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rue Mercière, en defcendant du côté du sieur Osouf, et les fêtes et dimanches, vis-à-vis les Grands-Danfeurs de corde. >>

PELISSIER,

(Affiches de Paris, 1750.)

ÉLISSIER, entrepreneur de spectacles en 1688.

Voy. LENFANT.

ELLEGRIN (JACQUES), ancien officier des galères et che

PELLE

valier de Saint-Louis, directeur d'un théâtre forain qu'il tint, sous le nom d'un sieur Péclavé, depuis la foire Saint-Laurent de 1711 jusqu'à la fin de la foire Saint-Laurent de 1718, époque où tous les théâtres forains furent supprimés, à l'exception des danseurs de corde et des marionnettes. Voici le titre de quelquesunes des pièces représentées au jeu du chevalier Pellegrin, avant sa supression, pendant la foire Saint-Laurent de 1718: Qui dort dîne, opéra comique en trois actes de vaudevilles mêlés de prose; le Fourbe sincère, pièce en deux actes, précédée d'un prologue intitulé: Jupiter pris en flagrant délit, par Desgrange; Jupiter amoureux d'Io, pièce en deux actes, avec un prologue par Charpentier, et le Pied de nez, pièce en trois actes et par écriteaux, de l'abbé Pellegrin, composée à l'occasion d'un procès que la dame Baron et Saint-Edme, alors associés pour l'exploitation de l'Opéra-Comique, intentèrent à Pellegrin, dont le théâtre nuisait, disaient-ils, à l'exécution de leur privilége. Cette étrange prétention fut repoussée par la justice, et Pellegrin fit représenter le Pied de nez, où les entrepreneurs de l'Opéra-Comique étaient tournés en ridicule; malheureusement la pièce était si mauvaise qu'elle tomba à plat, et le public ne goûta pas du tout la plaisanterie. L'année suivante, la Comédie-Française se chargea de mettre les deux parties d'accord en supprimant, comme on l'a dit plus haut, tous les théâtres de la foire.

(Mémoires sur les Spectacles de la Foire, I, 128, 217. Dictionnaire des Théatres, II, 633 ; III, 247, 251; IV, 439, 351.)

I

L'an 1714, le famedi 22o jour de feptembre, environ les quatre heures de relevée, eft comparu par-devant nous Louis Poget, etc., Étienne Milache, fieur de Moligni, comédien ordinaire du Roi, tant pour lui que pour les autres comédiens du Roi, defquels il nous a dit avoir charge et pouvoir : Lequel nous a fait plainte contre le fieur Pellegrin, chef d'une troupe de danfeurs de corde, et dit que, au préjudice de plufieurs fentences rendues par M. le Lieutenant général de police, arrêts confirmatifs d'icelles et règlemens du Parlement et arrêts du Confeil qui font défense à tous danfeurs de corde de jouer et représenter fur des théâtres publics aucune pièce en comédie par dialogues, colloques, monologues, ni de quelque autre manière que ce puiffe être, fous les peines y portées, même de démolition des théâtres; néanmoins ledit fieur Pellegrin et autres chefs de troupe de danfeurs de corde, au mépris defdits arrêts et règlemens, ne laiffent pas de faire jouer et représenter publiquement et journellement des pièces de théâtre et comédies fuivies par scènes et actes fur des théâtres publics qu'ils ont fait élever à cet effet aux environs de la foire St-Laurent, dans lefquelles pièces les acteurs et actrices se parlent et fe répondent les uns aux autres en profe felon le sujet de la pièce comique qu'ils représentent et jouent, ce qui forme des comédies complètes et eft abfolument contraire auxdits arrêts. Pourquoi il nous requiert de nous transporter heure présente dans la loge et falle dudit fieur Pellegrin à la foire St-Laurent, où fe jouent et fe repréfentent lefdites comédies, à l'effet de dreffer procès-verbal dèfdites contraventions auxdits arrêts et règlemens, ce qui fait un tort d'autant plus confidérable auxdits comédiens du Roi et contraire aux priviléges qu'il a plu à Sa Majefté de leur accorder pour leur établissement, qu'ils font obligés de foutenir avec de grands frais et dépenses l'hôtel de la Comédie, rue des Foffés-St-Germain, dans le fonds duquel ils fe trouvent tous engagés pour plus de 300,000 livres.

