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son large esprit de justice et de tolérance, sa loyauté, son affabilité, la délicatesse de ses sentiments, la dignité de sa vie... »

Le 2 août, est décédé, à Beurlay, Théophile-Eutrope Gatineau, ancien vicaire de Saint-Pierre de Saintes, ancien curé de Beurlay, dans la 73° année de son âge et la 47° de sa prêtrise.

Le 2 septembre, est décédé à Chaniers et le 5 a été inhumé à Saintes, cimetière Saint-Pallais, dans un caveau de famille, Nicolas-Eutrope-Emile Loyer, âgé de 66 ans, ancien principal clerc de Guesdon, à Saintes, puis avoué à Cognac. Il était neveu de Jean-Eutrope dit Urbain Loyer, propriétaire, qui décéda à Paris et légua par testament du 15 mars 1872 à Saintes, sa ville natale, une somme de 300.000 francs sans destination, qui auraient dû servir à bâtir un édifice, musée-bibliothèque dont elle avait, dont elle a grand besoin et qui aurait, en portant son nom, perpétué la mémoire du bienfaiteur. Elle a débaptisé la rue Sainte-Colombe, qui s'appelle depuis rue Urbain Loyer.

Le 14 septembre, est décédé, à Saintes, et après la cérémonie religieuse à Saint-Pallais, a été inhumé au cimetière SaintVivien, dans sa 57° année, Charles-Joanny Chabert, AO, entrepreneur de travaux publics, premier adjoint au maire, président de la société l'Union compagnonnique des compagnons du tour de France, vice-président de la société de secours mutuels l'Union. Né en 1844, dans le département de l'Ain, Chabert s'établit à Cognac comme ouvrier tonnelier. Au bout de quelques années il entrait au service d'un important entrepreneur de travaux publics, dont il devint bientôt l'associé, puis le successeur. En même temps il prit à Saintes la suite d'un magasin de quincaillerie. En 1892, les électeurs de Saintes l'envoyèrent au conseil municipal, où, en 1894, il fut nommé deuxième adjoint et premier en 1898; cette même année il reçut les palmes académiques.

Chabert s'était fait lui-même; son travail avait suppléé aux lacunes de son instruction première; il avait étudié sérieusement. Energique, laborieux, il s'était acquis l'estime de tous. Très honnête homme, il était dévoué à ses fonctions, qu'il remplissait avec zèle, malgré la maladie des dernières années. Sur sa tombe, M. Eusèbe Genet, maire, a cité sa vie en exemple aux ouvriers et payé au nom de la ville un tribut de reconnaissance à ce modeste artisan, serviable à tous, aimé de tous ses collègues. Après lui, M. Gaboriau, de Surgères, compagnon cloutier, trésorier général et administrateur de la caisse des retraites de l'Union des compagnons du tour de France, a vanté « l'esprit fraternel et humanitaire » du défunt, « la droiture de son esprit et de son cœur » et « ses trente années consacrées au soulagement de ses frères, à la prospérité du com

pagnonnage ». Les discours ont été publiés par l'Indépendant du 19.

Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Landrodie, sous-préfet de l'arrondissement; Genet, maire de Saintes ; Pillet, deuxième adjoint: Huvet et Talbot, conseillers municipaux; Gandaubert, pharmacien de la marine en retraite ; Nivault, directeur de l'Epicerie parisienne, et Trainque, du grand Hôtel du Palais, amis personnels du défunt.

Le 15 septembre, est décédé à La Rochelle, âgé de 62 ans. AiméLouis-Arthur Kochanski, époux Mariage, négociant, trésorier de la fabrique de l'église Notre-Dame depuis le 6 juillet 1884, et président de la conférence de Saint-Vincent de Paul. Sur sa tombe, M. William Romieux, au nom du conseil de fabrique, a loué l'exactitude, le zèle et le dévouement du défunt et regretté que le délégué de la société de Saint-Vincent, obéissant au règlement qui défend de faire l'éloge des confrères défunts, ne puisse << dire tout ce que cette belle ȧme contenait de vertus chrétiennes et la perte que la société et les pauvres font aujourd'hui en sa personne ». Le défunt était frère de M. Victor Kochanski, contremaître de l'imprimerie de la Charente-Inférieure.

Le 1er octobre, est décédé Olivier Vigneaux, né en 1848, prêtre en 1870, curé de Moëze depuis 1899.

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Le 14 septembre, en l'église Saint-Pierre de Thenac, a été bénit le mariage de M. Louis-René-Edmond Neveur, lieutenant au 144°, en garnison à Blaye, né à Saint-Martin de Ré le 29 avril 1877, fils de M. Louis-Augustin-Similien Neveur, docteur-médecin, demeurant à Saint-Martin de Ré, et de Zélia-Pélagie Maurin, décédée à Paris, avec Mile Marie-Blanche-Marthe-Edmée Maguier, née le 20 août 1882 et domiciliée à Thenac, fille de M. Eugène-Gustave-Edmond Maguier, propriétaire, officier de l'instruction publique, demeurant à Thenac, et de Mme JeanneMarie-Adrienne Vanderquand, à Laon, qui absente a consenti mariage de sa fille par acte notarié, reçu le 27 juin par Me HenriLouis Legros, notaire à Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise).

Les témoins ont été pour l'époux: MM. Georges-Eugène Giudicelli, ami du futur, âgé de 30 ans, lieutenant d'infanterie à Blaye, et Ernest Hérisson, ami du futur, âgé de 72 ans, artiste peintre, demeurant à Thenac; pour l'épouse: MM. André Renaud, âgé de 50 ans, notaire à Tesson, demeurant à Tesson, et M. Diogène-Hippolyte Rondelaud, ami de la future, âgé de 58 ans, avocat à Saintes, chevalier de la légion d'honneur.

