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de documents inédits et de détails intéressants, nous citerons: George Eliot, par miss Mathilde BLIND; Emily Brontė, par miss Mary ROBINSON; George Sand, par miss Bertha THOMAS; Mary Lamb, par Mrs. GILCHRIST; Maria Edgeworth, par miss Helen ZIMMERN.

- Le 19 octobre a eu lieu l'assemblée générale de l'Hellenic Society; M. SAYCE a lu un mémoire intitulé Explorations in Aeolis, et M. A. S. MURRAY, une étude qui a pour titre A new statuette of Herakles.

- Le catalogue de la Bibliothèque municipale de Cantorbéry deviendra légendaire. D'après l'Athenaeum, le théâtre de Shakspeare, placé sous la rubrique « fiction >> est attribué à Edmond Malone, l'éditeur de Shakspeare en 1790; Robinson Crusoé figure parmi les biographies; les Dépêches de Wellington sont inscrites au chapitre des « mœurs et coutumes. » Pendennis et Henry Esmond sont les auteurs des œuvres de Thackeray; Virgile est Maro, et Horace, Flaccus, etc., etc.

Le dernier n° de l'Athenaeum (28 octobre) contient une notice émue de M. R. Rost sur l'éminent indianiste A. C. BURNELL, enlevé le 12 octobre, par un mal subit, après des années de souffrance et de santé chétive, à sa résidence de West Stratton, Hants. M. Rost a su rendre justice non-seulement au savant, mais aussi à l'homme, car le savant et l'homme ne faisaient qu'un chez Burnell, et le désintéressement, la franchise, l'ardeur généreuse, la modestie vraie qu'il apportait dans l'étude, se retrouvait chez lui dans tous les actes de la vie. Nul savant de notre génération n'a laissé une trace pius lumineuse, nul n'a abattu plus de préjugés, et n'a su conserver, dans des études souvent atteintes de sentimentalisme et de pédantisme, un esprit plus libre, uniquement attentif à l'essentiel, à ce qu'il considérait comme useful. Nul aussi n'a été, plus que lui, digne d'avoir des amis et d'être sincèrement regretté. Burnell, qui est mort littéralement victime de ses travaux dans l'Inde, avait à peine quarante-deux ans. Sa nombreuse bibliothèque de livres rares et de manuscrits, sera vendue dans quelques mois, conformément à sa dernière volonté, par MM. Solleby, Wilkinson et Co, de Wellington Street, Strand.

BELGIQUE. — M. Ch. RahlenBECK a fait paraître, dans une utile collection nommée la Bibliothèque Gilon et publiée à Verviers par l'éditeur Gilon, un petit volume intitulé La Belgique et les garnisons de la Barrière. Il y fait l'histoire de l'intervention des Provinces Unies dans les Pays-Bas catholiques depuis la paix de Westphalie jusqu'au traité de la Barrière (15 nov. 1715) et de l'occupation de plusieurs villes belges par les troupes hollandaises en vertu de ce traité de la Barrière (jusqu'en 1782, époque du démantèlement des forteresses occupées). M. Rahlenbeck justifie le traité de la Barrière, qui « protégea le territoire belge, presque sans défenses naturelles ou autres. » Quelques pages du volume sont relatives à l'exercice du culte protestant dans les villes de la Barrière et aux contestations qui surgirent à cette occasion.

- Une brochure de M. Théodore JUSTE (Bruxelles, Muquardt. In-8°, 80 p.) renferme une notice biographique de Nothomb, rédigée par M. Juste, sur l'invitation de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique et destinée à figurer dans l'annuaire de 1883 de cette société. La notice a pour titre : Souvenirs du baron Nothomb et fait suite au travail étendu, que M. Juste avait déjà publié sur ce diplomate dans sa « Galerie des fondateurs de la monarchie belge. » M. Juste s'est servi, dans sa notice, des lettres de Nothomb qui fut son ami et correspondit avec lui pendant trente ans; parmi ces lettres on remarquera celle qui concerne les négociations du traité des dix-huit articles; celle où Nothomb apprécie le régent de Belgique, Surlet de Chokier. (« Il ne croyait pas à l'indépendance belge; la foi nationale lui manquait. Il n'était pas orangiste; il n'aurait jamais prêté la main à une restau

