Mémoires et journal inédit du marquis d'Argenson, Volume 1

Front Cover
 

Contents

Common terms and phrases

Popular passages

Page lv - ... rend stupides les spectateurs les plus oisifs. Alors on désespéra de la république. Quelques-uns de nos généraux, qui ont plus de courage de cœur que d'esprit, donnèrent des conseils fort prudents. On envoya des ordres jusqu'à Lille; on doubla la garde du Roi, on...
Page lv - Ah , le bel emploi pour votre historien ! Il ya trois cents ans que les rois de France n'ont rien fait de si glorieux. Je suis fou de joie ! Bonsoir, monseigneur.
Page xciii - Strasbourg et à Saverne mieux qu'aucun prince d'Allemagne, et même que les électeurs ecclésiastiques. Sa cour et son train sont nombreux et brillans. Avec cela il conserve cet air de décence qu'ont les membres distingués du clergé de France, et que ceux d'Allemagne et d'Italie n'observent pas. Il est galant, mais il...
Page xxix - Le triomphe est la plus belle chose du monde : les Vive le Roi ! les chapeaux en l'air au bout des baïonnettes, les compliments du maître à ses guerriers, la visite des retranchements, des villages et des redoutes si intactes, la joie, la gloire, la tendresse! Mais le plancher de tout cela est du sang humain, des lambeaux de chair humaine.
Page lv - ... des villages et des redoutes si intactes, » la joie , la gloire , la tendresse ! Mais le plan»cher de tout cela est du sang humain, des «lambeaux de chair humaine.
Page xxix - Cette vivacité française dont on parle tant, rien ne lui résiste ; ce fut l'affaire de dix minutes que de gagner la bataille avec cette botte secrète. Les gros bataillons anglais tournèrent le dos , et , pour vous le faire court, on en a tué quatorze mille.
Page xxviii - Un palefrenier de mon frère a été blessé à la tête d'une balle de mousquet : ce domestique était derrière la compagnie. « Le vrai , le sûr, le non flatteur, c'est que c'est le roi qui a gagné lui-même la bataille par sa volonté, par sa fermeté; vous...
Page xciii - Mais elle porte si bien le masque ou l'empreinte de l'amitié et de l'intérêt, que, même persuadé qu'elle n'est pas sincère, on s'y laisse séduire. Dès que vous arrivez, il semble qu'il ait mille choses à vous dire , à vous confier ; et bientôt après il vous quitte pour courir à un autre. Mais, pendant qu'il fait tout ce qui lui plaît, il semble qu'il ne pense qu'à vous laisser le maître chez lui ; qu'il vous abandonne parce qu'il craint de vous gêner et de vous importuner , tandis...
Page xcvii - Monseigneur, amusez-vous, et laissez-nous faire. Si vous voulez obliger quelqu'un, faites-nous connaître vos intentions, et nous trouverons les tournures convenables pour faire réussir ce qui vous plaira. D'ailleurs les formes et les règles s'apprennent à mesure que les affaires et les occasions se présentent, et il vous en passera assez sous les yeux pour que vous soyez bientôt plus habile que nous...
Page xcvii - Il se plaît plutôt à faire des plaisanteries, que l'on peut appeler des mièvreries de jeune courtisan, que de vraies méchancetés et des noirceurs dont on assure que son père était capable ; mais il a connu de trop bonne heure les douceurs et les avantages du Ministère, et il ne paraît pas qu'il sache encore quels en sont les devoirs et les principes.

Bibliographic information