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moins un éloge qu'une étude littéraire, et — l'auteur ne l'a pas caché à l'Académie une introduction aux œuvres choisies de Rotrou. L'Académie a accordé à cette étude, dont l'auteur est M. Félix HÉMON, professeur de rhétorique au lycée de Brest, une médaille de 1,000 fr. La Revue politique et littéraire (no 10) dit à ce propos que le genre purement académique a fait son temps, et que l'Académie devrait remplacer le prix d'éloquence par une étude critique sur tel poète ou tel prosateur.

Sur le rapport de M. Gaston Boissier, l'Académie française a partagé le prix Archon-Despeyrouse (philologie) entre la Société des anciens textes français, MM. Lucien Perey et Maugras pour leur édition de la correspondance de l'abbé Galiani, et M. Eug. Asse pour ses éditions de lettres des xvie et xvme siècles.

Dans sa séance du 18 mars, l'Académie des sciences morales et politiques a rendu son jugement sur le concours Victor Cousin, relatif à la Philosophie d'Origène; elle a décerné le prix à M. Jacques DENIS, professeur à la Faculté des lettres de Caen. -M. du SOMMERARD a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts, en remplacement de M. Charles Blanc, au troisième tour de scrutin, par 22 voix contre 19 données à M. Heuzey, et une à M. Duplessis.

Le Ministre de l'Instruction publique vient de désigner les titulaires de différentes missions scientifiques à l'étranger. M. RUELLE, bibliothécaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, est chargé d'une mission littéraire à Venise, à l'effet d'y collationner divers manuscrits grecs et principalement un manuscrit du 1x ou xe siècle renfermant le texte, inédit en partie, du traité des premiers principes de Damascius. M. Maurice TOURNEUX est chargé d'une mission en Russie, afin de recueillir les éléments d'une édition définitive des œuvres complètes de Diderot, d'y collationner ses livres et ses manuscrits et d'en dresser un catalogue complet.

- La Société des Félibres de Paris a institué des jeux floraux annuels où l'on distribuera cette année, à la fin de mai, à l'occasion de la fête qui sera célébrée à Sceaux, les prix d'un Concours littéraire et d'un Concours artistique. Le prix du Concours littéraire (prix du Ministère de l'Instruction publique) sera décerné à la meilleure étude en prose française ou en langue d'oc sur l'un des deux sujets suivants: 1o De l'utilisation des dialectes provinciaux pour l'enseignement de la langue française; 2o de l'influence sarrasine sur les mœurs, les arts et les dialectes du midi de la France.

La séance de soutenance des thèses de l'Ecole des Chartes a eu lieu le lundi 16 janvier 1882. Les sujets étaient : 1o La vie intérieure d'un hospice du xive au xvIe siècle. Etude sur l'organisation de la maison du Saint-Esprit en Grève à Paris, par M. J. BERTHELĖ, archiviste des Deux-Sèvres; 2o l' Université de Caen, de 1432 à 1521, depuis sa fondation par Henri VI, roi d'Angleterre, jusqu'à sa réforme par François Ier, par M. A. de BOURMONT; 3o Etude sur les actes de notaire à Marseille à la fin du xívo siècle et au commencement du xve (1378-1407), par M. P. GUILHIERMoz; 4o Essai biographique sur Jean, bátard d'Orléans, comte de Dunois (1400-1468), par M. L. LECESTRE; 5o Essai sur la politique de Grégoire le Grand en Gaule, d'après ses lettres, par M. H. MORIS; 6o Etude sur le Livre des Constitucions demenées el Chastelet de Paris, et nouvelle édition de ce texte, par M. C. MORTET.