ration... Il comptait revoir ce qu'il avait vu, la réunion à la France; il rêvait pour lui-même la patrie française... Sa magnifique chevelure et sa stature imposante ont beaucoup contribué à sa réputation. Il a maintenu l'union, c'est-à-dire la trève entre les libéraux et les catholiques. Le comte Félix de Mérode était plus digne d'être régent; cependant j'ai voté pour le baron Surlet, l'union était à ce prix... »); celle où Nothomb juge la Vie de lord Palmerston publiée par sir Henry Bulwer (« Bulwer démasque Talleyrand..... Talleyrand ne voulait pas l'indépendance de la Belgique; il voulait, il espérait le partage. C'est ce que le prince Léopold nous a révélé à M. Devaux et à moi dans notre première entrevue à Londres, 8 juin 1831... Je n'ai ren contré que deux Français acceptant l'indépendance de la Belgique, Louis-Philippe et Guizot; aussi n'étaient-ils pas réputés être des Français. On leur trouvait un air étranger, ils respectaient les droits d'autrui. Faire manquer toute élection, toute candidature, mettre la Belgique dans l'impossibilité de se constituer, laisser pour issue le partage, tel était le plan secret de Talleyrand. Mais il n'avait pas pour complice le roi Louis-Philippe. Benedetti à Berlin savait qu'il répondrait à la pensée secrète de Napoléon III. Il avait l'empereur pour complice »); les lettres relatives à la publication de la dernière édition de l'ouvrage de Nothomb, l'Essai historique et politique sur la révolution belge; des extraits du journal que tenait Nothomb, alors qu'il était ministre à Berlin, etc.

- La Bibliothèque royale de Bruxelles est maintenant éclairée à la lumière élec trique et ouverte le soir de sept heures à dix heures et demie.

BULGARIE. Nous recevons de Sofia les deux premiers fascicules de la Revae (Perioditchesko Spisanie) publiée dans cette ville par la Société de littérature bulgare. Quand, il y a quatre ans, les Russes ont occupé Sofia, cette ville n'avait jamais eu d'imprimerie. Elle est aujourd'hui le siège d'une société littéraire dont les travaux font déjà autorité. Signalons dans ces deux volumes qui font honneur à l'imprimerie du jeune état bulgare: les études de M. JIRECZEK sur le tsar Stratsimir de Viddin, sur l'étude géographique de la Bulgarie, la géographie et l'épigraphie de la Bulgarie, les proverbes recueillis par M. SLAVEÏKOV, des contes, des chants populaires, etc.

DANEMARK.

Notre collaborateur Joh. STEENSTRUP, auteur d'importants tra vaux sur l'histoire des Normands et d'une étude considérable sur le cadastre da rat Valdemar, a éte nommé professeur d'histoire à l'Université de Copenhague, à la place du professeur Paludan-Müller, décédé.

- M. Karl VERNER, «< custos» de la bibliothèque de l'Université de Halle, ira, le 1er janvier, occuper à l'Université de Copenhague la chaire de langues et littératures slaves.

HOLLANDE. MM. van VLOTEN et P. N. LAND viennent de publier le premier volume de leur édition des œuvres complètes de Spinoza (Benedicti de Spinoza opera quotquot reperta sunt. La Haye, Nijhoff. In-8°, x1 et 360 pp.). Ce premier volume renferme le Tractatus de intellectus emendatione, l'Ethica, le Tractatus politicus, et le Tractatus theologico-politicus avec les notes marginales de Spinoza a ce dernier traité. Le second volume renfermera les lettres du philosophe.

- Le sixième congrès international des Orientalistes aura lieu à Leyde, le roseptembre 1883; le comité d'organisation est ainsi composé : M. Dozy, président. M. Kuenen, vice-président; M. de Goeje, premier secrétaire; M. Tiele, second secrétaire; M. Pleyte, trésorier. Y a-t-il, dit à ce propos l'Academy, une seule de nos universités anglaises qui pourrait offrir des noms aussi distingués dans chaque branche des sciences orientales que cette petite ville de Hollande ?

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 3 novembre 1882.

