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sam officio fundendus fuerit sanguis, semper ad humillima obsequia paratissimum fore.

Scribebam Lutetiae Parisiorum

VI. Kal. Maias anni Christiani 1669.

Eminentiae Vestrae
Addictissimus famulus,

J. DOUJAT,

Antecessor Parisiensis.

(Bibliothèque du Vatican, fonds latin, no 9063, ff. 155, 156.)

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Quoniam sermonibus omnium perfertur ad nos, et vulgo notum est eximiam esse Eminentiae vestrae erga omnes benignitatem, plurimumque auctoritatis et gratiae apud sacrum Collegium virtute sua sibi quaesivisse, ad eam in summis nostris angustiis, tanquam in tutum portum, confugimus. Nam cum diploma Episcopatus Abrincensis, qui nobis a magno Rege destinatus est, tanto sit aere impetrandum, quantum neque fert regula nostra, neque ferre possunt vectigalia sacerdotii hujus, quae exigua per se sunt, et gravissimarum pensionum solutioni obnoxia, certum rebus nostris paratum est exitium, nisi opem suam praestet, pretiumque diplomatis remittat exorata a vobis Sedes apostolica.

Quod ut ab Eminentia vestra postulare et expectare ausim, facit injunctum nobis olim, et per multos annos praestitum Serenissimi Delfini ad bonas literas erudiendi et instituendi munus. Cujusmodi munere qui functi sunt, iis fere in simili re gratificari solent summi Pontifices.

Accedit diuturnus nobis in confutandis impiis, et a christiana fide alienis hominibus, positus labor, cujus multa publica monumenta haud poenitenda extant.

Haec si honorario aliquo et liberalitate prosequatur sancta Sedes apostolica, optime intelligit Eminentia vestra excitatum porro in doctorum hominum adversus atheorum et haereticorum pravitatem, diligentiam et studia.

Faxit Deus ut Eminentiae vestrae pietate, prudentia et consiliis Ecclesia diu fruatur.

Lutetiae Par. VI Eid.

dec. MDCLXXXIX.

Eminentiae Vestrae
Devotissimus
Petr. Daniel HUETIUS,
Eps. Abrincensis design.

(Bibliothèque du Vatican, fonds latin, no 9064, fol. 73a. Autographe.)

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J'ay receu, selon les ordres de Vostre Altesse Sérénissime, le grand et célèbre Dictionnaire de Messieurs della Crusca, avec tout ce que leur nouveau travail, la beauté de l'édition et les manières de Monsieur le Baron Ricassoli, qui gagnent les cœurs à V. A. S., y pouvoient adjouster de perfection, d'agrément et d'ornement. Le mérite de l'ouvrage qui sera éternellement le modelle de tous ceux de son espèce, l'applaudissement qu'il a receu et qu'il reçoit du public, mon propre goust enfin me rendroient tousjours ce présent très cher et très précieux. Mais la main de V. A. S. dont il me vient luy donne pour moy une valeur infinie au dessus de toutes mes expressions et de toutes mes très humbles actions de grâces. Je ne puis en tesmoigner ma reconnoissance à V. A. S. qu'en me resjouissant, comme je le fay de tout mon cœur, de ce qu'elle sçait si bien joindre à toutes les autres vertus ou civiles, ou chrétiennes d'un Prince, l'amour des belles-lettres qui seroient en faute si elles en laissoient jamais perdre le souvenir. Ce travail illustre qu'Elle a honoré de sa protection et qu'elle respand libéralement chez les estrangers en sera un monument perpétuel par toute la terre. S'il paroist avec moins d'esclat dans ma petite Bibliothèque, il n'y aura point de lieu ou il soit plus réveré et personne ne se fera plus d'honneur que moy d'avoir esté distingué par mon zèle comme les autres par leur mérite, ni ne sera avec plus de vénération et plus de respect, Monseigneur, de Votre Altesse Sérénissime le très humble, très obéissant et très obligé serviteur

A son Altesse Sérénissime

Monseigneur le Grand Duc.

PELLISSON-FONTANELLE.

(Florence. Archives d'Etat. Fonds des Médicis, no 4828.)

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J'oserois dire à V. A. S. que la guerre a si fort epouvanté les muses qu'elles se sont retirées sur le mont de Parnasse et que la plupart des gens de Lettres s'addonnent présentement à cultiver leurs jardins plutot qu'à escrire; pour moy qui ay six mois d'employ, lorsque M. le duc du Maine revient passer l'hyver à Versailles, et six autres pour cultiver mes fleurs lorsque l'esté il est à l'armée, je me trouve partagé dans le travail et dans le repos. Je m'applique donc six mois aux médailles et six mois à la culture des fleurs; dans les premiers j'ay fait une explication

