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emissa in lucem

tenebris Stygiis

sævit, agit ante

Morbos Metumque,
surgensque
effert altius in dies
caput avidum.
Amnes ripæque arentes,
collesque supini,
sonant balatu pecorum
et mugitibus crebris.
Jamque dat stragem
catervatim,
atque aggerat
in stabulis ipsis
cadavera dilapsa

turpi tabo,
donec discunt
tegere humo

ac abscondere foveis. Nam neque erat usus coriis ;

nec quisquam potest aut abolere viscera undis, aut vincere flamma; nec possunt quidem tondere vellera peresa morbo illuvieque, nec attingere telas putres : verum etiam, si quis tentarat amictus invisos, papulæ ardentes, atque sudor immundus sequebatur membra olentia;

nec moranti deinde longo tempore ignis sacer edebat artus contactos.

envoyée à la lumière des ténèbres du-Styx exerce-ses-fureurs, pousse devant elle

les Maladies et la Peur, et se-dressant

élève plus haut de jour en jour sa tête avide.

Les fleuves et les rives desséchées, et les collines penchées,

résonnent du bêlement des troupeaux et de leurs mugissements fréquents. Et déjà elle donne (fait) du carnage par-troupes,

et entasse

dans les étables mêmes des cadavres qui-se-décomposent par une hideuse corruption, jusqu'à ce qu'ils apprennent

à les couvrir de terre

et à les cacher dans des fosses.

Car et il n'y avait pas d'usage possible pour les cuirs;

et personne ne peut

ou purifier les entrailles par l'eau, ou les vaincre (consumer) par la flamme, et ils ne peuvent pas même

tondre les toisons

rongées par la maladie et la saleté, ni toucher

les laines pourries:

mais même,

si quelqu'un avait essayé

ces vêtements odieux,

des pustules enflammées,

et une sueur impure

suivait (se répandaient sur) ses membres qui-sentaient-mauvais ;

et à lui n'attendant pas ensuite un long temps

le feu sacré rongeait

ses membres touchés (attaqués).

NOTES.

Page 2 1. Magna Pales.... pastor ab Amphryso. Palès, déesse des pasteurs et des pâturages. Les Romains avaient institué en son honneur des fêtes appelées Palilia. Pastor ab Amphryso.... Apollon, qui avait autrefois conduit sur les bords du fleuve Amphryse, en Thessalie, les troupeaux d'Admète.

- 2. Victorque virum volitare per ora. Expression poétique qui est comme consacrée pour exprimer la célébrité. Ennius avait déjà dit: Volito vivu' per ora virum.

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Page 4 1. Vel scena ut versis discedat frontibus, etc. Le théâtre ou plutôt la scène était mobile, soit qu'on veuille entendre par discedat un déplacement réel de la scène, comme on le vit au théâtre que fit construire Curion lorsqu'il célébra les funérailles de son père; soit que discedat s'entende seulement du changement des décorations. Plusieurs pensent que la scène était réellement mobile, et citent ce passage de Vitruve : In singula (loca) tres sint species ornationis, quæque quum aut fabularum mutationes sunt futuræ, seu deorum adventus, cum tonitribus repentinis versentur, mutentque speciem ornationis in frontes.

2. Intexti tollant aulæa Britanni, veut dire que les victoires remportées par Jules César sur les Bretons étaient représentées sur les tapisseries qui décoraient le théâtre; il semblait donc au spectateur, et le poëte peut dire, que des Bretons étaient chargés de déployer ces mêmes tapisseries où était figurée leur défaite.

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3. Gangaridum faciam, victorisque arma Quirini. Les Gangarides étaient des peuples indiens qui habitaient le long du Gange. — Quirini. Quirinus était proprement le surnom de Romulus, mis au rang des dieux, et c'est par une flatterie poétique que Virgile le donne ici à Octave.

— 4. Ac navali surgentes ære columnas. Servius dit que des proues des navires égyptiens Auguste fit faire quatre colonnes.

5. Niphalen. Le mont Niphate (aujourd'hui monts Nimrod), chaîne de montagnes en Arménie. Le Tigre y prenait sa source. Niphaten est ici pour l'Arménie tout entière.

Page 6

:

1.