M. Edouard Cuq achève la lecture de son mémoire sur le consilium principis, d'Auguste à Dioclétien. Jusqu'ici, on a étudié surtout ce conseil impérial sous sa dernière forme, le consistorium du Bas-Empire, au sujet duquel on trouvait des renseignements abondants dans le code théodosien. Pour l'époque antérieure à Constantin, il a été admis à peu près universellement jusqu'ici, parmi les érudits, qu'aucune règle précise ne présidait alors à l'organisation du conseil de l'empereur. L'étude des monuments épigraphiques et juridiques a conduit M. Cuq à une conclusion opposée. Sous les premiers Césars, il est vrai, le consilium n'est encore qu'une commission de délégués du sénat et ne forme pas à proprement parler, un corps constitué. Mais, à partir d'Hadrien, il a, tout au moins comme haute cour de justice, une existence officielle. On peut alors en décrire l'organisation, dit M. Cuq, « dans la plupart de ses détails. « On connaît bon nombre des affaires soumises à ses délibérations. On peut suivre « les discussions qui s'élevaient entre ses membres, retrouver les mobiles qui ont « dicté aux empereurs telle ou telle décision. Conseillers en service ordinaire ou ex<< traordinaire, maîtres des requêtes, greffiers, archivistes, expéditionnaires, revivent « sous nos yeux dans l'exercice de leurs fonctions. » Le mémoire lu aux deux séances du 27 octobre et du 3 novembre est un fragment du travail étendu que M. Cuq a entrepris sur ce sujet.

A la fin du in siècle de notre ère, on voit le consilium principis, devenu le consistorium, supplanter presque entièrement pour la conduite des affaires de l'empire le sénat, réduit au rôle d'une assemblée municipale de la ville de Rome. Pour pouvoir conférer ainsi à leur conseil l'exercice de l'autorité, les empereurs avaient dû commencer par concentrer entre leurs mains tous les pouvoirs qui ne leur appartenaient pas primitivement. L'un de ces pouvoirs, celui qui a formé longtemps la principale attribution du consilium, c'est le droit de rendre la justice.

On affirme parfois que, dès Auguste, l'empereur a pu recevoir des appels des sentences des juges et réformer les jugements qui lui étaient soumis. M. Cuq croit que ce droit d'appel ne s'est établi que plus tard et par degrés. Sous Auguste, tous les jugements étaient encore rendus par des juges privés, choisis par les parties ellesmêmes. Il n'y avait pas d'appel des sentences de ces juges. On pouvait quelquefois prendre le juge même à partie, mais ce nouveau procès était soumis à un nouveau juge choisi comme le premier. Quand Suétone dit qu'Auguste déléguait au préteur urbain les appellationes urbanorum litigatorum et à des viri consulares les appellationes des provinciaux, cela doit s'entendre uniquement du recours formé auprès d'un magistrat pour que, par son intercessio, il casse un décret d'un autre magistrat; cela ne peut s'entendre d'un appel judiciaire, qui était alors chose inconnue.

Il n'y avait qu'un cas où le droit romain primitif admit l'appel proprement dit, d'une autorité inférieure à une autorité supérieure; c'est quand un magistrat avait délégué son autorité. Alors les actes du délégué pouvaient toujours être réformés par le magistrat de qui il tenait sa délégation. Pour être en mesure d'intervenir dans les décisions de la justice, les empereurs s'appliquèrent donc à multiplier les cas où les magistrats pouvaient être considérés comme leurs délégués, et à substituer aux juges choisis par les parties des juges nommés par le magistrat, ses délégués par consé. quent. Cette réforme, introduite peu à peu dans la pratique, ne fut entièrement accomplie que sous Septime-Sévère pour la juridiction criminelle et au 1° siècle seulement pour la juridiction civile. Alors enfin il fut admis en principe que toute justice n'était rendue que par délégation de l'empereur, ce qui donnait à celui-ci le droit de réviser toutes les sentences judiciaires.

Dans la pratique, l'exercice de cette juridiction suprême n'était possible qu'à la condition de créer une hiérarchie judiciaire, qui ne laissât parvenir les appels à l'empereur qu'après l'épreuve d'une ou plusieurs instances intermédiaires. Pour établir cette hierarchie, les empereurs instituèrent ce qu'on appela les vice sacra judicantes. C'était des délégués spéciaux que le prince commettait pour juger, en son lieu et place, les affaires que l'on portait devant lui. Ces délégués recevaient donc l'appel des sentences des tribunaux ordinaires et les réformaient ou les confirmaient; mais leurs décisions à leur tour pouvaient être frappées d'appel, et c'était alors l'empereur qui jugeait en dernier ressort.

