reconnaître que jamais un plus grand nombre de livres n'avait été transporté avec plus de promptitude et d'exactitude. Du jour où les bibliothèques monastiques furent consignées au ministère de l'instruction publique, pas un seul des 500,000 volumes environ qui avaient été consignés, a été égaré. Le Procureur du roi même dans son réquisitoire a dû se restreindre à accuser MM. Castellani et Podestà pour l'égarement d'une lettre autographe du cardinal Mastai avant de devenir pape, d'un livre imprimé, Il Processo degli Untori di Milano, estimé par les experts 50 francs, et de 193 brochures trouvées à Florence avec des signes qu'on a supposé être de la Bibliothèque Vittorio Emmanuele, d'une valeur approximative de 10 francs. Ces égarements mêmes n'ont pas été exactement constatés, mais en tout cas ils auraient eu lieu après l'ouverture de la bibliothèque. D'ailleurs, si les faits de cette nature suffisaient à traduire devant les tribunaux des bibliothécaires sous l'imputation de négligence, il faut reconnaître que pas un seul de cette honorable classe pourrait se sauver. Heureux ceux qui, dans l'exercice de leurs nobles fonctions, n'ont pas eu des contrariétés majeures! Du reste, à part la lettre du cardinal Mastai, qu'on suppose être plutôt égarée que volée, relativement au Processo degli Untori et aux 193 brochures, il fallait vérifier auparavant s'il y en avait en bibliothèque d'autres exemplaires, car s'ils étaient des doubles, ils auraient été écartés régulièrement. » La Perseveranza ajoute que les « résultats de l'enquête et du procès ont été les suivants pour abattre un homme

politique, on l'a d'abord calomnié, lui et son œuvre; ce but ayant échoué, on s'est borné à calomnier d'honnêtes et utiles employés. »

– M. Luigi A. MICHELANGELI, qui vient de publier une édition critique d'Anacréon (Bologne, Zanichelli), prépare un travail sur le poète grec et ses traducteurs et imitateurs en Italie.

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POLOGNE. Dans le dernier article qu'il vient de publier dans la «< deutsche Rundschau », sous le titre « Polnische Belletristik in den letzten zwanzig Jahren ». (La littérature polonaise dans ces vingt dernières années), M. Otto HAUSNER, membre du Reichsrath autrichien, dit que de 1876 à 1881 il a paru en polonais 296 ouvrages de belles-lettres (schængeistig), dont 192 en Pologne, 80 en Galicie et 24 dars les autres provinces - ce qui caractérise la fin de la vie littéraire autrefois si active en Posnanie et la complète cessation de la littérature émigrée. Le nombre actuel de ceux qui parlent polonais est de plus de 13 millions (plus de 8 millions en Russie, 2,600,000 en Prusse et 3,200,000 en Autriche); chaque année il paraît donc dans les pays parlant polonais une œuvre littéraire par 2,000 âmes. On peut, à ce propos, citer les chiffres suivants qui sont curieux; il paraît une œuvre littéraire par 2,800 Allemands, par 2,200 Italiens, par 2,000 Suédois, par 1,900 Hollandais ou Danois et Norvégiens, par 1,800 Anglais, par 1,600 Français, par 10,000 Russes. RUSSIE. Le 22 juin est mort Mr Macaire BOULGAKOV, métropolitain de Moscou; il avait composé une Histoire de l'académie de Kiev (1843), une Histoire du christianisme en Russie avant Vladimir (1856), une Théologie dogmatique orthodoxe (1852, trad. en français en 1857-1859 et qui obtint le grand prix Demidoff), une Histoire du rascol russe (1855), et une Histoire de l'église russe en onze volumes, son ouvrage le plus important.

