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Beyrouth par devant des notaires génois (Cher. Desimoni). pp. 434-534. En tête, préface très curieuse de l'éditeur sur les relations des Génois avec l'Arménie, l'intérêt que peuvent présenter les actes publiés et la valeur des monnaies citées dans ces documents. Ces dernières notes sont d'autant plus précieuses qu'on connaît la compétence de M. le chevalier Desimoni pour tout ce qui touche l'histoire monétaire des pays méditerranéens. Les actes sont au nombre de 79 et tirés tous des archives notariales de Gênes.

10. Libre exercice du commerce octroyé à un pèlerin champenois (1153). (A. de Barthélemy), pp. 535-536. Charte des archives de l'hôpital de Châlons-sur-Marne.

11. Charte de départ du dauphin Humbert II (J. Roman), pp. 537538. Acte du 2 septembre 1 345, daté de la galée, qui transporta le dauphin en Orient.

12. Procès-verbal du martyre de quatre frères mineurs (1391). (P. Durrieu), pp. 539-546. Tiré des archives du Vatican; très cu

rieux.

III. Poèmes. En tête, note de M. le comte Riant sur les poèmes existants, relatifs à l'histoire de l'Orient latin (pp. 547-550 et p. 720), et sur ceux qui, signalés par d'anciens auteurs, ont disparu depuis.

1. Le Solymarius de Günther de Pairis (W. Wattenbach), pp. 551561. M. Wattenbach a retrouvé à Cologne, à la Bibliothèque du gymnase, dans des fragments de manuscrits, environ 240 vers du fameux Solymarius. L'éditeur a soumis ces fragments à M. Pannenborg, qui y a reconnu les expressions et tournures favorites de l'auteur du Ligurinus, expressions et tournures qu'il était seul à employer à son époque. Au point de vue littéraire, la découverte de M. Wattenbach est tout à fait importante; au point de vue historique, elle l'est moins, Günther s'étant contenté de mettre en vers l'ouvrage de Robert le Moine.

2. Achard d'Arrouaise, Poème sur le Templum Domini (marquis de Vogue), pp. 562-579. Poème latin, où l'on trouve quelques détails curieux sur les querelles des Latins pendant leur domination à Jérusalem et sur le Templum Domini.

3. Deux poésies latinės relatives à la III croisade (H. Hagenmeyer), pp. 580-585. L'une, écrite vers 1187, est publiée d'après un ms. de la bibliothèque de Laon; l'autre est donnée d'après un ms. de SaintGall.

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IV. Documents divers. 1. Aboul Hassan Aly el Herewy. Indications sur les lieux de pèlerinage (Charles Schefer), pp. 587-609. Voyageur arabe du XII" siècle, mort en 1215; M. Schefer donne, d'après un manuscrit du XIIe siècle, la traduction des passages de son voyage relatifs à la Galilée, à la Palestine et aux côtes de Syrie. On y trouve beaucoup de renseignements qui concordent avec ceux que fournissent les relations des pèlerins chrétiens.

2. Les Remembrances de la haute cour de Nicosie. Les Usages de

Naxos (P. Viollet), pp. 610-614. D'après le ms. 5684 de la bibliothèque de sir Thomas Phillips, traduction italienne d'une partie des Remembrances; et d'après le ms. 8512 du British Museum, traduction dans la même langue d'une partie des Usages.

D. Mélanges historiques et archéologiques.

I. Etudes sur les derniers temps du royaume de Jérusalem (Röhricht), pp. 617-652. A. La croisade du prince Edouard d'Angleterre (12701274); très intéressant; article fait en partie d'après des sources inédites. B. Les batailles de Hims (1287 et 1299). Défaits la première fois, les Mongols y dispersèrent, en 1299, les troupes égyptiennes.