Ainsi l'empereur avait acquis le droit positif, le pouvoir matériel d'intervenir dans les procès et de réformer les sentences de la justice. Mais ce n'était pas tout, il fallait assurer à la justice princière l'autorité morale. Ce fut le rôle du consilium principis. Aux sénateurs qui composaient seuls ce conseil sous Auguste et Tibère, les cesars suivants avaient ajouté des membres de l'ordre équestre : Hadrien y introduisit une section spéciale de jurisconsultes de profession. Dès lors le consilium cessa d'être un simple conseil privé du prince, sans existence officielle, et fut reconnu, au moins dans l'ordre judiciaire, comme un des organes réguliers de la constitution de l'empire.

M. le Dr Hamy, conservateur du musée ethnographique du Trocadéro, expose les résultats de l'étude qu'il vient de faire d'un intéressant monument découvert a Téotihuacan, près de Mexico, par M. le Dr Charnay, Ce monument de pierre, haut de 133, large de 1"08, épais de o 15, reproduit assez bien l'image d'une croix trapue, portant, sur une de ses faces, un bandeau latéralement tordu en forme de grecque émoussée; de la base sortent quatre cônes en relief. C'est, selon M. Hamy, le symbole antique du dieu Tlaloc, la plus ancienne des divinités mexicaines, qui présidant aux orages et à la pluie. C'est par la simplification graduelle de cette croix de la pluie que les Mexicains, les Mayas, etc., en étaient arrivés à adorer, au xvi siècle, une sorte de croix, très voisine de la croix chrétienne. Les conquérants espagnois, trouvant dans toute la Nouvelle-Espagne un grand nombre de ces croix et n'en comprenant pas la signification, avaient vu dans ces monuments les traces d'une ancienne prédication apostolique, attribuée à saint Thomas; ils reconnaissaient ce saint dans Quetzalcoatl, le civilisateur toltèque. Cette explication ne peut plus être prise au sérieux aujourd'hui.

M. Delisle, au nom de M. le baron De Witte, communique une lettre écrite de Naples par M. François Lenormant, qui vient de terminer son voyage archéologique dans la Calabre et la Basilicate. Les résultats de ce voyage, qui ont déjà en partie été annoncés à une séance précédente, ont dépassé les espérances de l'explorateur. Depuis l'époque de sa dernière lettre, M. Lenormant a visité la via Aquilia dans toute sa longueur. Il a reconnu que le ponte di Silla, qui passe pour romain, est une construction ogivale, de l'époque des derniers Normands et des Hohenstaufen. Il découvert les ruines de Consilinum, absolument inconnues jusqu'ici. Il a examiné celles de Velia, « les plus importantes, dit-il, et les mieux conservées de l'Italie mé« ridionale, avec celles de Guathia et après celles de Poestum. » On peut encore y suivre le tracé des rues et des places. M. La Cava est parti pour en dresser le pian. M. Lenormant rapporte, en outre, des copies d'inscriptions inédites ou mal connues, des antiquités diverses, des spécimens des matériaux de construction particuliers à telle ou telle région, etc.

M. de Vogue rend compte, en quelques mots, des premiers résultats de l'examen de l'inscription trouvée à Palmyre par le prince S.-Abamelek Lazarew. On se rappelle que cette inscription est écrite en deux langues, en palmyrénien (araméen) et en grec, et que le texte grec a déjà été étudié par M. Waddington, qui y a reconnu un règlement sur la perception d'un droit de douane municipale ou d'octroi. Les deux textes sont, l'un et l'autre, fortement endommagés. La partie la mieux conservée du texte araméen se trouve correspondre exactement avec la partie la mieux conservée du texte grec, en sorte que ce qu'on a pu déchiffrer jusqu'ici dans la version araméenne n'ajoute rien à ce qu'on avait déjà lu dans le grec, mais permet seulement de vérifier ou de corriger les détails de la lecture. M. de Vogué communique un essai de traduction ou plutôt de mot-à-mot du commencement du texte araméen. Il ne présente cet essai que comme tout à fait provisoire; il espère pouvoir bientôt le compléter et le mettre plus au net. Le document entier est intitulé: « Décret du sénat du 8 de nisan de l'année 448 (= 135 de notre ère), sous la présidence de Bonna, fils de Bonna, fils de Hairan, étant secrétaire Alexandre, fils d'Alexandre, fils de Philopator, secrétaire du sénat et du peuple, et sous l'archontat de Malkoa, fils d'Olaii, fils de Moqimou, et de Zebeida, fils de Nesa ». On lit ensuite que le senat, «assemblé conformément à la loi », a pris en considération les disputes frequentes qui se produisaient entre les marchands et les fermiers des douanes, en raison de l'incertitude des tarifs. Les droits à payer pour chaque article avaient ce autrefois fixés par une loi, mais cette loi était incomplète, et beaucoup de marchandises n'y étaient pas prévues. Pour celles-ci, la « coutume» avait établi une sorte de tarif complémentaire, et l'on inscrivait le chiffre des droits à percevoir dans les baux qu'on passait avec les fermiers des douanes; mais cette fixation n'avait pas un caractère légal, et l'autorité n'en était pas toujours admise sans conteste. C'est pourquoi « il a paru bon au sénat, aux archontes présents et aux décemvirs » de faire redger par écrit, article par article, le tarif des droits fixés par la coutume, et de le faire graver, à côté du tarif légal, sur une stèle placée devant le palais Rabisara. Le double tarif ainsi promulgué devait faire seul foi à l'avenir, et le décret porte défense expresse à toute personne de percevoir d'autres droits que ceux qui y sont inscrits.