Signé E. M. DE MOLIGNI.

En conféquence, nous fommes transporté ledit jour 22 septembre, fur les cinq heures du foir, en la falle et jeu de danfe de corde dudit fieur Pellegrin, en la foire St-Laurent où, après le jeu de danse de corde fini, il a été représenté sur un théâtre orné de luftres et de décorations différentes, une pièce comique qui a pour titre : Amphytrion, ou les Deux Arlequins (1), en plufieurs

(1) Amphytrion, parodie en trois actes et en vaudevilles, de la pièce de Molière du même nom, par Raguenet, acteur forain. A la fin de la parodie, Amphytrion veut tuer Jupiter d'un coup de fusil, mais celui-ci pour le calmer chante le vaudeville suivant :

Cocu n'est pas un fort beau nom,

C'est un titre qui blesse

Mais des cornes de ma façon

Sont titres de noblesse !

Raguenet ouait très-vraisemblablement le principal rôle dans la pièce.

actes et scènes que les acteurs et actrices chantent, et pendant le cours de ladite pièce tous lefdits acteurs fe parlent et se répondent fur le même sujet de la pièce qu'ils repréfentent par de courts dialogues et colloques en profe et ce dans prefque toutes les fcènes de ladite pièce, et particulièrement les acteurs qui font les rôles de Jupiter et d'Amphytrion et encore ceux qui font les rôles d'Arlequin et de Mercure, qui fe parlent prefque autant en prose par de petits difcours fuivis, comme ils chantent. Avons auffi remarqué qu'il y a dans ladite pièce comique plufieurs machines différentes: Et a ledit fieur Pellegrin, dans la falle où il repréfente ladite pièce, un orchestre rempli de plufieurs particuliers qui jouent enfemble de chacun un inftrument de mufique. Dont et de quoi nous avons fait et dreffé le préfent procès-verbal. Signé : POGET.

(Archives des Comm., no 2752.)

II

L'an 1714, le vendredi 28 septembre, neuf heures du matin, par-devant nous Louis-Jérôme Daminois, etc., en notre hôtel eft comparu Étienne Milache, fieur de Moligny, comédien du Roi Lequel, tant pour lui que pour les autres comédiens du Roi, nous a fait plainte et nous requiert de vouloir nous transporter aujourd'hui de relevée, dans le jeu du fieur Pellegrin, où il fait représenter des pièces comiques, à l'effet de lui donner acte des contraventions aux arrêts et règlemens.

Signé ÉTIENNE Milache de MolIGNI.

:

Sur quoi nous commiffaire, nous fommes ledit jour, environ les cinq heures et demie de relevée, transporté fufdite foire St-Laurent, en la falle et jeu de corde nouvellement bâtis dudit fieur Pellegrin où, après le jeu de danfes et de cordes fini, nous avons vu jouer et représenter fur un théâtre orné de luftres, machines et décorations différentes, par différens acteurs et actrices, une pièce comique qui a pour titre : Amphitryon, ou les Deux Arlequins, qui eft une imitation de celle que l'on joue à la Comédie fous le titre d'Amphitryon laquelle pièce, partagée en actes et fcènes différentes, a été chantée par lefdits acteurs et actrices. Avons obfervé que, pendant le cours de la pièce où deux acteurs font l'un le perfonnage de Jupiter déguisé en Valère, l'autre celui de Valère, deux autres font celui de Mercure déguisé en arlequin et l'autre l'Arlequin, tous lesdits acteurs et actrices fe parlent et fe répondent en profe fur le fujet de ladite pièce par de courts dialogues et monologues pendant environ le quart de la pièce, et que l'orchestre eft compofé de dix particuliers jouant chacun d'un inftrument de mufique. Dont et de quoi nous avons fait et dreffé le préfent procès-verbal.

(Archives des Comm., no 927.)

Signé DAMINOIS.

III

L'an 1715, le mercredi 27 mars, fur les quatre heures de relevée, font comparus par-devant nous Louis Poget, etc., les fieurs Georges-Guillaume Lavoy et Charles Botot-Dangeville, comédiens ordinaires du Roi, tant pour eux que pour les autres comédiens du Roi, defquels ils nous ont dit avoir charge et pouvoir: Lefquels nous ont fait plainte contre le fieur Pellegrin, chef d'une troupe de danfeurs de corde, le nommé Francifque et ses autres camarades, et nous ont requis de nous transporter heure présente dans la loge et falle du fieur Pellegrin, à la foire St-Germain, où se jouent et représentent des comédies, à l'effet de dreffer procès-verbal des contraventions par lui commises aux fentences du Lieutenant de police et arrêts du Parlement. Signé LAVOY; DANGEVILLE.