II. Projets d'empoisonnement de Mahomet II et du pacha de Bosnie, accueillis par la république de Venise (De Mas-Latrie), pp. 653-660. Textes authentiques tirés des archives de Venise, qui prouvent que le gouvernement de Venise employait sans le moindre scrupule les moyens les plus expéditifs de se débarrasser de ses ennemis. Ces textes et d'autres semblables semblent avoir été la source du faussaire, auteur des célèbres statuts du conseil des Dix publiés par Daru, statuts dont l'au thenticité est d'ailleurs inadmissible.

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III. Trois sceaux et deux monnaies de l'époque des croisades (G. Schlumberger), pp. 663-678. Sceau de plomb de Renaud de Châtillon, seigneur de Karak et Montréal; matrice de sceau de Gautier de Châtil lon; matrice de sceau d'un catholicos d'Arménie du xirr siècle; monnaie de bronze de Girard, comte de Sagète ou Sidon; monnaie d'or de Léon II, roi d'Arménie. Figures. Article très intéressant, toutefois nous croyons que M. Schlumberger a tort d'admettre que les graveurs des sceaux représentant des monuments, châteaux ou églises ont toujours essayé de reproduire exactement le château ou l'église qu'ils avaient sous les yeux; l'étude attentive des sceaux du midi de la France dont il parle, l'amènerait, sans aucun doute, à des conclusions un peu différentes de celles qu'il exprime (pp. 667-8).

IV. Bulles de hauts fonctionnaires byzantins d'ordre militaire, principalement de chefs des corps étrangers ou indigènes de la garde et de généralissimes des forces d'Occident en Orient (G. Schlumberger), pp. 679-696. Intéressant; quelques-unes de ces bulles, dont M. S. publie le dessin, ont une certaine valeur artistique.

V. Bulles byzantines relatives aux Varègues (Dr A. Mordtmann), pp. 697-703. Description de 8 bulles, les seules qui soient actuellement

connues.

VI. Les Archives des établissements latins d'Orient, à propos d'une publication récente de l'Ecole française de Rome (comte Riant), pp. 705710. Article déjà publié dans la Bibliothèque de l'école des Chartes, et dans lequel M. Riant indique les lacunes à combler dans la série de ces archives, les pays où devront chercher les savants pour retrouver trace des collections perdues. M. Riant dit, en passant, quelques mots de la publication de M. F. Delaborde, les Chartes de Josaphat.

Le volume renferme ensuite dix pages d'additions et de corrections et se termine par un index très copieux (pp. 723-767). Suit enfin, avec une pagination particulière, une copieuse bibliographie de l'Orient latin pour les années 1878, 1879 et 1880 (75 pages à 2 colonnes). Elle se divise en trois parties: A. Livres et articles divers. B. Articles publiés dans les périodiques spéciaux. C. Cartes. La première partie est classée par ordre alphabétique; à chaque ouvrage ou article sont indiqués les comptes-rendus qui en ont paru; le nombre des articles est de 711, dans toutes les langues de l'Europe, mais principalement en allemand, anglais et français. — Le dépouillement des périodiques spéciaux est moins intéressant; la plupart des articles qu'ils renferment ont peu de valeur et sont écrits dans un but d'édification et de propagande. Ainsi les no 928 à 1066, tirés de la Terre sainte, journal des lieux saints, n'ont à peu près aucun intérêt et la plupart sont des articles de polémique. Toutefois, sous peine d'être incomplets, les rédacteurs de cette bibliographie devaient dépouiller ces revues spéciales; elles sont au nombre de 8, dont 3 en français, 4 en allemand et i en anglais; cette dernière est le Statements, la plus importante de toutes. Les cartes n'occupent que 24 numéros; la plupart viennent d'Allemagne. Cette bibliographie se termine par une table analytique, dans laquelle les ouvrages sont rangés sous un certain nombre de rubriques générales.

A. MOLINIER.

168. Les guerres sous Louis XV, par le comte PAJOL, général de division. Tome I. 1715-1739. Paris. Firmin-Didot. In-8o vii et 652 p.