Ouvrages présentés, de la part des auteurs ou éditeurs :

par M. Delis.e 1 Souvenirs de la Flandre wallonne, collection complète de cette publication depus l'origine; 2° BASCHET (Armand), Les comédiens italiens à la cour de France so Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII; par M. Gaston Paris: le Livre de l'Epervier, cartulaire de la commune de Millau (Aveyron), suivi d'autres documents relatifs au Rouergue, publié par CONSTANS (publication de la Société pour l'étude des langues romanes). Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

REVUE CRITIQUE

(BODL:LIBR)

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 47

20 Novembre

1882

236.

Sommaire : 235. La Chronique de Joshué le Stylite, p. p. Wright.
EVERS, Les sources de Diodore.— 237. LOSSEN, La guerre de Cologne, 1565-1581.
- 238. BEAUVOIS, Claude Bouton, seigneur de Corberon.- 239: CHANTELAUZE,
Saint-Vincent de Paul et les Gondi. 240. SANDERS, Dictionnaire complémen-
taire de la langue allemande.
Académie des Inscriptions. So-
ciété des antiquaires de France.

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Chronique.

-

235. — The Chronicle of Joshua the stylite, composed in syriac A. D. 507, with a translation into english by W. WRIGHT, LL. D., professor of arabic in the University of Cambridge. Cambridge, 1882, in-8°, préface 1-x, trad. et index 1-84 p., texte syr. 1-92 p.

La Chronique de Josué le Stylite a eu certainement autrefois son heure de fortune: elle a été mise à contribution par l'auteur de la chronique d'Edesse et elle a été insérée tout entière dans la grande chronique de Denys de Telmahrê, grâce à laquelle elle est parvenue jusqu'à nous dans un manuscrit unique du Vatican. Elle emprunte un intérêt particulier aux événements qui signalèrent la courte période des douze années qu'elle embrasse, 495-506 de J.-C., mais elle se recommande surtout à l'attention des historiens par l'exactitude de ses récits, l'auteur ayant été témoin des divers épisodes qui signalèrent la guerre des Romains et des Perses à cette époque, et des fléaux de toute sorte qui désolèrent la Mésopotamie, avant et pendant la guerre.

L'analyse détaillée que Joseph Assemani fit de cette chronique dans le premier volume de sa Bibliotheca orientalis la tira de l'oubli des temps et fit ressortir son importance. Ce n'est cependant qu'en 1876 qu'une édition complète du texte syriaque accompagné d'une traduction française, fut publiée par M. l'abbé Martin dans le VI volume des Abhandlungen de la Société orientale allemande. Cette publication trouva un accueil bienveillant auprès des orientalistes; M. le professeur Noeldeke lui consacra une étude critique dans le Journal oriental allemand, vol. XXX, p. 351 et suivantes. En dehors de sa valeur comme document historique, elle se révélait encore comme un des rares livres syriaques marqués d'un cachet original. Elle se distingue, en effet, des

1. Comp. les passages relatifs aux années 810-814 de l'ère macédonienne dans Assemani, B. O. I. p. 406-407, avec les chapitres 33, 34, 37, 38, 47, 50, 53 et 59 de la présente édition de Josué le Stylite. Le phénomène céleste arrivé au mois de Kânoun II de l'an 811, d'après le chapitre 37, est rapporté par inadvertance à l'année 810 dans la chronique d'Edesse.

Nouvelle série, XIV.

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