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l'éloignaient de plus en plus, à mesure qu'ils acquéraient des connaissances géographiques plus étendues.

Page 30: 1. Maximus hic flexu sinuoso elabitur Anguis, etc. La constellation du Dragon atteint de sa queue la grande Ourse et embrasse la petite Ourse, Oceani metuentes.... qui craignent de toucher l'Océan. Ces derniers mots sont une manière poétique d'exprimer que ces constellations sont toujours sur l'horizon. Voyez la fable de Calisto.

- 2. Illic, ut perhibent.... Les anciens croyaient que le soleil n'éclairait point l'autre hémisphère. Virgile soupçonne cependant que cet astre, en nous quittant, luit pour le pôle inférieur, c'est-à-dire pour les antipodes. Hic, illic: il distingue par là notre pôle et celui qui lui est opposé. Lucrèce avait, comme Virgile, soupçonné l'existence du double hémisphère.

Page 32: 1. Amerina.... retinacula. Il croissait beaucoup d'osiers et de saules près d'Amérie, ville d'Ombrie. L'osier y était si commun, qu'il en a pris le nom d'Amerina.

Page 34: 1. Scilicet a ici la même valeur que les particules homériques d'n ou px.

2. Faces inspicat. Métaphore tirée de l'épi. Cette expression est propre à Virgile.

Page 36 1. Stuppea torquentem Balearis verbera fundæ. Les habitants des Baléares (iles Majorque, Minorque, etc.) passaient, dans l'antiquité, pour les meilleurs archers qui fussent connus. Ils employaient des balles de plomb, qu'ils envoyaient avec tant de vigueur, qu'elles arrivaient toutes brûlantes, comme nos balles de fusil. Övide le dit (Met. lib. II, v. 729):

Non secus exarsit, quam quum Balearica plumbum
Funda jacit: voiat illud, et incandescit eundo.

Page 40 1. Aut Atho, aut Rodopen, aut alta Ceraunia. Ce vers est imité de Théocrite, VII, 77:

Η Αθω, ἢ Ροδόπαν, ἢ Καύκασον ἐσχατόεντα.

Le mont Athos est dans la Macédoine, le mont Rhodope dans la Thrace, et les monts Cérauniens (aujourd'hui della Chimera) dans l'Épire.

2. Ignis.... Cyllenius. La planète de Mercure, fils de Jupiter et de Maia, né sur le mont Cyllène, en Arcadie.

3. Terque novas circum felix eat hostia fruges, etc. Ces fêtes s'appelaient Ambarvalia, Ambarvales, parce que la victime faisait le tour des moissons, ambire arva.

On ne voit point les champs répondre aux soins du maître,

Si dans les jours sacrés, autour de ses guérets,

Il ne marche en triomphe en l'honneur de Cérès.

(La Fontaine, les Filles de Minée.)

Page 42: 1. Quo signo caderent Austri. Le verbe cadere a bien ici le sens que nous donnons au verbe français tomber, en parlant du

vent. De même, Énéide, 1, 154 : Omnis pelagi cecidit fragor. Églogue IX, v. 58: Ventosi ceciderunt murmuris auræ. Il ne faut donc pas l'entendre dans le sens de tomber, s'abattre sur la terre.

Page 44 1. Veterem.... ranæ cecinere querelam. Allusion à ces paysans insolents qui furent changés en grenouilles, pour avoir injurié Latone, lorsqu'elle implorait leur secours.

2. Et bibit ingens Arcus. Les anciens croyaient que l'arc-enciel pompait les eaux de la mer. On trouve chez les poëtes plusieurs allusions à ce préjugé. Dans une comédie de Plaute, quelqu'un, voyant boire une femme vieille et courbée, dit plaisamment :

Ecce autem bibit arcus: pluet, credo, hodie.

3. Asia.... prata Caystri. Asia, était un lac dans la Lydie, entre les rives du Caïstre et le mont Tmolus. - Le Caistre ou Caystre, aujourd'hui Kitchek-Meinder, c'est-à-dire Petit-Méandre, rivière de Lydie, qui se jette dans la mer Égée, près d'Éphèse. Cette rivière est souvent citée dans les poëtes de l'antiquité. On voyait un grand nombre de cygnes sur ses bords.

Page 46: 1. Nisus.... Scylla. Nisus, roi de Mégare, avait un cheveu couleur de pourpre, dont dépendait le sort de son royaume. Scylla, sa fille, éprise de Minos, qui assiégeait Mégare, lui coupa ce cheveu fatal. Nisus fut changé en épervier, et Scylla en alouette. Depuis ce temps-là, le père, pour se venger de sa fille, la poursuit

sans cesse.

Page 54: 1. Ille etiam exstincto miseratus Cæsare Romam, etc. Tous ces prodiges, qui précédèrent ou suivirent la mort de César, sont rapportés par différents auteurs, Pline, Appien, Suétone, Cicéron, Valère Maxime, Plutarque, etc. Le merveilleux du poëte est ici consacré par l'histoire. Qu'on juge, d'après cela, quelle foi on doit souvent ajouter aux récits des historiens grecs et romains.