Le général comte Pajol se propose de retracer le plus complètement possible, en sept volumes, l'histoire des guerres du règne de Louis XV. Le présent volume est consacré à la guerre d'Espagne et à celle de la guerre de la succession de Pologne; les deux volumes suivants contiendront l'histoire de la guerre de la succession d'Autriche; le IV et le Ve, celle de la guerre de Sept Ans; le VI, celle de diverses expéditions (Minorque, Corse, Canada, Indes, débarquement du prétendant en Ecosse); le VII, enfin, renfermera l'historique abrégé des corps de l'infanterie et de la cavalerie.

L'expédition d'Espagne (1718-1720), dirigée par le maréchal de Berwick, n'était connue jusqu'ici que dans ses grandes lignes; M. P. en fait une histoire minutieuse, il expose l'état de l'armée française au commencement de la campagne, en s'aidant surtout de la correspondance de Berwick au régent; il raconte très amplement les opérations militaires en Espagne (prise de Fontarabie, de Saint-Sébastien et d'Urgel).

Dans la période qui s'étend de la guerre d'Espagne à celle de la guerre de la succession de Pologne, ont lieu de nombreuses réformes (réorganisation de la maréchaussée et de l'artillerie, ordonnance du 27 février

1726 sur les milices, création de six compagnies de cadets, camps d'instructions, rétablissement du service des étapes, etc.).

La guerre de la succession de Pologne forme la plus grande partie du livre de M. Pajol. On regrettera qu'il n'ait pas cité, au moins au bas de la page, l'ouvrage de M. Rathery sur le comte de Plélo. Mais les campagnes d'Allemagne, sous Berwick, Asfeld et Coigny, celles d'Italie, sous Villars, Coigny, Broglie, Noailles, sont racontées avec une telle abondance de renseignements et un tel luxe de détails qu'il sera désormais impossible à tout historien de cette guerre d'être plus complet que M. Pajol'. Grâce au grand nombre de documents qu'il a consultés, surtout aux archives du dépôt de la guerre, pièces officielles, dépêches confidentielles, avis secrets, ordres, notes d'avant-poste, M. P. a fait comme le journal de la guerre de la succession ae Pologne; il a tout recueilli, tout classé, mentionné les moindres faits de cette longue lutte, en les appuyant de citations copieuses et étendues; c'est une histoire toute militaire qu'il a voulu composer; aussi ne tient-il aucun compte des anecdotes de cour, des influences de salon ou de boudoir, des discussions philosophiques et religieuses de l'époque; M. P. pense surtout, dit-il, à servir les intérêts de l'armée.

Par là, son récit est fort monotone; ce n'est souvent qu'une liste des régiments qui prirent part aux opérations, une longue nomenclature des villes et des villages marqués par les mouvements de nos troupes ; et d'ailleurs, une guerre où il y eut tant de marches et de contre-marches, tant de petites surprises, tant de minces affaires d'avant-poste, n'offre pas au lecteur un bien vif intérêt. En Allemagne, l'armée française ne livra pas une seule grande bataille; le seul fait éclatant est la prise de Philippsbourg. En Italie, il y eut deux batailles, mais aussi stériles que meurtrières : celles de Parme et de Guastalla. Toutefois, on devra savoir le plus grand gré à M. le comte Pajol de ce travail si consciencieux; on ne peut que le recommander chaudement à tous ceux qui étudient l'histoire de la guerre, et l'ouvrage, lorsqu'il sera terminé, ne devra manquer dans aucune de nos bibliothèques de régiment. A. C.

1. Il faut cependant attendre le volume ou plutôt les volumes qui paraîtront dans la seconde série de la grande publication de la section historique des Archives de la guerre, d'Autriche (Feldzüge des Prinzen Eugen von Savoyen).

