Page images
PDF
EPUB

NOTES.

Page 2 1. Namque aliæ, nullis hominum cogentibus, ipsæ

Sponte sua veniunt.

Tous les arbres viennent de semence. Virgile veut dire ici que quelques arbres viennent sans avoir été semés de main d'homme. Des commentateurs l'ont à tort accusé d'une erreur de physique en cet endroit. Il serait ridicule de s'imaginer, dit Delille, que Virgile et les Romains, qui vivaient habituellement à la campagne, et qui observaient si bien la nature, aient méconnu les siliques du genêt, les chatons du saule, du peuplier, etc.

2......Graiis oracula quercus. Les chênes de la forêt de Dodone en Épire. On sait qu'il y avait là un temple très-célèbre par les oracles de Jupiter, et le plus ancien de la Grèce. Ce temple était entouré d'un bois de chênes, ce qui a fait dire à Homère que les chênes rendaient des oracles.

Page 6 1...... Juvat Ismara Baccho.... Taburnum. L'Ismare est une montagne de la Thrace, vers les bouches de l'Hèbre, et le Taburne, aujourd'hui Taburo, une montagne de la Campanie. La première était fertile en excellents vins, la seconde en oliviers.

2. Tuque ades, etc. Delille a rapproché, dans sa traduction, cette invocation à Mécène, de la première : Huc pater, o Lenæe..... Cette transposition n'a pas paru heureuse; elle n'a d'ailleurs pour elle, outre Delille, que l'autorité d'un petit nombre de commenta

teurs.

Page 10: 1. Angustus in ipso fit nodo sinus. L'incision ne se fait plus aujourd'hui dans le bouton, mais au-dessus ou au-dessous. Page 12: 1. Virgile nomme trois sortes d'oliviers: Orchades ou Orchites, de opxis, testiculus, parce qu'elles étaient rondes; Radios,

parce qu'elles avaient la forme d'une navette; Pausia, de l'ancien mot pavire, broyer, parce que, suivant Columelle, cette dernière espèce était celle qu'on broyait pour exprimer l'huile.

2. Virgile, qui vient de nommer trois sortes d'olives, nomme maintenant trois sortes de poires: Crustumia (c'est la poire perle), de Crustumium, ville de Toscane; Syria, qu'on nommait autrement Tarentina, parce qu'elles avaient été transportées de Syrie à Tarente, et Volema (que le père La Rue croit être le bon-chrétien), parce qu'elles remplissent la paume de la main, vola manus.

3. Methymnao.... Lesbos.... Thasia vites.... Mareotides alba.... Psythia... Lageos... Rhætica... Falernis..... Aminæœ... Tmolus... rex ipse Phanaeus... Argitis... Rhodia... Bumaste. Methymna était une ville de l'tle de Lesbos, dans la mer Égée.— Thase était une île de la même mer. Ce qui distinguait les vins de Thase, c'était leur parfum. Le vin Maréotide provenait sans doute d'un vignoble situé près du lac Maréotis, au midi d'Alexandrie. Horace attribue aux fumées du vin Maréotide les projets insensés de Cléopâtre contre l'empire romain :

Mentemque lymphatam Mareotico

Redegit in veros timores, etc.

- Psythia, selon Columelle, est une vigne venue de la Grèce, mais on ne sait pas précisément de quel endroit. Elle donnait un raisin qui se séchait au soleil ou au feu, et dont on faisait le vir cuit. Voy. Géorg., liv. IV, v. 269. Lageos, était, suivant Pline, un vin étranger, comme le vin de Thase et de Maréotide. Rhætia. La Rhétie s'étendait, d'occident en orient, de l'Helvétie à la Norique c'est à peu près le pays des Grisons. La vigne de Rhétie, transportée dans le territoire de Vérone, donnait un vin qu'Auguste mettait au-dessus de tous les autres. Virgile, en cet endroit, lui préfère les vins de Falerne. Falerne était une montagne de la Campanie qui produisait ces vins si vantés par les poètes. Pline dit qu'il fallait les attendre, et qu'ils n'étaient bons que lorsqu'ils avaient quinze ans. L'Aminée était un vin du voisinage de Fa

lerne, où les Aminéens, peuple de Thessalie, avaient transporté des plants de leurs vignes. Le Tmole, qui était fertile en safran (Géorg., liv. I, v. 56), l'était aussi en vin excellent. Le vin de Phanée était le même que celui de Chio, île de la mer Égée. — Les vins d'Argos étaient de deux espèces : la petite était plus estimée que la grande; elle se conservait plus longtemps. Le vin de Rhodes se présentait sur les tables romaines dans les libations qu'on faisait aux dieux. Le Bumaste était un gros raisin, ainsi nommé de povμzotós, vacco mammam magnitudine referens.

Page 14: 1. Quid nemora Ethiopum molli canentia lana? Il s'agit du coton : l'Éthiopie en produit beaucoup.

Page 16 1. Velleraque ut foliis depectant tenuia Seres. Les Romains ignoraient que la soie fût la production d'un ver : ils croyaient qu'on la recueillait sur les arbres, parce que, en effet, ces sortes de vers, dans les pays chauds, filent leur soie sur l'arbre même. On ne s'accorde pas sur la situation du pays des Sères; on sait seulement qu'ils étaient voisins des Chinois. Comme ils envoyaient de la soie en Europe, on appelait cette soie de leur nom, vellera Serica, et c'est encore de leur nom que dans ces derniers temps on a formé le mot de séricicole, pour exprimer ce qui se rapporte aux vers à soie, comme industrie séricicole, etc.

