Poétique d'Aristote

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Librairie Philisophique de Ladrange, 1858 - 195 pages
 

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Fréquemment cités

Page 73 - A son gré , ce qui se passe entre des ennemis ou des indifférons n'est pas digne de la tragédie : c'est lorsqu'un ami tue ou va tuer son ami ; un fils , son père ; une mère , son fils ; un fils , sa mère , etc. que l'action est vraiment tragique.
Page 112 - La métaphore consiste à transporter le sens d'un mot différent soit du genre à l'espèce, soit de l'espèce au genre, soit de l'espèce à l'espèce, soit par analogie.
Page xl - En rendant la mère et l'épouse plus coupable, il peut faire que les enfants, qui l'immolent, le soient un peu moins ; et alors le jugement de Minerve, qui absout le parricide, est déjà porté en partie par la conscience même du spectateur. Cet exemple, choisi par le philosophe entre cent autres, montre bien quelles doivent être les sources véritables de la terreur et de la pitié tragiques. Qu'un ennemi tue son ennemi, il n'ya rien là que d'assez simple. On ne s'émeut pas à ce spectacle...
Page xxviii - ... qu'à des degrés divers ; tous, sans « exception, sont portés par la musique à la pitié, à « la crainte, à l'enthousiasme. Quelques personnes « cèdent plus facilement que d'autres à ces impres...
Page 35 - Si c'est par les mœurs et le caractère qu'on est tel ou tel, c'est par l'action qu'on est heureux, ou bien, infortuné. § 9. Les poètes visent donc bien dans leurs œuvres à imiter les , mœurs et les caractères ; mais ils peignent les mœurs en les enveloppant dans les actes qui les révèlent. Ainsi, l'action et la fable sont la fin propre de la tragédie ; et la fin est en tout ce qu'il ya de plus important. On peut ajouter que sans action il n'y aurait pas de tragédie, tandis qu'il y en...
Page vi - ... mérite, elle apparaît, dans les bornes où elle se renferme, comme le code du bon sens et du bon goût. Aristote n'a pas tout dit certainement ; et depuis lui, l'esprit humain n'a pas laissé que de marcher et de faire de grands progrès ; mais presque tout ce qu'il a dit est incontestable ; et comme la vérité ne change pas, toutes celles qu'il a découvertes et démontrées, sont de nos jours aussi jeunes, aussi belles que de son temps. Voltaire ne se trompait point, en croyant avec Corneille...
Page lxxiii - Le temps peut-être lui a fait une partie de ces outrages ; mais il semble assez probable aussi que c'est l'auteur lui-même qui a laissé son œuvre dans ce fâcheux état. Pressé par la persécution et par la mort, volontaire ou violente, il n'a pu mettre la dernière main à ce monument, non plus qu'à tant d'autres parvenus jusqu'à nous avec les traces d'un désordre non moins évident, qu'on ne saurait davantage attribuer aux éditeurs que le hasard leur a donnés. De plus, on se rappelle...
Page xxiii - Il ne faut donc pas chercher si loin la pensée d'Aristote. Quand il demande que la tragédie épure la pitié et la terreur en nous, il veut dire simplement que ces deux passions, ressenties par l'auditeur intelligent d'une œuvre bien faite, ne doivent rien avoir de cette amertume et de cette angoisse qu'elles ont dans la réalité. Ainsi, l'on est ému de terreur et de pitié quand Oreste, la hache à la main, entre dans le palais, et que Clytemnestre, sa mère, implore à grands cris et vainement...
Page xxviii - Ces impressions, que quelques âmes éprouvent si puissamment , sont senties par tous les hommes, bien qu'à des degrés divers : tous, sans exception, sont portés par la musique à la pitié, à la crainte, à l'enthousiasme. Quelques personnes cèdent plus facilement que d'autres à ces impressions; et l'on peut voir comment, après avoir...
Page 71 - Misanthrope, C'est une erreur de Corneille. CHAPITRE XIV. La terreur et la pitié ne doivent point venir du spectacle ; c'est un moyen indigne de l'art. Sources véritables de la terreur et de la pitié. — Respect de la tradition historique; manière de l'employer ; combinaisons diverses ; il faut s'en tenir à quelques familles illustres. § 1. La terreur et la pitié peuvent venir du spectacle qu'on met sous les yeux des assistants ; mais on peut faire sortir ces sentiments de l'intrigue même...

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