Vocat ingenti clamore Citheron,
Taygetique canes, domitrixque Epidaurus equorum.

Le mont Cithéron, en Béotie, était renommé pour ses bœufs; le Taygète, mont de Laconie, près de Sparte, était célèbre par les chas

ses qu'on y faisait, et conséquemment par ses chiens. On faisait beaucoup de cas des chevaux d'Épidaure. Virgile loue aussi ceux de Mycènes, ainsi que ceux d'Epire, comme on le verra plus bas, vers 121:

Et patriam Epirum referat, fortesque Mycenas.

Page 12 1. Comparez les deux vers de Lucrèce, livre V, 29

et 1075:

Hinc Diomedis equei spirantes naribus ignem....

Et fremitum patulis sub naribus edit ad arma.

2. At duplex agitur per lumbos spina. Ces mots duplex spina ne peuvent pas signifier double épine, car on ne voit pas comment ur cheval pourrait avoir une double épine: il faut leur donner le sens de doubles reins. Dans le cheval tel que le veut Virgile, la main sent, en effet, comme une double épine. Écoutons Solleysel : « Un cheval doit avoir les reins doubles, qui est lorsqu'il les a un peu plus élevés aux deux côtés qu'au milieu du dos, et passant la main tout au long de l'épine, on la trouve large, bien fournie et double par le canal qui s'y fait. >>

3. Talis Amyclæi domitus Pollucis habenis Cyllarus. Pollux était d'Amyclée, dans la Laconie. Suivant les poëtes et les mythologues, c'est Castor qui avait dompté Cyllare, et non Pollux, qui ne maniait que le ceste.

- 4. Pernix Saturnus.... Surpris par Rhéa, sa femme, avec Phylira, fille de l'Océan, Saturne se transforma en cheval et prit la fuite. Il eut de Phylira le fameux centaure Chiron.

:

Page 16 1. Uterque labor, c'est-à-dire pour former un cheval d'attelage ou un cheval de selle.

- 2. Pingui, pour pinguedine.

3. Dixere, synonyme ici de designavere, comme dans Horace, Odes, II, VII, 27: Quem Venus arbitrum dicet bibendi?

Page 18 1. Nimio ne luxu obtusior usus sit genitali arvo, au lieu de nimio ne luxu obtusius sit genitale arvum; de même, livre II, 466, usus olivi, pour olivum. Toute cette métaphore, empruntée aux Grecs, a déjà été employée par Lucrèce.

2. Sed rapiat sitiens Venerem. Remarquez dans Horace, Sat., I, III, 109, la même expression prise dans un sens tout différent : Venerem incertam rapientes more ferarum.

3. Silari.... Alburnum.... œstron. - Silari, aujourd'hui Selo, ivière d'Italie, qui coulait entre les Lucaniens et les Picentins, et lans laquelle se jetait le Tanagre. Le mont Alburne était dans la Lucanie. OEstron. Varron l'appelle tabanus, d'où est venu notre

mot taon.

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Page 20: 1. Inachiæ.... juvencæ. Jupiter avait changé la nymphe Io,

fille d'Inachus, en génisse; mais Junon implacable envoya contre elle les taons, qui la firent courir jusqu'en Egypte, où elle recouvra sa première forme. Elle épousa le roi Osiris, et fut ensuite adorée sous le nom d'Isis.

Page 24 1. Inscius ævi, sans doute au lieu de ævo inscio, dans un âge sans expérience. De même Valérius Flaccus, I, 771:

pour ævo rudi.

ævi rudis altera proles,

Page 26 1. Belgica.... esseda. Essedum était tantôt une voiture pour le voyage, tantôt un char guerrier. Les Belges en imaginèrent les premiers l'usage, de là Belgica.

Page 28: 1. Plagasque superbi victoris. « Les coups que lui a portés son superbe vainqueur. » De même Phèdre, III, VIII, 2:

Ut venatorum fugeret instantem necem.

2. Dura jacet.... instrato saxa cubili. Quelques interprètes entendent, mais à tort, instrato comme s'il y avait strato. Ils invoquent à l'appui de leur opinion un passage de Sophocle, Antigone, 1219: λιθόστρωτον νυμφεῖον.