Page 56: 1. Romanas acies iterum videre Philippi. Ce passage a fort embarrassé les interprètes. L'opinion de Delille, qui a consacré plusieurs pages à l'explication de ce passage, est 1° qu'il y avait deux Philippes auprès desquelles deux batailles ont été livrées; 2o que ces deux villes étaient dans la Macédoine, autrement nommée Émathie ; 3o que ces deux villes étaient au pied du mont Hémus.

Page 58 1. Perjuria Troja. Le roi Laomédon refusa leur salaire à Neptune et à Apollon qui avaient bâti les murs de Troie, d'où les Romains prétendaient tirer leur origine.

2. Hinc movet Euphrates, illinc Germania bellum. Ce passage semble avoir été écrit dans le temps qu'Auguste et Antoine rassemblaient leurs forces pour se disputer l'empire romain. On sait que cette guerre fut terminée par la défaite d'Antoine et de Cléopâtre, au promontoire d'Actium. Antoine tirait ses forces de la partie orientale de l'empire, que Virgile désigne ici par Euphrates: Auguste tirait les siennes de la partie septentrionale, et c'est ce qu'exprime Germania.

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Proposition; invocation à Bacchus, 1-8. Des différentes manières dont les arbres sont produits, soit naturellement, soit par art, 9-38. Invocation à Mécène, 39-45. Culture des arbres et des arbustes. Amélioration des espèces naturelles; reproduction des espèces artificielles, 46-72. De la manière de les enter et de les greffer, 73-82. Diversité des arbres et des arbustes, d'après les genres et les espèces, d'après le terrain et l'exposition; d'après le climat, 83-135. - Éloge de l'Italie, 136-176. Du terrain. et de la manière de reconnaître sa nature. De celui qui convient à l'olivier, à la vigne, au blé; de celui qui est propre à toute espèce de culture. Du terrain fort ou meuble, salé et amer, gras, humide, léger, etc., 177-256.-De la culture de la vigne, 257-314. - Temps de la plantation. Des soins continuels qu'exige la vigne, 315-419. De la culture de l'olivier et des arbres fruitiers. Des arbustes et arbres sauvages; de leur utilité, 420-457. Bonheur de la vie champêtre. Vœux du poëte. Conclusion, 458-542.

GEORGIQUES. LIVRE II.

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LIBER II.

Hactenus arvorum cultus et sidera cœli;
Nunc te, Bacche, cañam, nec non silvestria tecum
Virgulta, et prolem tarde crescentis olivæ.

Huc, pater o Lenæe; tuis hic omnia plena
Muneribus; tibi pampineo gravidus autumno
Floret ager, spumat plenis vindemia labris:
Huc, pater o Lenæe, veni; nudataque musto
Tinge novo mecum dereptis crura cothurnis.

Principio arboribus varia est natura creandis. Namque aliæ, nullis hominum cogentibus, ipsæ Sponte sua veniunt', camposque et flumina late Curva tenent: ut molle siler, lentæque genestæ, Populus, et glauca canentia fronde salicta.

Pars autem posito surgunt de semine: ut altæ

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J'ai chanté jusqu'ici la culture des champs et la marche des astres maintenant c'est toi, Bacchus, que je vais chanter, et avec toi les arbres des forêts et le fruit onctueux de l'olivier, si lent à croître.

Viens, dieu de la vigne, viens! tout ici est plein de tes bienfaits par toi l'automne a chargé de pampres nos riants coteaux; par toi la vendange couronne de son écume les bords du pressoir. Dieu de la vigne, dépose tes cothurnes, et viens avec moi rougir tes jambes nues dans les flots du vin nouveau.

Je dirai d'abord que la nature agit diversement dans la production des arbres. Les uns, sans y être forcés par la main des hommes, viennent d'eux-mêmes et croissent au hasard dans les champs et le long des rives tortueuses des fleuves, comme le flexible osier, le genêt pliant, et le peuplier, et le saule dans sa verdoyante blancheur. D'autres veulent être semés, comme le haut châtaignier, le grand

LIVRE II.

Hactenus cultus arvorum et sidera cœli;

nunc canam te, Bacche, nec non tecum

virgulta silvestria,
et prolem

olivæ crescentis tarde.
Huc, o pater Lenæe;
hic omnia plena
tuis muneribus;
ager gravidus
floret tibi

autumno pampineo,
vindemia spumat
labris plenis :

veni huc, o pater Lenæe; tingeque mecum

musto novo

crura nudata,
cothurnis dereptis.
Principio natura
est varia
arboribus creandis.
Namque aliæ,

nullis hominum cogentibus,
veniunt sua sponte ipsæ,
tenentque late campos
et flumina curva :
ut siler molle,
genestæque lentæ,
populus, et salicta
canentia fronde glauca.

Pars autem surgunt de semine posito : ut castaneæ altæ, esculusque

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