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des en caractères Phéniciens sur les monnaies de plusieurs contrées. Les explications qui ont été données de ces caractères nous conduisent à reconnaître les noms des villes, mais rien au-delà, et ces explications ne sont pas entièrement satisfaisantes.

307. Les langues Hébraïque et Samaritaine nous

sont connues.

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308. Les langues Sassanide et Persane ont été le but de recherches de savans, qui nous ont appris ce qu'il paraît possible d'en connaître.

309. On classe comme langues incertaines et barbares les légendes formées en caractères dans lesquels on ne trouve pas d'analogie avec les langues connues. Il y a un assez grand nombre de monnaies anciennes qui portent de ces sortes de légendes.

310. On trouve quelquefois, mais peu fréquemment, dans les monnaies anciennes des inscriptions en deux langues différentes sur la même pièce. Ainsi sur des pièces d'Alexandre-le-Grand, on voit à côté des légendes Grecques ordinaires des noms de Villes en Phénicien. Des Tétradrachmes des Macédoniens, frappés sous la puissance Romaine, portent : MAKEAONON, AESILLAS Q. (Quaestor.) Les diverses langues se trouvent ainsi mêlées sur quelques monnaies de certaines contrées, que les bornes de cet ouvrage ne permettent pas de citer. Les monnaies Romaines offrent des exemples de ce mélange de langues, et portent des indications des nombres Grecs. On nomme ces sortes de monnaies pièces bi-lingues.

311. Forme des lettres. La forme des lettres est un des points les plus importans dans les recherches

qui tendent à déterminer les époques de la fabrication des monnaies et médailles antiques de dates peu certaines. C'est principalement pour les monnaies Autonomes Grecques qu'il est indispensable de s'aider des considérations qui résultent de ces formes. Les monnaies Romaines sont en général d'époques plus ou moins positivement déterminées, et les observations que l'on pourrait faire sur les formes des lettres qui composent leurs légendes, ne seraient pas d'une grande utilité. Quant aux formes des lettres de toutes les autres langues, nous avons très-peu de moyens d'établir à cet égard des systèmes qui puissent être de quelque probabilité; les monumens eux-mêmes sont trop peu nombreux, et les observations que l'on en tirerait seraient en trop petit nombre pour que l'on pût se livrer à ces sortes de recherches sous un point de vue général; elles ne peuvent être utiles que pour une circonstance isolée, lorsqu'elles viennent à l'appui d'autres considérations.

C'est donc des lettres Grecques seules, étudiées sous le rapport de la forme, que l'on peut tirer des considérations aussi nombreuses qu'intéressantes quant aux époques de fabrication des pièces. Divers auteurs se sont occupés de ces recherches. Nous avons vu, Chapitre III (43 à 46 et 50) que l'abbé Barthélemy conçut le premier l'idée d'en faire un corps de doctrine, et qu'il le tenta avec quelque succès dans son Essai d'une Paléographie numismatique (). Depuis, l'abbé Eckhel réunit de nou

() Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XXIV, p. 30. OEuvres de Barthélemy.

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velles notions, et donna une paléographie, dans laquelle il fait connaître les diverses formes qu'il avait recueillies de toutes les lettres de l'alphabet Grec (1). M. Mionnet y a ajouté quelques formes nouvelles (*). C'est dans les ouvrages de ces savans qu'il faut chercher les secours que l'examen des formes des lettres Grecques peut fournir au Numismatiste dans les attributions de temps et même de lieux de la fabrication des monnaies antiques. Ces détails ne peuvent trouver place dans des élémens.to bug

312. Outre l'examen de leurs formes, les lettres qui se trouvent sur toutes les monnaies et médailles antiques sont encore à considérer sous un autre rapport, qui mérite aussi l'attention: je veux parler de la manière dont elles sont gravées, de la largeur ou du relief des traits qui les forment, de leur irrégularité plus ou moins grande, de leur disposition les unes par rapport aux autres, de la rudesse ou du goût qu'on y trouve, du style enfin des inscriptions numismatiques. Il est certain que les inscriptions de chaque pièce étaient gravées séparément sur chaque coin, et que les graveurs anciens n'avaient pas découvert les procédés pratiqués maintenant, par lesquels on reproduit les mêmes caractères sur divers coins au moyen de poinçons. Ceux qui joignent au désir d'acquérir des connaissances dans cette partie de l'archéologie, un goût inné pour la recherche et

(') Doctrina numorum veterum, t. I, p. xcvII. .

(2) Description de médailles antiques Grecques et Romaines, Pl. XXXI.

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l'examen des monnaies antiques, découvrent dans les dispositions des légendes une foule de nuances de toute nature, qui leur servent à-la-fois de guides et de garanties. Il est hors de doute que, pour qui sait voir les monnaies antiques, les légendes ont un caractère de temps et de lieu, une physionomie, si l'on peut ainsi s'exprimer, qui en fait la partie des pièces la plus digne d'examen. Ajoutons enfin que, dans l'art de juger l'authenticité des pièces, les légendes offrent les ressources les plus certaines au véritable connaisseur.

Les irrégularités qui donnent ce caractère déterminé d'époque et de lieu aux inscriptions antiques numismatiques et lapidaires, ne leur concilient pas l'approbation des personnes qui ne sont pas familiarisées avec l'examen des monumens des peuples anciens. Ces personnes préfèrent l'exactitude, la symétrie, la régularité parfaite de nos inscriptions modernes. Les amateurs des monumens anciens pensent autrement, et trouvent dans cette régularité de la sécheresse et de la froideur; ils préfèrent ces formes de lettres variées, ces dispositions irrégulières des inscriptions anciennes, qui parlent à l'oeil et ajoutent au sens des mots le sentiment du lieu et du temps. La masse du public n'est-elle pas aussi de cet avis sans peut-être s'en rendre compte, quand elle adopte l'usage des lettres dites gothiques? La seule chose à objecter à ce goût récent, à cette mode, c'est que rien n'est moins approprié à notre siècle que les souvenirs du moyen âge. Les monumens du temps de Périclès et d'Alexandre ne mériteraient-ils pas

mieux de nous servir de modèles que ceux des temps de la féodalité, de la barbarie et de l'ignorance ?

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CHAPITRE XII.

Types des Monnaies et Médailles antiques.

313. On nomme types en général tous les objets représentés sur les monnaies et médailles antiques. Les types sont, après les légendes, la partie la plus importante de la Numismatique. Ils offrent une immense quantité de représentations aussi exactes que curieuses, qui nous font connaître les images consacrées des divinités, leurs attributs, les particularités de leurs cultes, les portraits des princes, ceux de beaucoup d'autres personnages, et une foule d'objets qui se rapportent à l'histoire, aux sciences, aux arts et aux usages des Peuples anciens.

Il faudrait, pour faire connaître tout ce que représentent les types des anciennes monnaies, entrer dans des détails que ne peut comporter cet ouvrage. Sans avoir étudié la science des médailles, on juge aisément du nombre infini de choses que les types nous apprennent, en parcourant les nomenclatures des suites numismatiques et les ouvrages où quelques séries nombreuses sont reproduites par la gravure, ou, mieux encore, en jetant un coup-d'oeil sur les collections de monnaies et médailles elles-mêmes. Des études plus approfondies, l'examen répété de ces mo

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