d'une suite de médaillons et dans ces derniers je les fais imprimer en jardinant. La moitié est plus que faite, mais le livre n'a put (sic) estre en état pour estre présenté à V. A. S. sitost que je l'aurois souhaité, pour prendre l'occasion en vous le présentant, de vous demander de ces belles fleurs que l'on cultive avec tant de soins dans vos charmans parterres. J'ay eu assés de hardiesse pour demander à Rome au Prince de Rossane de ses belles anémones, et il a eu la bonté de m'en envoyer de ses plus rares, ces jours icy, mais je ne sçay si ce n'est pas une témérité d'en demander aussi à V. A. S., du moins je la conjure de ne pas blamer ces plaisirs innocens. Si cependant j'estois assez heureux qu'elle voulut bien songer à moy, j'oserois luy dire qu'il est temps de planter présentement, et que c'est la cause que je n'ay point attendu de faire ma demande en envoyant le livre, qui eut peut être esté un temps plus favorable; puisque je n'ay entrepris d'expliquer ces médaillons que pour en donner une idée à vostre antiquaire, qui m'avoit mandé que le grand Prince avoit commencé de faire graver ceux de V. A. S. et auquel j'ay offert mes petites lumières sur ce sujet, comme une personne toute devouée à vostre illustre maison, qui, comblée de vos faveurs, vous demande de souffrir que je continue de me dire avec les derniers respects, Monseigneur, de V. A. S. le très humble et le très obéissant serviteur.

[Au grand duc de Toscane].
A Paris, ce 31 aoust 1693.
(Florence. Arch. Médic., 4829.)

VAILLANT.

(A suivre.)

THESES DE DOCTORAT ÈS LETTRES

Soutenance de M. J. Gébelin (18 mars).

Thèse latine: Quid rei militaris doctrina, renascentibus litteris, antiquitati debuerit. - Thèse française : Histoire des milices provinciales.

I

On ne pourra pas reprocher à M. Gébelin d'avoir choisi un sujet épuisé ou fréquemment traité avant lui. Il sort un peu du cercle ordinaire des études historiques, et il aborde des questions qui intéressent l'art militaire autant que l'histoire proprement dite. La Faculté lui en a fait l'observation, sans lui en faire un reproche,

au contraire l'histoire militaire est une des parties de l'histoire générale, et ce n'est, à coup sûr, ni la plus connue ni la moins utile à connaître.

Dans sa thèse latine, intitulée : Quid rei militaris doctrina, renascentibus litteris, antiquitati debuerit, M. Gébelin recherche comment l'étude de l'antiquité a contribué aux progrès de l'art militaire dans la seconde partie du xve siècle et dans la première moitié du xvie. Il commence par énumérer les ouvrages anciens, traitant de l'art mi

litaire d'une manière technique, qui furent alors étudiés en Italie et en France : Modestus, Frontin et Végèce, Elien et Polybe, sans compter les auteurs moins importants, qu'on voit alors édités, traduits, commentés.

Dans une seconde partie, M. G. montre comment les Italiens et surtout Machiavel, bientôt suivis par les Français, se sont inspirés des anciens pour critiquer le recrutement, la composition, l'armement des armées de leur temps; enfin, en dernier lieu, il expose les réformes tentées au xvi° siècle grâce à cette influence de l'antiquité. Le principal intérêt de ce travail, c'est qu'il nous montre, retrouvées et comprises, au temps de la Renaissance, quelques-unes des idées qui étaient nouvelles alors et qu'on accepte universellement aujourd'hui; l'importance prépondérante de l'infanterie, qu'on sacrifiait encore injustement à la cavalerie, comme dans l'armée féodale; et surtout la nécessité d'une armée nationale, composée de citoyens et non de mercenaires étrangers, Peut-être M. Gébelin, entraîné par son sujet, a-t-il cédé quelquefois à la tendance bien naturelle d'exagérer un peu la part due aux anciens dans les changements qu'on introduit alors, et de voir une imitation dans toute ressemblance. Quoiqu'en dise M. Gébelin, la « légion provinciale » ne doit peut-être que son nom aux souvenirs classiques et la « milice florentine » fut créée pour répondre aux nécessités du moment plutôt qu'aux désirs de Machiavel, cet admirateur trop absolu de l'antiquité. L'influence des auteurs anciens ne pouvait être alors bien grande ni bien heureuse, car l'emploi de la poudre avait introduit dans l'art militaire des conditions toutes nouvelles et rendait impossible un retour aux procédés et aux institutions militaires des Romains ou des Grecs. Faute de le comprendre, on s'ex* posait aux plus graves erreurs : témoin Machiavel, qui recommande de donner aux fantassins des armes défensives plus pesantes et plus complètes, au moment où la poudre allait les rendre inutiles, et qui refuse de croire à la puissance et à l'avenir de l'artillerie, alors que dans des batailles contemporaines, à Fornoue, à Ravenne, à Marignan, le canon avait joué le principal rôle et décidé de la victoire.