Le P. MARTINOv vient de publier dans les Monuments de l'ancienne littérature (Pamiatniki drevnei pismennosti) édités par la Société russe des anciens textes un ms. slavon conservé à la Bibliothèque de Gand et qui avait jusqu'ici échappé à l'attention des spécialistes. Ce ms. est curieux à plusieurs égards. Il est d'origine bulgare, il a été écrit à Viddin en 1360 par la tsarine Anne, femme du prince bulgare Jean Stratsimir. Il renferme des Vies des saintes martyres, récits déjà connus et dont le P. Martinov n'a donné que quelques fragments et, ce qui est plus intéressant, une description des Lieux Saints de Jérusalem. Une traduction latine de ce document due au P. Martinov paraîtra prochainement dans les Archives de l'Orient latin. L'édition est accompagnée de fac-similés et précédée d'une préface où sont signalées les principales particularités du texte. Rappelons à ce propos que notre regretté collaborateur, Ch. Graux, a découvert à la bibliothèque de Grenade un ms. skvon qui n'a pas encore trouvé d'éditeur. Il serait à désirer que la Société des anciens textes russes pût le faire examiner et, s'il en vaut la peine, le publier.

SLAVES MÉRIDIONAUX. — M. DANICIC vient de terminer le premier volume de son grand dictionnaire serbo-croate (A.-C). Nous reviendrons prochainement sur cet ouvrage.

SUÈDE ET NORVÈGE. Notre collaborateur, G. CEDERSCHILD, professeur à l'Université de Lund, a été nommé directeur de l'école supérieure des jeunes filles de Goteborg.

Le premier fascicule de l'Arkiv for nordisk filologi, dont nous avons récem ment annoncé la fondation, vient de paraître. L'Arkiv est consacré, comme l'indique son titre, à l'étude de la langue et de la littérature des trois pays scandinaves; il est publié quatre fois par an, au prix de six krones. Le directeur de la Revue est M. Gustave STORM, assisté de MM. Sophus BUGGE, Nicolas LINDER, etc. Le recueil admet des articles rédigés en allemand et en anglais, et ce premier fascicule renferme, en

effet, un article en allemand de M. E. MOGK, sur feu Edzardi; on y remarquera une Bibliographie des ouvrages relatifs au norois, dressée par M. STJERNSTRŒm et un article, le premier du fascicule, par Sophus Bugge, sur la Rosomonorum gens dont parle Jordanis.

SUISSE.-M. A. BERNUS, pasteur à Bâle, vient de publier une Notice bibliographique sur Richard Simon (Bâle, Georg. in-8o, 48 p.) On sait que Richard Simon (16381712) fut en 1678 exclu de la congrégation de l'Oratoire pour avoir publié son Histoire critique du Vieux Testament, et qu'il a ouvert de nouvelles voies à la critique biblique et à l'étude de l'histoire des églises orientales; son humeur agressive, ses opinions hardies lui suscitèrent beaucoup d'adversaires. Sa bibliographie était encore à faire; ce qui la rendait difficile, c'était le nombre de pseudonymes sous lesquels il se cachait aussi bien que l'indication fausse du lieu d'impression de ses ouvrages. M. Bernus a cherché à faire une bibliographie des publications de Richard Simon aussi complète et aussi exacte que possible (296 numéros); il donne d'abord sommairement la liste chronologique de ces publications; il indique entre parenthèses, après le titre des ouvrages de Simon, les principaux comptes-rendus détaillés donnés par les journaux littéraires du temps; il mentionne les publications des adversaires de Richard Simon, afin de mieux faire connaître l'action que le savant Dieppois exerça sur son siècle; etc. Cette bibliographie, faite avec soin et patience, et qui rendra des services, ne peut manquer d'être accueillie avec reconnaissance. M. Bernus y a joint les ouvrages projetés par Simon ou faussement attribués à l'ancien oratorien, les notices et écrits, soit manuscrits, soit imprimés, sur l'auteur de l'Histoire critique du Vieux Testament, et un utile index des noms propres.