On vient d'inaugurer à Paris la Bibliothèque de l'Opéra. Un règlement lui a été donné par un arrêté du 10 décembre 1881. En voici les articles principaux : Art. 1or. Les collections conservées ou formées au théâtre national de l'Opéra se composent : 1o des archives; 2o de la bibliothèque musicale; 3o de la bibliothèque dramatique. - Art. 2. Les archives comprennent tous les documents relatifs à l'histoire et à l'administration de l'Opéra, qui font partie actuellement du dépôt ou qui y seront réunis ainsi que les documents relatifs à l'histoire des autres théâtres qui pourront

être acquis, Une galerie est réservée à l'exposition des bustes, tableaux, dessins, etc., et des maquettes de décorations. - Art. 4. La bibliothèque dramatique est exclusivement composée des ouvrages, estampes, plans, etc., relatifs à l'art théâtral et à l'histoire du théâtre et de la musique, ou utiles à l'étude des différentes branches de cette histoire. Art. 7. Les archives et la bibliothèque sont ouvertes au public du 16 août au 30 juin. Elles seront fermées à Pâques pendant une semaine. Art. 8. Le public y est admis tous les jours non fériés, de onze heures du matin à quatre heures du soir. A cet effet, il sera délivré une carte personnelle à quiconque en fera la demande au ministère. M. NUITTER a dressé un catalogue de la bibliothèque

dramatique.

– M. Ch. Ræssler, du Havre, prépare un inventaire de tous les documents relatifs à l'histoire du Havre conservés dans les collections publiques ou privées, plans, gravures, dessins, mémoires manuscrits, pièces de tout genre. Les personnes qui pourraient fournir des renseignements pour cette utile entreprise sont priées de les adresser à M. Ch. Roessler, négociant au Havre.

- M. Francis WEY, ancien élève de l'Ecole des Chartes, inspecteur général honoraire des archives, ancien président de la Société des gens de lettres, est décédé à Paris, le 9 mars dernier, à l'âge de 70 ans. Outre un grand nombre d'œuvres d'imagination, il a publié des souvenirs de voyage, deux volumes de Remarques sur la langue française au XIXe siècle (Didot, 1844) une Histoire des révolutions du langage en France (Didot, 1848). Son dernier ouvrage, Rome, description et souvenirs (Hachette), publié pour la première fois en 1872, a obtenu un légitime succès attesté par plusieurs éditions. Il avait une érudition variée qu'il savait mettre au service d'un esprit fin et délicat.

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ITALIE. La Rivista di filologia, tome X, p. 375, contient, sous le titre de Necrologia, une note de M. G. Vitelli, datée du 20 janvier 1882, sur la mort de Charles Graux. « Tutti contrista il sospetto che della nostra Italia e' riportasse in patria il germe del terribile male che lo spense così giovane, così pieno di vita e di non vanitose speranze! lo che scrivo queste linee aveva trovato in lui un amico, ed è spratutto l'amico che ora rimpiango. Nel tornare da Roma ripassò per Firenze il 20 décembre, oggi è un mese; e non lo vidi, perchè appunto in quei giorni la morte aveva visitata anche la casa mia. Mi scrisse un biglietto che mi fu di consolazione, e mi rimane ora come doppiamente mesta memoria. »

ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 24 mars 1882.

M. le secrétaire perpétuel donne lecture de deux décrets par lesquels le président de la république a approuvé l'élection de M. Albert Dumont et de M. Siméon Luce, en qualité de membres ordinaires, en remplacement de M. de Longpérier et de M. Thurot. MM. Dumont et Luce sont introduits et prennent place.

M. Barbier de Meynard rend compte des premiers résultats des recherches de MM. René Basset et Houdas, professeurs à Alger, envoyés en mission en Tunisie pour y explorer les bibliothèques et y recueillir des inscriptions arabes. A Tunis même, MM. Basset et Houdas ont rencontré de grandes difficultés, par suite du mauvais vouloir des indigènes; l'accès des bibliothèques privées, des mosquées, medresseḥ, etc., leur a été refusé; les libraires même n'ont pas voulu leur vendre des livres et ils ont dû recourir à des intermédiaires pour acheter quelques volumes. A Qairouân, où ils se sont rendus ensuite, ils ont été beaucoup mieux accueillis et leurs recherches ont été plus fructueuses. La bibliothèque de la mosquée de Qairouân contient peu de chose; mais celle du Cheikh-Addoun, mufti de la ville sainte, renferme environ quatre-vingts volumes, dont plusieurs intéressants. MM. Basset et Houdas en ont pris le catalogue et se sont occupés d'y faire copier trois ouvrages, entre autres le Maʼrifit el-Aqalim d'El-Fezari, traité de géographie du vie siècle de l'hégire. Ils ont relevé aussi à Qairouan un certain nombre d'inscriptions coufiques,

