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40 liv. de rente, quoique la fondation de Pierre Daragon lui fut tout à fait étrangère; et ce qu'il y a d'aussi particulier, c'est que l'ypothèque fut transportée de la terre de La Vigerie à celle de La Cave que possédoit alors ledit sieur de La Martonnie dans la paroisse de Saint-Savinien.

En 1745, le même de La Martonnie vendit au sieur Charles Ayrault, beaupère de l'exposant, la terre de La Vigerie, sans aucune charge relative audit chapelain. En 1747, les enfants dudit La Martonnie vendirent la terre de La Cave au sieur Daiguières, à la charge de payer les 40 livres portées par la transaction de leur père avec l'abbé Coudreau. En 1761, le sieur Daiguières revendit la même terre de La Cave à l'exposant avec la même obligation des 40 livres de rente; en sorte que, depuis 1741 jusqu'à 1761 inclusivement, terme de noël, les sieurs de La Martonnie, Daiguières et Torchebeuf Le Comte, comme ayant la terre de La Cave, ont servi la dicte rente audit sieur Coudreau. Ce dernier étant venu à décéder, l'abbé Pierre-Claude Morice lui a succédé. Alors, sans égard à l'ordonnance du 11 aoust 1741 et la transaction du 17 décembre suivant, il a dénoncé à l'exposant le titre de 1520 consenti par Jean Queu et l'a rendu assigné, le 13 janvier 1775, pardevant messieurs du siège roïal de la sénéchaussée de Saint-Jean d'Angély, pour se voir comdemné à lui payer le quint porté par ledit acte de fondation avec vingt-neuf années d'arrérages à dire d'experts. C'est pour opposer aux demandes dudit abbé Morice et s'en procurer les moïens que l'exposant a recours au conseil.

D'une autre main: On demande si la prétention de l'abbé est fondée et par quels moyens le proposant pourra s'en défendre.

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XXVI

4606, 28 juin. Protestation contre la sentence rendue par le présidial de La Rochelle contre Emery de Chaumont et Louis Du Bois 1. Original sur papier aux archives du château de Crazannes. Communication de Denys d'Aussy.

Aujourd'huy, par devant moy notaire et tabellion royal héréditaire en la ville et ressort de Sainct-Jehan Dangély, et en présence des tesmoings de baz nommés, se sont comparues en leurs personnes Emery de Chaumont 2, écuyer, sieur de Mournay, et Louys du Bois, aussy escuyer, sieur de La Prade 3.

1. Cet acte confirme et complète deux passages du Diaire du pasteur Merlin. Page 129 du ve volume des Archives historiques de Saintonge et d'Aunis, on lit: « Mort de M. du Vivier, de Marans. Le 27 avril, sur le soir, M. de La Tabarrière et M. du Vivier, de Marans, estans arrivés dans la rue du Minage et logés, ledit Du Vivier fut assassiné par M. du Coudret, frère de M. de La Forest d'Authon, accompagné des sieurs de La Prade et de Ferrière, gentilshommes desquels il reçut plusieurs coups d'espée; et un capitaine La Jarrie qui estoit à la suite de monsieur de La Tabarrière, fut tué meschamment par un des lacquais des trois susdits, ainsi que ledit La Jarrie estoit descendu pour secourir ledit sieur Du Vivier. Le 29 avril, ils furent inhumés honorablement. Le sieur Du Coudret supplicié. Le 5 de may, le sieur Du Coudret, pour sa peine, eust la teste tranchée en la place du Chasteau, et les deux autres condamnés aux galères perpétuelles.

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Ce Du Coudray devait appartenir à une branche cadette de la famille d'Authon dont le chef était alors Seguin, baron d'Authon, grand sénéchal de Saintonge, marié, suivant contrat du 21 juillet 1601,à Marie Martel; il épousa en secondes noces Élisabeth Herbert, veuve d'Henry Gombaud de Champfleury, et fut tué en duel l'an 1627 par Claude d'Épinay, capitaine au régiment de Brouage.