[ocr errors]

- 2. Felicis mali. C'est le citron ou le cédrat. Apulée parle aussi du citron comme d'un contre-poison très-efficace.

3...... Auro turbidus Hermus. L'Hermus, fleuve de Lydie, ainsi que le Pactole qu'il reçoit, roulent tous deux des paillettes d'or. On prétend aujourd'hui que tous les fleuves dont les sources sont très-profondes ont cette propriété.

:

Page 18 1. Non tauri.... Allusion aux merveilles fabuleuses de l'expédition des Argonautes pour la conquête de la toison d'or en Colchide. Virgile veut dire que l'Italie n'est point riche en fictions comme quelques pays vantés par les Grecs, mais qu'elle possède des biens réels, du blé, du vin, des oliviers, etc. Virgile tourne volon

tiers en ridicule les fictions des Grecs, comme on le voit ici; comme on l'a déjà vu dans le premier livre, vers 38 :

Quamvis Elysios miretur Græcia campos;

au commencement de celui-ci (vers 16):

... •

Atque habita Graiis oracula quercus,

et comme on le verra au commencement du troisième (vers 5):

Quis aut Eurysthea durum,

Aut illaudati nescit Busiridis aras?

La supériorité qu'on avait toujours accordée aux Grecs sur les Romains pouvait importuner Virgile au moment où il écrivait ce poëme destiné à inspirer à ses concitoyens l'amour de l'agriculture, source des véritables richesses.

[ocr errors]

2. Clitumne. Le Clitumne prend naissance dans l'Ombrie, à trois lieues de Spolète. Il sort d'une montagne couverte de cyprès, par plusieurs sources, qui, réunies, forment une rivière assez forte pour porter bateau. Les bords du Clitumne nourrissaient une grande quantité de taureaux d'une extrême blancheur, ce qui les faisait rechercher pour les sacrifices.

3. Nec rapit immensos orbes per humum.... Virgile ne dit pas qu'il n'y ait point de serpents en Italie, mais seulement qu'on n'y en trouve pas de monstrueux.

[ocr errors]

Page 20 1. Lari... Benace... Le lac Larien, ou Lare, aujourd'hui le lac de Côme, dans le royaume Lombard-Vénitien. - Le Bénac, aujourd'hui lago di Garda, est un autre grand lac aux environs de Vérone.

2. Lucrino.... Julia.... Le lac Lucrin, dans la Campanie, était voisin de l'Averne. Auguste fit couper la langue de terre qui était entre ces deux lacs, sépara par une forte digue le Lucrin de la mer, et fit ainsi un très-grand port: c'est le port Julius.

Page 22 1. Ascrœum........ carmen. C'est-à-dire un poëme dans le goût de celui d'Hésiode, qui était d'Ascra. Dans les Bucoliques, vi, 70, Virgile a déjà dit d'Hésiode: Ascræo seni.

2. Pinguis... Tyrrhenus. C'étaient des Toscans qui jouaient de la flûte dans les sacrifices. Ils étaient fameux par leur gloutonnerie et leur embonpoint: obesus Etruscus, dit Catulle, XXXVI, 11. Était-ce, se demande Delille, en leur qualité de Toscans qu'ils étaient ivrognes et gloutons, ou en leur qualité de musiciens? Je l'ignore. »

[ocr errors]

Page 24: 1. Saturi... Tarenti. La campagne de Tarente était célèbre pour sa prodigieuse fécondité. Voyez Horace, Odes, II, vi, 10 et suiv. 2. Et qualem infelix amisit Mantua campum. Ces vers ont rapport au sujet de la première Églogue, la distribution des terres de Crémone et de Mantoue aux soldats d'Auguste et d'Antoine. Dans l'églogue IX, 28, Virgile revient encore sur ce triste souvenir.

- 3. Nigra fere, etc. Columelle, X, 7, explique parfaitement l'idée de ces deux vers:

Pinguis ager putres glebas resolutaque terga

Qui gerit, et fossus graciles imitatur arenas.

:

Page 26 1. Capua.... Vesevo.... Clanius.... Acerris. Capoue, capitale de la Campanie, la contrée la plus fertile de l'Italie. Le mont Vésuve est dans la même province. Clanius, le Clain, aujourd'hui Clanio ou Lagno, inondait souvent de ses débordements la ville d'Acerra, qui était sur ses bords.

Page 28: 1. At sapor indicium faciet manifestus. Exemple assez remarquable d'hypallage ; l'idée de manifestus s'applique évidemment à indicium, et cependant cet adjectif se rapporte grammaticalement à sapor.

Page 30: 1. Terram excoquere....... ostendere glebas. Excoquere, néπTELY, TEπTAÍVEɩv, macerare adeoque excoquendum dare sole, gelu, pruinis. Voyez Columelle, XI, 3, 13.

Page 32: 1. In unguem..... quadret. Métaphore bien connue, et tirée des ouvriers en marbres, qui passent l'ongle sur leur ouvrage pour voir s'il est bien poli:

Ut per leve severos

Effundat junctura ungues.

(Pers. Sat., I.)

« PreviousContinue »