dont ils rapporteront les copies. Aux dernières nouvelles, M. Houdas se disposait à revenir à Tunis, pour y reprendre l'exploration des bibliothèques de cette ville, tandis que M. Basset se préparait à poursuivre sa route vers le sud, par Monastir, Sfax et Gabès, pour y recueillir de nouvelles inscriptions arabes. M. Basset a envoyé à M. Barbier de Meynard la description d'un manuscrit arabe acheté au cours de la mission. Il contient une monographie historique et géographique de la ville de Qairouân, écrite au xve siècle par un auteur nommé Ibn el-Nadji. On avait déjà un manuscrit de cet ouvrage à la Bibliothèque nationale.

M. Oppert continue sa communication sur les inscriptions du roi Gudea. Après avoir rappelé et exposé à nouveau les arguments sur lesquels s'appuie l'opinion qui reconnait l'existence d'une langue dite sumérienne, apparentée aux idiomes touraniens et pour laquelle aurait été créee et employée pour la première fois l'écriture cunéiforme, il explique une inscription qu'il considère comme écrite en cette langue. Elle est gravée sur le dos d'une statuette et elle nous apprend que cette figure représente un prince nommé Gudea. M. Oppert la traduit ainsi :

«Voici érigée dans le temple du dieu Ninvah, son roi, la statue de Gudea, gouverneur de Sirtella, qui a bâti le temple de Mulkit. Il donnera journellement, aussi longtemps qu'il sera gouverneur, un bath de lait, un épha de pain, un demi-épha de... (mot douteux), un demi-épha de pain consacré, pour écarter la malédiction divine. Il tiendra sa promesse dans le temple du dieu Ninvah. Pour accomplir la volonté du dieu, puisse-t-il accomplir son vou, et que sa parole devienne vérité ! » Le bath et l'épha étaient deux mesures équivalentes (environ vingt litres), employées. l'une pour les liquides, l'autre pour les choses sèches,

M. Hauréau lit un mémoire écrit pour établir que le Liber de viris illustribus, communément attribué à Henri de Gand, célèbre philosophe du xit siècle, ne peut être de cet auteur. Philippe de Bergame, Jean de Trittenheim ou Trithème, Jean der Meulen ou Molanus, qui tous trois ont donné une liste des écrits de Henri de Gand, n'y mentionnent pas le Liber de viris illustribus; pourtant Trithème au moins connaissait cet ouvrage, auquel il a fait plusieurs emprunts: c'est donc qu'il ne croyait pas qu'il fût de Henri de Gand. Le seul manuscrit connu du Liber, à la Bibliothèque nationale, le présente comme un ouvrage anonyme Liber cujusdam de viris illustribus. Le premier qui ait attribué ce livre à Henri de Gand est Suffride Petri, qui l'a publié en 1580, sans dire quels motifs il avait de le mettre sous le nom de cet auteur; tous ceux qui ont écrit depuis n'ont fait que répéter l'affirmation de Suffride. Cette attribution ne repose donc actuellement sur aucun fondement sérieux. Enfin, le texte même de l'ouvrage témoigne qu'il n'a pu être écrit par Henri de Gand. L'auteur du Liber dit qu'il n'a pas lu les œuvres d'Albert le Grand; Henri de Gand fut l'élève, puis l'adversaire d'Albert, il l'a souvent combattu et cité dans ses œuvres. Thomas d'Aquin, autre adversaire souvent combattu par Henri de Gand, est l'objet d'une mention très brève et tout à fait insuffisante. Guillaume d'Auxerre, que Henri cite et invoque à l'appui de ses opinions, n'est pas même nommé. Il serait possible (mais il n'y a guère de raisons de le supposer), que l'auteur du Liber de viris illustribus s'appelât Henri et fut de Gand, mais il ne peut avoir rien de commun avec l'illustre philosophe connu sous le nom de Henri de Gand. Ce devait être quelque moine ou chanoine régulier, à peu près étranger au mouvement littéraire de son temps et surtout aux disputes de l'école.