2. Emery de Chaumont était fils de Joachim de Chaumont, seigneur de Ribemont-Mornay, Bignay et du Cluzeau en partie, et de Renée de Polignac. Il épousa, suivant contrat du 24 février 1620, Françoise Du Grenier. Il vendit sa seigneurie de Ribemont-Mornay, moyennant 35.000 livres, à Isaac de Ligoure, suivant acte du 6 avril 1633, et ne laissa qu'une fille, Éléonore de Chaumont, dame du Cluzeau-Bignay, qui épousa Jacques Le Coigneux, président à mortier au parlement de Paris, frère du célèbre épicurien Bachaumont.

3. Louys du Bois, de la famille du seigneur de Contré et de Saint-Mandé,

Lesquels ont desclaré et desclarent que tout ce qu'ils ont dict et confessé pardevant les maire et cappitaine de la ville de La Rochelle et gens tenant le siège prézidial dudit lieu, au procès crimynel contre eulx faict et jugé à la poursuyte du procureur du roy, Louys Puyguiot, escuyer, sieur de Puychelin, Jacques Fouschier et consors, pour rayson de certains homicides prestandus avoir esté commys ès personnes des sieurs Du Vivier, filz dudit Puychelin, et le cappitaine La Jarrie', et consantement qu'ils pourront avoir presté à l'exécution desdits jugements, soit expressément, soit taiziblement, a esté fait par force et viollence et pour esviter la perte de leurs vies, tant par la crainte qu'ils avoient de la fureur du peuple ylicitement assemblé et armé contre eulx que par l'induction et surprinze dont auroient usé les juges et magistrats envers eulx; et protestent, comme ils ont tousjours faict, de la nullité du procès qui a esté faict et de se pourvoir contre ledit jugement par appel, revizion ou autrement, ainsi qu'ils verront estre affaire selon la grâce et pardon qu'il a pleu au roy leur octroier pour lesdits faits, arrêts et commissions pour obtenir en leur nom de nosseigneurs de la cour de parlement de Paris.

Desquels dires, desclarations et protestations, ce requérant lesdits de Chaumont et Du Bois, leur ay octroié pour leur servir et valoir ce que de rayson. Fait en la parroisse de Sainct-Pierre de Lisle, en la mayson de Louys Jobbet, avant midi, le vingt-huictiesme jour de juin mil six cent dix; pré

était fils de Jean Du Bois, seigneur de Ferrières, et de Jeanne Berland. Son frère aîné, Charles, épousa Marie de Toutessans, dame de Contré, veuve en 1624, dont le fils, Jean Du Bois, mourut sans laisser de postérité en 1634. Louis Du Bois ne paraît pas s'être marié ou du moins n'a pas laissé de descendants, car la terre de Contré fit retour aux Du Bois, seigneurs de Saint-Mandé, qui représentaient la branche aînée.

1. Les assassinats étaient-ils de tradition dans la famille? Voir Revue de Saintonge et d'Aunis, xix, p. 112, Assassinat de MM. de Lisle et de Marlonges, article de M. de La Morinerie, où fut impliqué Joachim de Chaumont, père d'Emery.

sents tesmoings appelés et requis: Sébastien Gadouyn1, escuyer, sieur de La Magdeleine; Jehan Blanc, marchand, demeurant en la ville de Saint-Jehan d'Angély; lesdits sieurs de Mournay, Du Bois et tesmoings ont signé: EMERIC DE CHAUMONT. LOUIS DUBOIS. SEB. GADOUYN. BLANC. SUREAU, notaire royal.

XXVII

1696, 6 février. — Arrêt du parlement de Bordeaux qui ordonne l'exécution en effigie de deux parricides, Joseph de Palme et Pierre de Goumiers. Copie informe sur papier, fin du XVII siècle. Communication de M. Audiat.

