concipiunt vires occultas atque humor inutilis seu ille calor relaxat vias plures et spiramenta cæca, qua succus veniat in herbas novas ; seu durat magis, et adstringit venas hiantes, aut frigus penetrabile Qui frangit rastris glebas inertes, trahitque crates vimineas, juvat adeo multum arva; neque flava Ceres spectat illum nequidquam alto Olympo; et qui perrumpit rursus aratro verso in obliquum solstitia humida Mysia se jactat tantum nullo cultu, et Gargara ipsa mirantur suas messes. tirent des forces secrètes soit détruit-par-la-chaleur à elles au-moyen du feu, et que l'humeur inutile sorte-en-suintant; soit-que cette chaleur ouvre des routes plus nombreuses et des pores cachés, par où le suc puisse-venir dans les plantes nouvelles; soit qu'elle durcisse davantage, et resserre les conduits béants, de peur que les pluies fines, ou l'influence plus vive du soleil rapide, ou le froid pénétrant de Borée ne brûle les semences. Celui-qui brise avec le râteau les glèbes stériles, et traîne sur le sol des herses d'-osier, fait-du-bien aussi beaucoup aux champs, et la blonde Cérès ne regarde pas lui en-vain du-haut-de l'Olympe; il fait aussi du bien aux champs, [veau celui-qui brise-en-les-traversant de-nouavec la charrue tournée en sens oblique les mottes qu'il élève sur le champ fendu (sillonné), et fréquent (souvent) travaille la terre, et commande aux champs. Demandez-avec-prière des solstices (étés) humides et des hivers sereins, ¿ laboureurs ; avec la poussière d'-hiver (un hiver sec les blés sont très-abondants, le champ riant (fertile): et le Gargare lui-même n'admire pas autant ses moissons. Quid dicam, jacto qui semine cominus arva Unde cava tepido sudant humore lacunæ. 405 110 445 Nec tamen, hæc quum sint hominumque boumque labores Versando terram experti, nihil improbus anser, Strymoniæque grues 2, et amaris intuba fibris 420 Que dirai-je de celui qui, après avoir semé, parcourt ses sillons et rabat sur la semence la glèbe écrasée; qui y amène ensuite l'eau de quelque source voisine qu'il partage en petits ruisseaux ? Et quand le soleil embrase les campagnes, que l'herbe sèche et meurt, voilà que des hauteurs sourcilleuses du mont il fait descendre une onde salutaire qui, tombant de roc en roc avec un doux murmure, porte la fraîcheur et la vie dans ses champs desséchés. Parlerai-je aussi de celui qui, pour empêcher que la tige ne s'affaisse sous le poids de l'épi, livre à la dent de ses troupeaux ce vain luxe d'herbe, lorsqu'à peine la pousse naissante commence à sortir du sillon? de celui qui fait écouler l'eau dormante dont sa terre est noyée, surtout dans les mois pluvieux, quand les fleuves débordés couvrent au loin les campagnes d'un noir limon et y forment des bas-fonds où l'eau s'échauffe en croupissant, et d'où s'exhalent de fétides vapeurs ? Et cependant, malgré ces soins assidus du laboureur, malgré le labeur patient des bœufs qui l'aident à remuer la terre, on n'est point à l'abri de l'oie vorace, de la grue du Strymon, des herbes aux racines amères et envahissantes, de l'ombre funeste des bois. Jupiter lui Quid dicam, qui, semine jacto, insequitur cominus arva, ruitque cumulos arenæ male pinguis ; deinde inducit satis fluvium rivosque sequentes? Et, quum ager exustus æstuat herbis morientibus, ecce elicit undam supercilio tramitis clivosi : illa cadens ciet raucum murmur per saxa levia, temperatque scatebris arva arentia. Quid, qui, ne culmus procumbat aristis gravidis, depascit luxuriem segetum in herba tenera, quum primum sata æquant sulcos? quique deducit arena bibula humorem collectum si mensibus incertis Nec tamen, aut umbra nocet. Pater ipse Que dirai-je de celui, qui, la semence étant jetée, presse (travaille) aussitôt les champs, et renverse les amas de terre