M. Bréal communique un double alphabet grec, gravé, en manière de décoration, autour d'un vase étrusque qui vient d'être trouvé a Formello, près de Véies, dans une propriété du prince Chigi. L'alphabet grec archaïque est là plus complet et plus rapproché de l'alphabet phénicien que dans aucun autre monument déjà connu L'ɛ y est suivi du vav et du zain, le î du tsadé et du qof. On sait que le vay ou Fav et le gof ou xóa se sont conservés dans la notation numérale des Grecs; quant au zain et au tsadé, ces deux lettres se sont confondues depuis dans l'alphabet grec et il n'en est resté qu'une seule, qui a pris, avec la forme et la place du zain, le nom du tsadé : Cîra. A la fin de l'aphabet, dans le vase de Chigi, viennent, après l'u, trois caractères, dont le premier a la forme du 7 de l'alphabet ordinaire, le second est ?, le troisième ressemble au tel qu'il se trouve dans quelques anciens monuments. C'est sans doute ce dernier qui représente ici le, puisqu'il est placé après le . On ne voit pas clairement ce que peut représenter la lettre en forme de X, placé entre l'u et le q.

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M. Lenormant présente divers rapprochements entre l'alphabet communiqué par M. Bréal et celui qui se trouve sur un vase étrusque de Cervetri, conservé au musée Grégorien, à Rome. Ouvrages présentés : par le traducteur : MA-TOUAN-LIN, Ethnographie des peuples étrangers, traduite du chinois par le marquis d'HERVEY DE SAINT-Denys, t. II, dernier fascicule; par M. Le Blant: Le Talmud de Babylone, traduit par Moïse SCHWAB, t. V. Julien HAVet. Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX. Le Puy, typ. et lith. Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

No 15

10 Avril

1882

Sommaire : 68. Le texte grec du Nouveau-Testament, p. p. WESTCOTT et HORT. - 69. Plutarque, Vie de Cicéron, p. p. GRAUX. — 70. GEBHARDT, L'approvisionnement à Rome et à Constantinople. 71. Le Hattátal de Snorri Sturluson, II, P. p. MOBIUS. VARIÉTÉS : Deux lettres de Ramus à Tremellius. — Chronique. Académie des Inscriptions.

68.

The new Testament in the original greek, the Text revised by B. F. WESTCOTT and F. J. A. HORT. 2 vol. in-12 (1 vol. text revised, 1 vol. introduction-appendix). Cambridge and London, Macmillan and Co. 1881.

Cette nouvelle édition du texte grec des livres qui composent le Nouveau-Testament mérite, comme on le verra bientôt, l'attention la plus sérieuse. Je ne crois pas exagérer en disant qu'elle réalise, même sur les dernières éditions de Tischendorf et de Tregelles, un progrès important, soit dans la critique et la constitution du texte, soit surtout dans la connaissance de son histoire. Naturellement elle ne peut pas rendre les mêmes services aux travailleurs; car c'est une édition manuelle, sans ce ri

apparatus criticus, si complet et si exact par exemple dans l'Octava de Tischendorf, qui rassemble et met sous nos yeux à la fois pour chaque phrase grecque les leçons de presque tous les manuscrits, celles des versions antiques et des Pères. Comme le meilleur texte critique est, après tout, celui qu'on fait soi-même, rien ne peut remplacer ces inappréciables instruments de travail qui permettent et provoquent sur chaque point litigieux une décision personnelle.