Le tome XXXVI des Mémoires et documents, publiés par la Société d'histoire de la Suisse Romande, vient de paraître à Lausanne (Georges Bridel. In-8°, 414 pp.). Ce volume, outre un essai d'Histoire monétaire de Lausanne (1273–1354), dû à M. A. MOREL-FATIO, renferme des extraits considérables tirés des Manuaux du conseil de Lausanne (1512-1536), publiés et annotés par M. Ernest CHAVANNES. Cette publication avait été commencée déjà dans le tome XXXV. — La période à laquelle se rapportent ces extraits est d'une grande importance pour l'histoire de la Suisse Romande. C'est une période d'agitation et de troubles, causés par les idées nouvelles de la Réformation. Il est intéressant de suivre, dans cette publication, les hésitations politiques de la ville de Lausanne, siège d'un évêché, dont le titulaire était loin de vivre toujours en bonne intelligence avec les bourgeois. Précisément, deux des extraits les plus intéressants, intitulés: Moeurs lausannoises entre 1528 et 1 534, relatent longuement, le premier, les plaintes de l'évêque et du clergé contre les citoyens de Lausanne; le second, les plaintes des citoyens de Lausanne contre l'évêque et le clergé. Ces deux pièces sont en français, et la naïveté du style, émaillé de locutions patoises et d'expressions du terroir, prête beaucoup de charme au récit des méfaits commis, au dire des bourgeois, par les chanoines de Saint-Maire, ou vice-versa, par les bourgeois, si l'on veut écouter les chanoines.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 10 novembre 1882.

M. Jamard, consul de France à Brousse, envoie la copie d'une inscription grecque

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trouvée près d'Adernas. M. de Laigue, consul à Livourne, envoie une nouvellle copie d'inscription.

L'Académie se forme en comité secret.

La séance étant redevenue publique, M. Renan donne quelques détails sur deux monuments dont les photographies ont été transmises à la commission des inscriptions par M. Salomon Reinach, membre de l'école française d'Athènes. L'un est un graffito araméen, de l'époque d'Hadrien, trouvé à Athènes; l'écriture en est très difficile à lire, et M. Renan n'ose encore proposer une traduction. L'autre monument a été trouvé à Edesse. C'est un fragment de pierre, renfermant, dans une sorte de niche, un buste assez grossièrement sculpté, d'une exécution lourde, qui rappelle celle des sculptures les plus récentes de Palmyre; les cheveux, tous rebroussés d'un seul côté, présentent un aspect étrange. « On croit dans le pays, dit une note jointe à la photographie, que la tête représente le frère de la femme d'Abraham. » Cette légende, dont il n'y a d'ailleurs aucun compte à tenir, indique du moins que cette pierre est connue depuis assez longtemps et donne lieu de présumer qu'elle était possédée par des mulsumans. A côté du buste, à droite, se voit un fragment d'inscription syriaque, du v ou vr° siècle de notre ère. Il y a quatre lignes d'écriture; les trois premières, en grosses lettres et fortement interlignées, paraissent former une sorte de titre; la quatrième était sans doute la première du texte proprement dit, dont le reste est perdu. Nous n'avons que la partie gauche ou la fin de chaque ligne. Dans les trois premières, seules déchiffrées jusqu'ici, on lit : de Notre-Seigneur

.....

.....

et adorable
d'Edesse

M. Cuq termine sa lecture sur le consilium principis sous le haut empire romain, d'Auguste à Dioclétien. Dans cette seconde partie de son mémoire, il décrit en détail l'organisation du conseil, telle que les documents nous la font connaître, à partir du temps d'Hadrien; il distingue les diverses catégories de membres qui le composaient. les sénateurs, les amis ou familiers du prince, les jurisconsultes; les conseillers en service ordinaire, consiliarii, et en service extraordinaire, adsumpti in consilium; il énumère les divers fonctionnaires attachés au conseil, les employés des bureaux, les greffiers, notarii, qui dressaient les procès-verbaux des séances, les expéditionnaires, commentarii, qui transcrivaien, les actes et les mettaient au net, ceux qui les conservaient dans les Archives du conseil, tabularium Caesaris, etc.

Ouvrages présentés : par M. d'Hervey de Saint-Denys: RosNY (Léon de), Essa de déchiffrement de l'écriture hiératique de l'Amérique centrale, 3 et 4o livraisons; par M. Desjardins, Bulletin trimestriel des antiquités africaines, recueillies par les soins de la Société de géographie et d'archéologie de la province d'Oran, 2° fascicule; par M. Delisle BEAUCOURT (G. DU FRESNE DE), Histoire de Charles VII, tome II; par M. de Rozière : LEROUX (Alfred), Recherches critiques sur les relations politiques de la France avec l'Allemagne de 1292 à 1378 50 fascicule de la Bibliotheque de l'Ecole des hautes études, sciences philologiques et historiques);

par M. Breal: I TAMIZEY DE LARROQUE (Philippe), les Correspondants de Peiresc V, Claude de Sa«maise; 2o HENRY (V.), Esquisses morphologiques, considérations générales sur la noture et l'origine de la flexion indo-européenne.