peu grasse; et ensuite introduit-dans ses blés semés un courant-d'eau et des ruisseaux qui-suivent? Et, lorsque son champ desséché est-brûlant dans ses herbes mourantes, voilà qu'il fait-sortir l'eau du sourcil (sommet) d'un chemin en-pente (d'une colline): celle-ci en tombant produit un bruyant murmure à-travers les rochers polis, et rafraîchit par ses cascades Que dirai-je de celui qui, fait-brouter la surabondance des blés quand ils sont encore en herbe tendre, aussitôt que les semailles égalent les sillons (sont à leur niveau)? et de celui qui fait-écouler du sol imbibé l'eau amassée d'un étang? surtout si dans les mois incertains le fleuve regorgeant sort-de son lit, et occupe au-loin toutes les campagnes de son limon répandu- -sur elles, d'où (par suite de quoi) les fossés creux sont-humides d'une eau tiède. Et cependant il n'est pas vrai que, quand les travaux et des hommes et des boeufs l'oie malfaisante, et les grues du-Strymon, et les chicorées aux fibres amères ne fassent-de-mal en rien, ou que l'ombre ne nuise pas. Le père des dieux lui-même Officiunt, aut umbra nocet. Pater ipse colendi Ante Jovem nulli subigebant arva coloni; Pleiadas, Hyadas, claramque Lycaonis Arcton '. 425 430 135 même n'a pas voulu que la culture des champs fût exempte de peines : le premier il en fit un art difficile, y excitant les mortels par l'aiguillon du besoin, et ne souffrant pas que son empire s'endormît dans une lâche indolence. Avant Jupiter le labourage même était inconnu ; il n'était pas permis de faire le partage des champs, d'en marquer les limites. C'était l'héritage commun, et la terre, sans être sollicitée, donnait libéralement tous ses biens. Jupiter empoisonna d'un venin mortel la dent des noires vipères; il donna aux loups l'instinct de la rapine; il voulut que la mer soulevât ses ondes irritées, que l'arbre cessât de distiller le miel ; il nous ravit l'usage du feu, et il arrêta dans leur cours les ruisseaux de vin qui coulaient dans les plaines, afin que sous l'aiguillon des besoins, l'homme, marchant d'essais en essais et découvrant peu à peu les arts utiles, fit sortir du sillon la tige de blé et jaillir du caillou le feu recelé dans ses veines. Alors, pour la première fois, les fleuves sentirent sur leurs ondes le tronc de l'aune creusé en canot; alors le nautonnier compta les étoiles, leur donna des noms, et distingua dans le ciel les Pléiades, les Hyades et l'Ourse brillante, fille de Lycaon; alors le chasseur tendit des piéges aux haud voluit viam colendi esse facilem, primusque movit agros per artem, acuens curis corda mortalia, nec passus sua regna ferebat omnia liberius, virus malum ut usus meditando ignem abstrusum. fecit numeros et nomina Tum inventum ne voulut pas la méthode de cultiver être facile, et le premier il fit-remuer les terres selon un art, aiguillonnant par les soucis les cœurs des-mortels, et ne souffrant pas son royaume s'engourdir dans une pesante langueur. Avant Jupiter aucuns cultivateurs ne domptaient (travaillaient) les champs; il n'était pas même d'usage de marquer ou de partager la campagne par une borne (des bornes): les hommes cherchaient leur nourriture en commun; et la terre elle-même produisait tout plus libéralement, et il fit-tomber-en-les-secouant et retira le feu, et refoula les vins qui-couraient (coulaient) çà-et-là en ruisseaux : afin que le besoin en s'essayant fit-sortir (trouvât) peu-à-peu les arts divers, et cherchât par des sillons (en les creusant) la tige du blé; afin qu'il fit-jaillir des veines du caillou le feu caché. Alors pour-la-première-fois les fleuves sentirent les aunes creusés (les barques); alors le navigateur fit (donna) des nombres et des noms aux étoiles, les Pléiades, les Hyades, et l'Ourse brillante de Lycaon. |