Mais, à côté de ces éditions qu'on pourrait appeler en quelque mesure « objectives », puisqu'elles nous offrent toutes les pièces du procès, il y a place évidemment pour des éditions plus modestes et plus commodes où des savants offrent au public le texte personnel qu'ils ont arrêté pour eux-mêmes après des recherches persévérantes et bien conduites. Un texte semblable représente toujours une grande somme de travail dont la science peut et doit profiter, et il acquiert une valeur encore plus grande quand les auteurs prennent la peine, comme l'ont fait MM. Westcott et Hort, de nous expliquer tout au long la méthode qu'ils ont suivie et nous donnent les raisons de leurs choix. Entre ces éditions d'ordre secondaire, celle des deux savants anglais prend incontestablement le premier rang et représente la contribution scientifique la plus importante apportée depuis bien des années à ce genre d'études.

Elle se compose, comme on l'a vu, de deux volumes. Le premier donne le texte établi par MM. W. et H., avec un court résumé des

Nouvelle série, XPI

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explications et des discussions que développe le second et qui doivent justifier les décisions des deux auteurs. Ce texte grec est admirablement imprimé; il est d'une élégance et, ce qui vaut mieux, d'une correction irréprochable. La division par chapitres a disparu, et les chiffres traditionnels qui les indiquent, comme ceux des versets, restent uniquement à la marge pour faciliter les recherches. Rien n'a été négligé pour faire ressortir aux yeux mêmes les particularités du texte original. Les citations de l'Ancien Testament, les simples allusions mémes ont été imprimées en lettres capitales. Les généalogies de Jésus, dans saint Mathieu et dans saint Luc, ont été dressées sous forme de tableaux. Certains fragments, qui n'appartenaient pas aux documents originaux, comme la fin de l'Evangile de saint Marc et la péricope de la « femme adultère », ont été soigneusement séparés des textes auxquels la tradition les avait joints. I, Tim. II, 17, a été imprimé comme une strophe poétique, car il y a toute apparence que nous avons ici la strophe d'un ancien hymne chrétien. Même disposition pour les cantiques de Luc 1 et 1, pour Ephès. v, 14, etc. Enfin, l'ordre des livres, le même que dans l'Octava de Tischendorf, est celui du Vaticanus, c'est-à-dire que les épîtres dites « catholiques » viennent après les Actes des Apôtres et avant celles de Paul, et que, parmi celles-ci, se trouve l'épitre aux Hébreux, avant les épîtres dites pastorales » et avant celle qui est adressée à Philémon.

Le second volume est une introduction critique où les auteurs nous donnent, avec l'explication de leur méthode, les résultats généraux auxquels ils sont arrivés sur l'histoire du texte du Nouveau-Testament et les formes successives par lesquelles il a passé pour arriver jusqu'à nous. Cette introduction comprend quatre parties: 1° la nécessité de la critique appliquée au texte du Nouveau-Testament; 2° méthodes générales de la critique des textes; 3° application de la critique des textes à celui du Nouveau Testament; 4° nature et détails caractéristiques de la présente édition. Enfin suit un appendice où sont discutées les principales leçons et réunies des observations très intéressantes sur l'orthographe et sur les citations de l'Ancien-Testament dans le Nouveau. Comme ce second volume représente surtout la valeur scientifique de cette édition, c'est par lui que nous commencerons notre examen.

C'est au commencement de l'année 1853 que MM. W. et H., dégoûtés de ce qu'on nomme vulgairement le texte reçu, c'est-à-dire du texte traditionnel des Elzévir, peu satisfaits, d'un autre côté, de celui de Lachmann et des deux premières éditions de Tischendorf alors parues, conçurent le dessein de se faire à eux-mêmes et pour leur propre usage un texte aussi sûr et aussi fidèle que possible des livres du Nouveau-Testament. Ils ne se faisaient pas tout d'abord une juste idée des difficultés d'une telle entreprise. Mais l'expérience les instruisit sans les décourager, et l'édition qu'ils livrent aujourd'hui au public est l'œuvre rarement interrompue de vingt-huit années de recherches et de comparaisons minutieuses. Une autre circonstance n'est pas moins faite pour la recom

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