La thèse de M. Gébelin est intéressante; elle l'aurait été davantage, s'il avait conçu et traité son sujet d'une manière moins étroite. Il ne parle que de l'Italie et de la France; mais l'influence de l'antiquité et les progrès de l'art militaire se remarquent aussi, à la même époque, en Allemagne, et surtout en Espagne, dans ce pays qui fournira bientôt la meilleure infanterie de l'Europe. M. G. commence brusquement, sans montrer les circonstances historiques, les guerres civiles, les invasions étrangères, qui, bien plus encore que les auteurs anciens, ont poussé les patriotes italiens comme Machiavel à s'occuper des questions militaires, et à réclamer pour leur pays une armée solide, disciplinée et avant tout nationale. M. Gébelin finit plus brusquement encore, en s'arrêtant à l'année 1550. S'il s'était moins strictement limité dans le temps et dans l'espace, il aurait donné plus d'ampleur et par là d'intérêt à une thèse qui, nous le répétons, est déjà intéressante telle qu'elle est.

II

La thèse française de M. Gébelin est une « histoire des milices provinciales ». La Facuité a tout d'abord loué l'auteur du choix de son sujet : l'organisation des milices provinciales n'avait jamais été bien étudiée jusqu'ici, et méritait de l'être. M. Gébelin a lui-même très bien fait ressortir dans son introduction l'importance de cette institution, la seule de l'ancien régime où se retrouve le principe de l'obligation du service militaire. Etudiant à ce propos les antécédents du service militaire obligatoire en France, M. Gébelin a passé en revue les diverses formes sous lesquelles il s'est présenté depuis les temps mérovingiens jusqu'en 1688, date de l'établissement des milices provinciales. Il a parlé de l'organisation de l'armée carolingienne, de l'éta

blissement des francs archers au xve siècle, et des légions au xvi. M. Lavisse, examinant cette première partie, s'est presque partout montré de l'avis de M. Gébelin: il a particulièrement insisté sur l'obligation du service militaire considérée comme un des principes de la féodalité, et il a vivement approuvé l'auteur d'avoir soutenu que cette obligation s'étendait indistinctement à toutes les classes de la société.

Arrivant ensuite à ce qui constitue la thèse proprement dite, la Faculté a adressé à M. Gébelin deux critiques principales: 1 Il n'a pas eu connaissance de tous les documents concernant la matière; 2° il s'est laissé entraîner, par l'intérêt même qu'il a pris à son sujet, à s'exagérer l'importance et le mérite des milices.

M. Gébelin, en effet, s'est borné aux renseignements que lui fournissaient les archives du Ministère de la guerre, et n'a pas consulté les documents que renferment les archives nationales. Il a particulièrement négligé une source d'information des plus importantes, la correspondance des intendants. M. Lavisse lui a surtout reproché de ne pas s'être servi de Fontanicu, dont le témoignage est si précieux en ces matières.

Le second défaut de la thèse de M. Gébelin se rattache en partie au premier. C'est en effet par les rapports des intendants que l'auteur aurait pu connaître les vices réels et profonds de l'organisation qu'il a décrite. L'obligation du service militaire est, à coup sûr, un principe excellent, mais, en fait, l'organisation des milices était déplorable. M. Pigeonneau a relevé un certain nombre de faits qui le prouvent surabondamment. M. Gébelin ne veut pas en convenir : pour lui, tout est parfait dans le système qu'il étudie, et il en veut mortellement à Saint-Germain d'avoir songé à supprimé les milices à l'entendre, Saint-Germain aurait dû prendre l'organisation des milices comme point de départ pour la réorganisation de l'armée. M. Lavisse a pris la défense de Saint-Germain et a très bien montré que si ce ministre réformateur avait été sí opposé aux milices, c'est qu'il avait pu les juger à leur juste valeur au cours de la guerre de Sept Ans.

CHRONIQUE

FRANCE. M. G. SCHLUMBERGER vient de faire paraître chez l'éditeur Leroux un important Supplément à sa Numismatique de l'Orient latin, publiée en 1878. Outre de nombreuses additions et la description de plusieurs pièces nouvelles, ce Supplé ment contient un index détaillé des noms d'hommes et de lieux compris dans cet ouvrage. Cette table rendra de grands services pour les recherches d'ordre plus particulièrement historique. Deux planches figurant les pièces nouvellement décrites et une carte des ateliers monétaires de l'Orient latin complètent ce volumineux fascicule. - M. Schlumberger a encore fait tirer à part un article qu'il avait publié dans « l'Annuaire de la Société de numismatique et d'archéologie », sur des sceaux en plomb des Manglavites ou huissiers porte-massue des empereurs d'Orient. Ce sont des monuments entièrement inédits jusqu'ici. M. Schlumberger a retrouvé jusqu'à huit sceaux de ces curieux suivants des basileis byzantins, véritables gardes-du-corps dont il a cherché à retracer l'histoire en quelques pages.

- Un deuxième volume de la traduction de la Philosophie des Grecs considérée dans son développement historique, de M. Edouard ZELLER, a paru à la librairie Hachette. Ce volume, qui représente la seconde moitié du premier volume de l'ori

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