L'Italie il y a cent ans, publ. par R. Colomb, Volume 2

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Popular passages

Page 414 - Dieu et le plus grand bien de l'Église (formulaire qui se répète chaque fois ) , va poser son bulletin de suffrage , en présence de trois inspecteurs, dans un calice, sur une petite table au milieu de la chapelle. Les bulletins contenant les noms de celui qui nomme, de celui qui est nommé , et de plus une certaine devise particulière...
Page 492 - Turin me paraît la plus jolie ville de l'Italie ; et, à ce que je crois, de l'Europe, par l'alignement de ses rues , la régularité de ses bâtiments et la beauté de ses places , dont la plus neuve est entourée de portiques. Il est vrai que l'on n'y trouve plus , ou du moins rarement, ce grand goût d'architecture qui règne dans quelques monuments des autres villes ; mais aussi on n'ya pas le désagrément d'y voir des chaumières à côté des palais.
Page 249 - En vérité, je crois qu'il est difficile de se trouver pour la première fois au milieu de ces augustes solitudes du Colisée et des Terme Antoniane, sans ressentir dans l'âme quelque petit saisissement, à la vue de la vieille majesté de leurs antiques masses révérées et abandonnées. Les galeries de l'enveloppe extérieure du Colisée servent encore néanmoins de refuge aux petits marchands...
Page 182 - ... les voûtes, dessus de fenêtres et hauteurs d'appui sont presque partout peints jusqu'au pavé par Raphaël et par ses élèves. Ce sont ces peintures si vantées et qui seraient en effet les plus belles de l'univers, si le peu de soin, l'humidité du lieu et quelques accidents ne les avaient fort endommagées.
Page 147 - La liberté de penser en matière de religion, et quelquefois même de parler, est au moins aussi grande à Rome , mon cher abbé , qu'en aucune ville que je connaisse. Il ne faut pas croire que le saint-office soit aussi diable qu'il est noir; je n'ai ouï parler d'aucune aventure de gens mis à l'inquisition, ou par elle traités avec rigueur.
Page 6 - Enfin, pour vous dire, en un mot, ma pensée sur Rome, elle est, quant au matériel, non seulement la plus belle ville du monde, mais hors de comparaison avec toute autre, même avec Paris, qui, d'autre côté, l'emporte infiniment pour tout ce qui se remue. Les souverains qui depuis Sixte V, ont fait des choses immenses pour l'embellissement de la ville, n'ont rien fait pour la culture de la campagne, où l'on n'aperçoit, à la lettre, ni une seule maison ni un seul arbrisseau.
Page 266 - Notre langue n'est que claire ; par là, propre à l'histoire , à la dissertation, au poëme dramatique. Pour l'épique, il nous est plus difficile d'y atteindre ; nos retours éternels de rimes plates, masculines et féminines, deviennent, à la fin, insoutenables à l'oreille , dans les pièces de longue haleine. En italien, les longues narrations distribuées par stances octaves, à rimes entremêlées , sont plus supportables. Mais ne pensez-vous pas que nous pourrions introduire dans notre...
Page 6 - Le gouvernement est aussi mauvais qu'il soit possible de s'en figurer un à plaisir. Machiavel et Morus se sont plu à forger l'idée d'une utopie ; on trouve ici la réalité du contraire. Imaginez ce que c'est qu'un peuple dont le tiers est de prêtres, le tiers de gens qui ne travaillent guère et le tiers de gens qui ne font rien du tout ; où il n'ya ni agriculture, ni commerce, ni fabriques, au milieu d'une campagne fertile et sur un fleuve navigable ; où le prince, toujours vieux...
Page 407 - Tout le monde l'a suivi lorsqu'il est sorti. Aussitôt après, comme le corps du pape doit rester longtemps exposé en public, on est venu lui raser le visage et mettre un peu de rouge aux joues, pour adoucir cette grande pâleur de la mort.
Page 118 - Les Italiens nous reprochent qu'en France, dans les choses de mode, nous redonnons dans le goût gothique, que nos cheminées nos boîtes d'or, nos pièces de vaiselle d'argent sont contournées et recontournées comme si nous avions perdu l'usage du rond et du carré; que nos ornements deviennent du dernier baroque: cela est vrai.

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