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Louis, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Sçavoir faisons qu'à raison du crime de parricide commis en la personne de dame Suzanne Le Beau 1 par les sieurs Joseph de Palme et Pierre de Goumiers, escuyer, sieur de La Frégonnière, il en auroit esté informé de l'authoritté du juge baillif de Taillebourg à la requeste du procureur fiscal dudit lieu le neufviesme avril de l'année mil six cens quattre-vingt-quinze; laquelle auroit esté décrettée de prise de corps contre ledit sieur de Goumier, et lequel, n'ayant peu estre apréhander, auroit

1. Sébastien Gadouyn, fils de messire Maurice Gadouyn, avocat et maire de Saint-Jean d'Angély en 1575, et d'Anne Ballonfeau, avait épousé, le 1er février 1598, Marguerite Baron, qui teste en sa faveur, le 28 janvier 1610. Elle était catholique et l'un de ses enfants entra en 1617 comme novice à l'abbaye, non sans difficultés, son père étant protestant.

2. Suzanne Le Baud appartenait à une famille du Poitou; elle avait épousé en premières noces Alexandre de Palme, seigneur de La Brossardière, près de Taillebourg, dont : Joseph et Suzanne; celle-ci devint la femme de Jean de Remigioux, seigneur du Breuil et de La Fuye de Nancré; en secondes noces, le 10 mars 1642, Suzanne Le Baud s'était mariée à Frédéric de Goumiers, seigneur de La Frégonnière et de La Gachetière, dont: 1 Pierre, seigneur de La Frégonnière, né au logis des Forgettes, baptisé le 9 décembre 1642, au temple de Saint-Savinien, où il eut pour parrain et marraine Daniel Isle, seigneur de La Cave, et Lydie Le Baud; il épousa, le 23 novembre 1662, Suzanne Bastier, dont postérité; 2o René, seigneur de La Gachetière; 3o Frédéric, seigneur de La Brossardière.

Archives, XXVIII.

25

esté assigné à cry public, conformément à notre ordonnance, sy bien qu'il auroit esté randu une santance audit siège de Taillebourg, le dixneufième novembre audit an mil six cent quattre-vingt-quinze, par laquelle les desfauts obteneus par ledit procureur fiscal contre ledit Pierre de Goumier, auroit esté déclarée bien veneus suivant nostre dite ordonnance et ycelluy vray contumace et desfaillant et sufisament atteint et convaincu du crime de parricide à luy mis sur pour réparation duquel il auroit esté ordonné qu'il seroit livré à l'exécuteur de la haute justice pour estre conduit la corde au col, teste nue, en chemise, avec un escriteau sur le dos et sur le front où sera escrit ce terme : Parricide, au devant l'église parroissielle de la ville de Taillebourg où il faira amande honnorable, demandera pardon à Dieu, au roy et à la justice du crime de parricide commis en la personne de laditte dame Le Beau, sa mère, déclarer qu'il s'en repend; de là sera conduit par ledit exécuteur en la place publicque de laditte ville où il seroit rompu vif sur un eschaffaut qui y sera dressé par ledit exécuteur et son corps exposé sur une roue, le visage tourné vers le ciel, où il restera jusques à ce qu'il soit expiré; et ce fait, son corps jetté en un bucher ardent pour y estre consommé et ses cendres jettées au vent; en outre auroit esté ordonné qu'il seroit dressé un piramide au devant de la porte et principalle entrée de la maison de La Brossardière où le parricide auroit esté commis dans lequel il seroit placé une table d'airain où seroient gravées la santance cy devant randue contre Joseph de Palme, sieur de Choissois, frère utérin dudit Pierre de Goumier, convaincu dudit crime de parricide; l'arrest confirmatif de ladite sentense, procès-verbal d'exécution d'ycelluy, la présente sentence avec l'arrest quy interviendroit pour rester à perpétuité au devant laditte maison, faisant inhibition et desfances à toute sorte de personne de renverser ledit piramide, rompre ny arracher laditte table d'airain, à paine de trois mil livres d'amande et de punition corporelle; comme aussy

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