104:

3. Irasci in cornua discit. On peut comparer, Énéide, XII,

Mugitus veluti quum prima in prælia taurus
Terrificos ciet, atque irasci in cornua tentat.

Et au livre X, 725:

Surgentem in cornua cervum.

Euripide, Bacchantes, 742:

Ταῦροι.... κ' εἰς κέρας θυμούμενοι.

Page 32: 1. Quid juvenis.... Allusion à l'aventure de Léandre qui, pour aller trouver Héro, son amante, traversait pendant la nuit, à la nage, le détroit de l'Hellespont entre Abydos, en Asie, et Sestos, en Europe. A la fin Léandre s'étant noyé, Héro se jeta de désespoir dans la mer.

2. Porta.... cæli, mis pour l'expression simple cœlum; cette métaphore se trouve déjà dans Homère et dans Ennius.

Page 36 1. Castaliam. Castalie, célèbre fontaine dans la Phocide, au pied du mont Parnasse. Elle était consacrée aux Muses, qui, pour cela, étaient surnommées Castalides.

2. Aquarius, le Verseau. Les Romains commençant l'année par le mois de mars, le Verseau est le signe de février, extremo

anno.

3. Milesia. De Milet. Cette ville, sur les confins de l'Ionie et de la Carie, était célèbre par l'abondance des laines qu'on y teignait en pourpre.

Page 38 1. Quam magis, poétique pour quo magis. Comparez Énéide, VII, 788.

2. Cinyphii tondent hirci. Du bouc du Cinyps. Il se prend pour les boucs en général. Il y avait un fleuve du nom de Cinyps (aujourd'hui l'Oued-Quaham) dans l'Afrique propre. Sur les bords du Cinyps, comme en Cilicie, on tondait les chèvres; elles y étaient fort chargées de poils.

Page 40 1. Quarta cœli hora. Nous avons déjà vu, Géorg., I, 395, cœli menses, et nous trouverons encore, Géorg., IV, 100, cœli tempore. Collegerit sitim. Comparez Horace, Odes, IV, XII, 13: Adduxere sitim tempora, Virgili.

2. Sacra nemus accubet umbra, comme plus haut, 145, saxea procubet umbra.

3. Mapalia. Des cabanes: mapalia ou magalia, dérive, suivant Servius, du phénicien magar, en grec uέyapa. Magalia se lit encore, Énéide, 1, 421, et IV, 159.

Page 42 1. Non secus ac patriis acer Romanus in armis, etc. Végèce dit que le fardeau que les soldats romains portaient ordinairement dans leur marche, était de soixante livres. Cicéron dit : Qui labor, quantus agminis? Ferre plus dimidiati mensis cibaria, ferre si quid ad usum velint, ferre vallum. Nam scutum, gladium, in onere nostri milites non plus numerant quam humeros, lacertos, manus. Page 44 1. Comparez Énéide, XII, 750:

Cervum punicea septum formidine pennæ.

Page 46 1. Et pocula læti, etc. Il s'agit de quelque liqueur semblable à la bière, au cidre, au poiré; peut-être cependant était-elle plus forte, car on sait le goût des peuples sauvages et septentrionaux pour les boissons qui piquent vivement le palais.

Page 50 1. Galbaneoque, etc. Le galbanum est une espèce de gomme ou de suc tiré d'une plante appelée ferula. Son odeur, suivant Pline et Dioscoride, chasse les serpents et toutes les bêtes venimeuses.

2. Calabris in saltibus anguis. Le serpent dont parle ici Virgile s'appelle Chersydra. Il y en a beaucoup dans la Calabre, autrefois Lucanie.

....

Page 52 1. Positis novus exuviis nitidusque juventa, arduus ad solem, et linguis micat ore trisulcis. Toutes ces expressions se retrouvent, Énéide, livre II, vers 475.

Page 54 1. Bisaltæ quo more solent, acerque Gelonus, etc. Les Bisaltes étaient un peuple de la Macédoine. Les Gélons étaient, suivant les uns, dans la Thrace, suivant les autres, dans la Scythie. Les Gètes habitaient les bords du Pont-Euxin ou la Gothie.

Page 56 1. Estiva, les parcs d'été mis pour les troupeaux qui y sont parqués; de même, au vers 64, pecuaria.

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