Julien HAVET.

SOCIÉTÉ NATIONALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

Séance du 18 octobre 1882.

M. Le Blant donne des détails sur les fouilles entreprises près de Pompéi, sur la rive droite du Sarno. Ce ruisseau, fangeux et profond, arrêta dans leur fuite une partie des habitants de Pompéi, qui périrent avant de parvenir à le traverser. Ces fugitits. dont on trouve les cadavres en grand nombre, étaient chargés de bijoux d'or, de pièces de monnaie et d'autres objets précieux.

M. Guillaume entretient la Société des restes de constructions anciennes découvertes pendant les travaux qui s'exécutent sous la salle des Cariatides au Louvre. Sous la salle moderne, construite par Pierre Lescot et achevée par Percier et Fontaine, subsistent les ruines de salles ogivales, jadis carrelées de carreaux émaillés, qui paraissent dater du règne de Philippe-Auguste.

Les retombées de voûtes sont encore conservées, et dans les déblais se rencontrent des fragments de culs de lampes ornés de figures.

Le Propriétaire-Gerant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

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Sommaire : 241. RIEU, Catalogue des manuscrits persans du British Museum, II. 242. CHRIST, Démosthène, l'édition d'Atticus.

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243. C. MÜLLER. Lutte de

Louis de Bavière et de la curie romaine.- Exploit de M. Mary Lafon. Lettre de M. Ch. Morel. Chronique. Académie des Inscriptions.

tique.

Société asia

241.

Catalogue of the Persian Manuscripts in the British Museum, by Charles RIEU, volume II, London, 1881, in-4° vii et 433-877 p.

Le tome second de ce catalogue est exécuté sur le même plan que le premier et mérite les mêmes éloges. Nous ne pouvons donc que nous référer à ce que nous avons dit déjà à cet égard, tout en maintenant la distinction que nous avons établie entre un catalogue proprement dit et un recueil de notices, et que le savant rédacteur n'a pas, à nos yeux, toujours assez observée. Ce n'est pas un reproche, quoi qu'on en ait dit, et nous sommes les premiers à reconnaître que dorénavant le travail considérable de M. Rieu devra être considéré comme l'œuvre fondamentale à laquelle tout catalogue de mss. persans devra faire les plus nombreuses références.

Le tome II décrit 1128 volumes consacrés aux sciences, à la poésie, à la philologie et aux belles-lettres; une dernière division comprend les volumes renfermant des matières diverses. Nous approuvons fort l'idée de faire une section à part pour les mss. de ce genre; c'est préférable, selon nous, au rangement qui est décidé par la nature de la première pièce, ou à l'importance plus grande attribuée à l'une ou à l'autre des pièces. Un correctif paraît cependant nécessaire : pourquoi, dans chacune des classes où doit figurer tel ou tel morceau, ne pas le faire entrer sous forme de renvoi? La remarque que nous faisons ne vient pas de nous c'est là le système qu'a suivi, par exemple, M. Pertsch dans les catalogues de Gotha.

Les innombrables poètes dont les œuvres figurent dans la collection de Londres suffisent à montrer à l'homme le plus étranger aux études orientales combien la poésie est cultivée en Perse et dans les pays de langue persane, où le premier venu, sans études préalables de métrique ou de poésie, a l'oreille assez délicate pour pouvoir composer en mètres de toute sorte. Il faut bien ajouter que la plupart de ces poésies, pour ne pas dire toutes, sont loin de valoir, pour nous Européens, la vingtième partie de ce que nous a légué l'antiquité classique, et que leur étude n'est pas près de procurer les mêmes jouissances que la connaisNouvelle série, XIV.

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