En conféquence, nous commiffaire fufdit, fommes transporté ledit jour 27 mars, fur les cinq heures du foir, en la falle et jeu de danses de corde du fieur Pellegrin, fituée au grand jeu de paume d'Orléans, au bout de la rue du Cœur-Volant, à l'encoignure de la rue des Quatre-Vents, et où jouent ledit Francifque et fes camarades; où, après le jeu de danses de corde fini, il a été représenté fur un théâtre orné de luftres et de décorations différentes, une pièce comique qui a pour titre : Le Triomphe de Momus et d'Arlequin, à laquelle pièce ils ont joint la scène du Berceau et celle de l'Ombre d'Arlequin, en plufieurs actes et fcènes : Laquelle pièce comique et lefdites deux fcènes font représentées fur de grands écriteaux montés et imprimés fur de grandes toiles que l'on expofe dans le milieu du théâtre et fur lefquels font des chanfons qui forment des dialogues fur le sujet de la pièce qu'ils représentent et qui font chantées par les acteurs mêmes et actrices tous ensemble, ce qui forme un chœur de voix. Et dans l'orchestre font trois particuliers qui jouent ensemble de chacun un inftrument de mufique pour donner l'air auxdites chansons que lesdits acteurs et actrices chantent et qui les accompagnent. Et nous avons remarqué que pendant le cours de ladite pièce et desdites deux scènes, tous lesdits acteurs et actrices et particulièrement ledit Francifque qui fait le rôle d'Arlequin, celui qui fait le rôle de Pierrot et celui qui fait le rôle de Mezzetin fe parlent et fe répondent en profe fur le fujet de la pièce qu'ils repréfentent pendant tout le cours de ladite pièce et fans aucune interruption que par les chansons qu'ils chantent, ce qui forme une pièce comique et représentée en entier par des dialogues et colloques ainsi qu'il en eft représenté sur le théâtre des comédiens du Roi, ce qui leur est tout à fait préjudiciable et contraire aux fentences, arrêts et règlemens, etc.

Dont et de quoi nous avons fait et dreffé le préfent procès-verbal.
Signé : POGET.

(Archives des Comm., no 2753.)

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ELLETIER (FRANÇOIS), entrepreneur d'un petit spectacle mécanique, qui fut entièrement brûlé lors de l'incendie de la foire Saint-Germain de 1762. Pelletier perdit dans ce désastre plusieurs machines d'un grand prix, parmi lesquelles on remarquait surtout << un carillon, le rocher de M. le duc de Bourgogne, une grande pièce mécanique pour le concert des menus plaisirs du Roi », et réclama une indemnité de 35,000 livres. Il ouvrit ensuite à Paris un cabinet où il donnait des leçons de physique amusante. En 1787, il demeurait rue de la Tabletterie, no 6.

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P

ENANCIER, acteur de l'Ambigu-Comique, où il jouait les

rôles accessoires, a paru dans les Trois Léandres, ou les Noms changés, comédie en un acte, en prose, de M. S...., représentée le 22 avril 1786, et dans Tout comme il vous plaira, ou la Gageure favorable, comédie en un acte, en prose, par Sedaine le jeune, représentée le vendredi 5 mai 1786.

(Brochures intitulées : les Trois Léandres, Paris, Cailleau, 1786, et Tout comme il vous plaira, Paris, Cailleau, 1795.)

PERE

1763.

EREIN (LOUISE-MATHURINE), femme de Jean-Pierre Lamy, comédien chez Second, elle comédienne chez Gaudon en

Voy. LAMY.

ÉRICO (CARLO), entrepreneur de spectacles aux foires et

PER

sur le boulevard du Temple, avait une loge à la foire SaintGermain lors de l'incendie de 1762. Plus heureux que beaucoup de ses confrères, Périco ne perdit qu'une cuiller, une petite épée d'argent servant à une marionnette et quelques pièces de mon

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