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NOTES

SUR LE DISCOURS AU PEUPLE.

I. Page 291. N'a pas craint d'exposer sa tête. On sait que Catilina, avant de rejoindre Mallius, voulut faire assassiner Cicéron. Voici ce que nous en apprend Plutarque (Vie de Cicéron, ch. XXI): Οὐκέτι καρτερῶν τὴν μέλλησιν ὁ Κατιλίνας, αὐτὸς μὲν ἐκπηδᾷν ἔγνω πρὸς τὸν Μάλλιον ἐπὶ τὸ στράτευμα· καὶ Μάρκιον δὲ καὶ Κέθηγον ἐκέλευσε ξίφη λαβόντας ἐλθεῖν ἐπὶ τὰς θύρας ἕωθεν, ὡς ἀσπασομένους τὸν Κικέρωνα, καὶ διαχρήσασθαι προσπεσόντας.

II. Page 293. Et votre appui pouvant m'être plus utile que celui de tout autre. Il y a dans le texte : Et plus a vobis præsidii, quam a ceteris opis ad salutem potest afferri. M. Victor Le Clerc a bien traduite. Cette omission est d'autant plus sensible, que ces mots complètent la seconde partie de la phrase latine où ils se trouvent, et qui n'est elle-même que la conséquence des propositions qui lui servent de prémisses; de sorte que le raisonnement se trouve tronqué.

conservé cette phrase dans son texte, mais il ne l'a pas

ses

III. Page 295. Les sinistres projets des nobles. Catilina et presque tous les conjurés appartenaient aux premières familles de Rome. Aussi Plutarque nous apprend-il que Catilina, comptant sur l'appui d'une partie du sénat, et pour se relever aux yeux de complices, répondit très-durement à Cicéron : « Quel mal fais-je donc, si, voyant deux corps, dont l'un a une tête, mais est maigre et épuisé, et dont l'autre n'a pas de tête, mais est grand et robuste, je veux mettre une tête à ce dernier ? » Tỉ yàp, čo̟n πράττω δεινὸν, εἰ δυοῖν σωμάτων ὄντων, τοῦ μὲν, ἰσχνοῦ καὶ κατεφθινηκότος, ἔχοντος δὲ κεφαλὴν, τοῦ δ ̓, ἀκεφάλου μὲν,

ἰσχυροῦ δὲ καὶ μεγάλου, τούτῳ κεφαλὴν αὐτὸς ἐπιτίθημι ; (ΡιυTARQUE, Vie de Cicéron, ch. 19.)

IV. Page 301. Nous plaindre en pure perte de les avoir méritées. C'est en faveur de ce chapitre, mais de celui-là seulement, que nous avons craint dans notre Introduction de partager entièrement la première partie de la remarque de Lambin.

V. Page 303. Afin de recouvrer mon ancien rang. On ne comprend pas trop d'abord comment Cicéron pourrait recouvrer son ancien rang, en marchant au supplice; aussi ce passage est-il pour moi une des nombreuses preuves que l'orateur romain n'est point l'auteur de cette déclamation. Rapprochons du texte latin la version de M. Victor Le Clerc. I le traduit ainsi : « Je ne veux pas, pour reprendre le rang dont je suis déchu, vous entraîner dans ma perte. » Le savant professeur a bien pu, en ne traduisant pas me duce supplicii, échapper à une partie de la difficulté ; mais il n'est point parvenu cependant à rendre ce passage ni clair, ni conséquent avec ce qui précède. Voici comment j'expliquerai ces mots, qui rendent la phrase latine presqué inintelligible. L'auteur de cette rapsodie fait dire à Cicéron : « Je veux bien céder aux méchans, je veux bien ne pas même essayer me défendre; mais en courant le premier à ma perte, duce supplicii, je vous tromperais, je vous laisserais vous précipiter à la vôtre, ad fraudem deduci. Et voilà ce que je ne veux pas, nolo, quoique, en le faisant, je puisse avoir l'espoir de recouvrer mon ancien rang; car mon supplice, ma ruine, mon exil, ne serait que l'antécédent de votre propre perte; vous en seriez bientôt convaincus ; vous me rappelleriez pour vous tirer de l'abîme; vous me rendriez alors mes anciens honneurs. Voilà quel serait coup sûr le résultat de mon silence; mais comme ce silence, plus tard avantageux pour moi, serait d'abord préjudiciable pour vous, je préfère parler, si l'on me permet de le faire librement. »

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VII. Page 307. Des esclaves.... ont le droit de se défendre devant ceux même qu'ils ont voulu assassiner. Il y a, dans ce chapitre, des vérités qui, pour n'être point sorties de la bouche de Cicéron, n'en sont pas moins écrites dans le cœur de tout honnête

XXXV.

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homme. Plus d'une fois pourtant, surtout en matière de crimes politiques, il s'est trouvé des juges, indignes de ce nom, qui étouffaient ce cri de la justice et de leur conscience.

X. Page 7. Jupiter très-bon et très-grand. La plupart des invocations contenues dans ce chapitre sont puisées dans les différens discours de Cicéron; il en est une même qui est empruntée presque textuellement à la première Catilinaire, chap. XIII, où nous lisons: «< Tum tu, Jupiter.... quem Statorem hujus urbis atque imperii vere nominamus. » Tous ces lambeaux, quoiqu'assez mal cousus ensemble, et qui font de ce discours une espèce de centon, ont bien pu, sur la foi des manuscrits, le faire attribuer à l'orateur romain; mais, nous le répétons, la critique n'y saurait voir aujourd'hui qu'une pénible rapsodie due à quelque déclamateur du moyen âge.

FIN DU TRENTE-CINQUIÈME VOLUME.

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