Echo, parlant quand bruyt on maine Dessus riviere ou sus estan, Qui beauté eut trop plus qu'humaine? Mais où sont les neiges d'antan! Où est la tres sage Heloïs, Pour qui fut blessé et puis moyne Fust jetté en ung sac en Seine? La royne Blanche comme ung lys, ENVOI Prince, n'enquerez de sepmaine ... François Villon [1431-14?] BALLADE DE FRÈRE LUBIN * POUR courir en poste à la ville Vingt fois, cent fois, ne sçai combien, Mais d'avoir honneste entretien, Ou mener vie salutaire, C'est à faire à un bon chrestien, *For a translation of this poem see page 1806. Le Grenier Pour mettre (comme un homme habile) Et vous laisser sans croix ne pile, On a beau dire, je le tien, Pour desbaucher par un doux stile Mais pour boire de belle eau claire, Frère Lubin ne le peut faire. ENVOI Pour faire plus tost mal que bien, Et si c'est quelque bon affaire, 3589 Clément Marot [1495-1544] LE GRENIER * Je viens revoir l'asile où ma jeunesse De francs amis et l'amour des chansons. Sans avenir, riche de mon printemps, Leste et joyeux, je montais six étages. Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans! C'est un grenier, point ne veux qu'on l'ignore. Trois pieds d'un vers charbonnés sur le mur. Apparaissez, plaisirs de mon bel âge, Que d'un coup d'aile a fustigés le temps, Vingt fois pour vous j'ai mis ma montre en gage. Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans! Lisette ici doit surtout apparaître, Vive, jolie, avec un frais chapeau; Suspend son schal, en guise de rideau. À table un jour, jour de grande richesse, Quittons ce toit où ma raison s'enivre. Oh! qu'ils sont loin ces jours si regrettés! J'échangerais ce qu'il me reste à vivre Contre un des mois qu'ici Dieu m'a comptés, Pour rêver gloire, amour, plaisir, folie, Pour dépenser sa vie en peu d'instans, D'un long espoir pour la voir embellie. Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans! Pierre-Jean de Béranger [1780-1857] LE ROI D'YVETOT * Il était un roi d'Yvetot Peu connu dans l'histoire, Se levant tard, se couchant tôt, *For a paraphrase of this poem see page 1780. Le Roi D'Yvetot Et couronné par Jeanneton Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah! Il faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume, Et sur un âne, pas à pas, Parcourait son royaume. Joyeux, simple et croyant le bien, Pour toute garde il n'avait rien Qu'un chien. Il n'avait de goût onéreux Qu'une soif un peu vive; Sur chaque muid levait un pot Aux filles de bonnes maisons Comme il avait su plaire, Ses sujets avaient cent raisons Que pour tirer, quatre fois l'an, Il n'agrandit point ses états, Fut un voisin commode, Et, modèle des potentats, Prit le plaisir pour code. Ce n'est que lorsqu'il expira Que le peuple, qui l'enterra, Pleura. On conserve encor le portrait De ce digne et bon prince: 3591 C'est l'enseigne d'un cabaret Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah! Quel bon petit roi c'était là! La, la. Pierre-Jean de Béranger [1780-1857] FANTAISIE * IL est un air pour qui je donnerais Or, chaque fois que je viens à l'entendre, C'est sous Louis treize . . . et je crois voir s'étendre Puis un château de brigue à coins de pierres, Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs. Puis une dame à sa haute fenêtre, Blonde, aux yeux noirs, en ses habits anciens Que dans une autre existence, peut-être, J'ai déjà vue! . . . et dont je me souviens. Gérard de Nerval (1808-1855] L'ART† OUI, l'œuvre sort plus belle D'une forme au travail Rebelle, Vers, marbre, onyx, email. *For a translation of this poem see page goo. |