2. Tum sciat, aerias Alpes et Norica si quis Castella in tumulis, el Iapidis arva Timavi... Le Norique, que représente aujourd'hui une partie de la Bavière, de l'Autriche et de la Styrie, était borné au nord par le Danube, et au sud par l'Illyrie. Il était, de ce dernier côté surtout, hérissé de montagnes dites Alpes Noriques. Les lapides ou Iapodes habitaient la partie de la Liburnie qui confine à l'Istrie, et occupaient les deux côtés du mont Albius, qui est la suite des Alpes Carniques. Virgile parle du Timave comme appartenant au pays des lapides: il coulait dans le voisinage; c'est une rivière du Frioul qui se jette dans l'Adriatique. 3. Hic quondam morbo, etc. Voyez dans Lucrèce, liv. VI, la belle description qu'il fait d'une peste qui ravagea l'Attique. Thucydide l'avait décrite avant lui, et le poëte a souvent copié l'historien mot à mot. : Page 58 1. Adduxerat a ici le sens de contraxerat. De même Ovide: Adducta macie cutis. Tussis anhela sues, ac faucibus angit obesis. Les porcs sont sujets à l'esquinancie. Angit ajoute beaucoup à la vérité de l'expression, car cette maladie se nomme en latin angina nous employons aussi en français, et le plus souvent comme terme générique des maladies de la gorge, le mot angine. Page 60 1. On a fait à tort un reproche au poëte, et à l'esprit du paganisme en général, de cette imprécation que l'on dit être prononcée par Virgile contre les ennemis de Rome. Hostibus doit s'entendre par opposition à piis; ce sont les ennemis des dieux, et non les ennemis des Romains. ... Page 62 1. Il faut expliquer reposta comme s'il y avait simplement positæ. De même, livre IV, 378: et plena reponunt pocula. Page 66 1. Sacer ignis, feu sacré : c'est le nom de la maladie contagieuse dont il s'agit ici. On l'appelle vulgairement le feu SaintAntoine, parce que, dans le xre siècle, l'ordre religieux et hospitalier de Saint-Antoine fut institué pour soulager ceux qui étaient atteints de la maladie du feu sacré, alors fort commune en France. Objet du IVe livre : Les Abeilles. Du logement des abeilles, et des lieux où il faut placer les ruches; ce qu'on doit trouver dang leur voisinage; ce qu'il faut en éloigner, vers 8-32. De la con struction des ruches, 33-50. Des moyens de rappeler et de fixer les jeunes essaims, quand ils s'échappent au printemps, 51-66.— Guerres des abeilles pour l'élection d'un chef; à quels caractères on reconnaît le meilleur, 67-102. Ce qu'il faut faire pour les retenir dans les ruches, 103-115. - Épisode du vieillard de Cilicie, 116148. Vie des abeilles dans l'intérieur des ruches; instincts, habitudes, discipline, 149-196.. -Leur propagation, 197-209.-Respect des abeilles pour leur roi, 210-218. Opinion de quelques philosophes sur l'admirable instinct des abeilles, 219-227. · Des temps de la récolte du miel; précaution à prendre, 228-250. - Maladie des abeilles; moyens de les guérir, 251-280. De leur reproduction artificielle, 281-316. - Épisode d'Aristée; descente d'Orphée aux enfers, 317-527. Conclusion. - GEORGIQUES. Livre IV. LIBER IV. Protinus aerii' mellis cœlestia dona Decutiat rorem, et surgentes atterat herbas. Pinguibus a stabulis, meropesque, aliæque volucres, J'arrive maintenant à parler du miel, doux présent qui nous vient des cieux. Daigne, ô Mécène, honorer aussi de tes regards cette partie de mon ouvrage. Spectacle admirable dans de petits objets! Je vais chanter tout le peuple des abeilles, ses mœurs et son industrie, ses combats et ses chefs magnanimes. C'est un mince sujet, il est vrai, mais la gloire de le traiter ne sera pas petite, si les divinités me sont favorables, et si Apollon que j'invoque daigne m'écouter. Il faut d'abord choisir pour les abeilles une demeure fixe et commode, qui soit à l'abri du vent. car le vent les empêche d'arriver au logis chargées de provisions. Que la brebis et le pétulant chevreau ne viennent point bondir sur les fleurs d'alentour; que la génisse vagabonde n'y foule point l'herbe naissante, et n'en fasse pas tomber la rosée. Ecarte avec soin de leurs riches domaines le lézard à la peau bigarrée, l'avide mésange et les autres oiseaux, Procné surtout, qui porte encore sur sa poitrine l'empreinte de ses mains sanglantes: car ils exercent au loin de cruels ravages, enlèvent dans leur bec les abeilles mêmes qu'ils rencontrent dans l'air; repas délicieux pour leurs impitoyables couvées. Mais que l'on y trouve de claires fon LIVRE IV. Exsequar protinus dona cœlestia mellis aerii. Mæcenas, adspice etiam hanc partem. et populos et prælia at gloria non tenuis, aut bucula errans campo decutiat rorem, et atterat herbas surgentes; et lacerti picti terga squalentia, meropesque aliæque volucres, et Procne signata pectus manibus cruentis, absint a stabulis pinguibus; nam vastant omnia late, feruntque ore ipsas volantes, escam dulcem nidis immitibus. Je traiterai immédiatement des dons célestes du miel aérien. Mécène, regarde aussi cette partie. Je dirai par ordre et les chefs magnanimes et les mœurs et les inclinations et les peuples (les races) et les combats de toute cette nation : spectacle de choses petites Le travail est dans un petit sujet, D'abord, une situation et une demeure doivent être cherchées pour les abeilles, où accès ne soit point aux vents (car les vents les empêchent de porter à la maison les vivres), et où ni brebis ni chevreaux pétulants ne sautent sur les fleurs, ni une génisse errant dans la plaine et les autres oiseaux, les abeilles elles-mêmes qui volent, nourriture douce à leurs nids (couvée, petits) cruels. At liquidi fontes et stagna virentia musco Adsint, et tenuis fugiens per gramina rivus, Obviaque hospitiis teneat frondentibus arbos. taines, des étangs bordés de mousse, un ruisseau fuyant à travers la prairie, et qu'un palmier, ou un gros olivier sauvage, ombrage l'entrée de leur demeure, afin qu'aux beaux jours du printemps, quand les nouveaux rois commencent à sortir à la tête de leurs essaims, et que cette vive jeunesse prend ses ébats hors de la ruche, la rive voisine les invite à respirer le frais, et l'arbre hospitalier à se reposer sur ses branches verdoyantes; et, soit que l'eau dorme, soit qu'elle coule, jettes-y en travers de grosses pierres ou des troncs de saule, comme autant de petits ponts où les abeilles dispersées par l'orage ou précipitées dans l'eau par un coup de vent, puissent s'abattre et sécher leurs ailes au soleil. Que la lavande, la sarriette et le thym fleurissent en abondance dans le voisinage, et que la violette s'y abreuve d'une eau qui entretienne sa fraîcheur. Quant aux ruches, faites d'écorces creuses, ou tissues d'un flexible osier, il ne faut y laisser qu'une ouverture étroite; car le miel est sujet à se geler l'hiver, et à se fondre l'été. Le froid et |