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2. P. 141, le roi Frédéric-Guillaume, père de Frédéric II, ne fut jamais « l'arbitre de l'Europe ». - P. 162, la Saxe galante n'est pas un « livre assez rare »; toute la note consacrée à cet ouvrage est inutile et par trop naïve; M. P. avoue, qu'en le lisant, il était bien loin de soupçonner que les vieux palais de Dresde et ses châteaux eussent abrité jadis tant de splendeurs et de galanteries. - P. 175, qu'est-ce que le Knipaof, à Danzig? - P. 326, lire Kopfstück (pièce de monnaie) et non a Kopstuck ». - Pourquoi dire « Weissenburg » et non Wissembourg, « Lauterburg » et non Lauterbourg, « Freyburg » et non Fribourg, « Bitsch » et non Bitche; dans ce cas, il faut écrire « Strassburg » et non Strasbourg. P. 207, note, une mention comme celle-ci « Seckendorf's Lebensbeschreibung » est trop vague. Le style est parfois négligé; «< les princes... suivaient cette campagne comme instruction militaire » (p. 242).

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169.

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Les contes en vers d’Andrieux, suivis de lettres inédites, avec notice et notes, par P. RISTELHUBER. Paris, Charavay. 1882, in-12, xxxv-227 p.

Tout le monde connaît le Meunier sans souci; les autres contes d'Andrieux sont fort oubliés aujourd'hui. Ils ne valent pas celui-là, mais ils se font presque tous lire avec agrément. Le Procès du sénat de Capoue contient des traits excellents; les vers du Doyen de Badajoz ne valent pas mieux que la prose de Blanchard, mais conservent le sel de ce joli apologue; l'Alchimiste et ses enfants, Une promenade de Fénelon, Cécile et Térence montrent le bon naturel du poète; la Bulle d'Alexandre VI, médiocre imitation d'une plate nouvelle de Casti, ne rachète pas la crudité du fond par une suffisante légèreté de forme. Tel qu'il est, avec deux ou trois fleurs encore brillantes, quelques autres fanées et une poignée de brins d'herbe, le bouquet que nous offre M. Ristelhuber conserve pour nous un peu de son parfum, qui n'a jamais été très pénétrant. Andrieux a lui-même, sous le voile de l'anonyme, jugé ses contes avec une parfaite justesse : « Ces pièces, dit-il, ont du naturel et de la gaieté, mais elles manquent de poésie... Il est bon d'être facile, mais il ne faut pas que cela aille jusqu'à la faiblesse ou à la négligence.»La notice de l'éditeur est suffisante; ses notes sont très sobres. Il a donné ailleurs, dans une intéressante brochure, l'étude des sources et de la part de vérité du Meunier sans souci (Une fable de Florian, étude de littérature comparée. Paris, Baur, 1881). -Les lettres publiées à la fin du volume, relatives aux efforts d'Andrieux, dans sa vieillesse, pour faire reprendre ses pièces de théâtre, n'ont aucun intérêt.

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170. — Friedrich Leopold Graf zu Stolberg, sein Entwicklungsgang und sein Wirken im Geiste der Kirche, von Johannes JANSSEN. In einem Bande, zweite Auflage. Mit Stolberg's Bildniss. Freiburg im Breisgau, Herder. 1882. In-8°, vi et 496 p. 5 mark.

Comme l'indique le titre et comme le répète M. Janssen dans sa préface, cet ouvrage est la seconde édition, un peu abrégée, des deux volumes parus en 1877. Aussi conseillerons-nous à quiconque voudra connaître Frédéric Stolberg et l'étudier à fond, de lire les deux volumes de 1877 plutôt que le volume de 1882. M. J. a voulu faire un ouvrage dont le prix fût plus abordable; il a voulu surtout mettre dans un jour plus vif le « développement et l'activité de Stolberg sur le domaine religieux ». Toutefois, le nouveau livre de M. J. renferme quelques lettres inédites et des extraits de lettres qu'on ne trouve pas dans l'édition de 1877; le récit, en outre, est mieux ordonné; il suit moins strictement l'ordre chronologique; c'est ainsi que M. J. traite en une seule fois, et non à diverses reprises, des relations amicales et quasi paternelles de Stolberg avec Werner de Haxthausen. Comme dans la première édition, M. J. laisse le plus sou.

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