Le 3 octobre 1901, a été célébré, en l'église Saint-Vivien de Saintes, le mariage de M. Marie-Eugène-François Frizon de Lamotte de Règes, propriétaire, domicilié à Nefza (Tunisie), veuf d'Yvonne Tourel, décédée à Tunis le 21 juin 1886, âgé de 41 ans, né à Linières-Bouton (Maine-et-Loire) le 12 avril 1860, d'Ernest-Léon Frizon de Lamotte de Règes, décédé à Linières-Bouton le 28 décembre 1870, âgé de 78 ans, et de MarieLouise-Mélite de Rodays, demeurant à Linières - Bouton, avec Marie-Elisabeth Mongrand, née à Rochefort le 7 juillet 1859, de Jean-Charles-Emile, médecin principal de la marine en retraite, officier de la légion d'honneur, et de Marie-Eulalie-Elisabeth Métayer. Les témoins étaient pour le marié: le comte Pierre de Rodays, son cousin germain, à Saint-Palme, et Paul Frizon de Lamotte de Règes, à Linières-Bouton, son frère; et pour l'épouse: Léon Mongrand, son frère, capitaine au 7° régiment d'infanterie coloniale à Saintes, et Jules Baissac, son parent, à Dampierre-sur-Boutonne.

Le 1er octobre, à La Rochelle, M. Joseph-Charles-Xavier-Girard Mossion de La Gontrie, lieutenant au 123° régiment d'infanterie, a épousé Mile Suzanne-Marthe-Marie-Louise Audry.

Le 15 octobre, a été bénit, par M. l'abbé Billaud, en l'église Saint-Léger de Burie, le mariage de M. le docteur Edmond Jaubert, conseiller d'arrondissement, médecin à Burie, avec Mlle Marthe Boutiron du Treuil. Les témoins étaient pour le futur: MM. Eugène-Georges Jaubert, et Edmond Jaubert, propriétaires, ses frères; pour la future: Julien Boutiron, son oncle, percepteur des contributions directes à Tours, et Jean Ricard, propriétaire, chevalier du mérite agricole, ami de la famille.

ARCHÉOLOGIE

UNE POMME D'ARROSOIR ROMAIN A SAINTES. On lit dans le Bulletin de la société nationale des antiquaires de France (année 1900, p. 93, séance du 7 février), à propos d'un objet du musée de Saintes :

<< Dans les séances des 7 et 14 décembre 1898 et du 19 juillet 1899, MM. Mowat et Saglio ont entretenu la société d'une terre cuite gallo-romaine, en forme de pomme creuse et percée de petits trous, provenant de Saintes. M. Mowat avait proposé d'y voir une pomme d'arrosoir, et M. Saglio, rapprochant de cet objet trois instruments analogues, deux en bronze et un en verre, concluait comme lui qu'ils pouvaient avoir servi à arroser ou peut-être à asperger des mets de poivre ou d'épices.

» Il y a au musée Borély, à Marseille, deux objets analogues,

mais dont l'un est complet et dont l'attribution n'est plus douteuse. C'est une cruche à anse, en terre cuite, munie d'une véritable pomme d'arrosoir, reliée au col par une seconde anse. L'orifice de la cruche est recouvert dans la moitié antérieure, de façon à ce que l'eau ne débordât pas, si on l'inclinait un peu trop... Il est possible que de nouvelles recherches dans les divers musées de province fassent connaitre des objets analogues et d'une authenticité certaine. »

LE THEATRE ROMAIN DES BOUCHAUDS. A ce qui a été dit dans le dernier numéro de la Revue (t. xx1, p. 321-322) du théâtre des Bouchauds, nous ajouterons comme complément et aussi comme rectification:

« C'est Mme Laporte-Bisquit, femme de M. Laporte-Bisquit, maire de Jarnac et sénateur, qui a entrepris les travaux de fouilles et de reconstitution, de concert avec son fils, après avoir acquis l'emplacement même du théâtre (environ 5 hectares) et s'être assuré un droit de fouilles sur les terrains avoisi nants. Le savant père Camille de La Croix a bien voulu apporter à Mme Laporte le secours précieux de son expérience, et c'est sur ses conseils qu'opère le surveillant des travaux qu'elle a installé aux Bouchauds. Le travail entrepris est considérable et il faudra plusieurs années pour le mener à bien. Depuis le mois d'avril, 15 ouvriers ont été à l'œuvre, et déjà le mur de scène a été complètement dégagé, les joints des murs découverts sont refaits, et on a déblayé presque complètement les importants contreforts de construction de la partie droite; on peut maintenant reconnaître la physionomie générale de ce très inté. ressant monument, et, certainement, le travail entrepris par Mme Laporte aura, une fois terminé, une véritable valeur au point de vue archéologique. »>

Le 7 octobre, la société archéologique d'Angoulême est allée aux Bouchauds. Les membres, avec le président, M. D. Touzaud, y ont trouvé Mme Laporte et son fils, qui les y ont reçus et, sous la direction du P. de La Croix et de M. Ballu, inspecteur des monuments historiques, ont minutieusement examiné les tra

vaux.

UNE CHEMINÉE RENAISSANCE

La Revue a publié (t. xv, 369) la cheminée monumentale du château de Bouteville (voir aussi xx1, 324). Nous signalons aux touristes curieux d'ouvrages d'art une autre cheminée qui dépend d'une fort modeste maison sise sur le territoire de la « BasseVille », à La Rochefoucauld, vis-à-vis de l'ancienne église SaintPierre, presque démolie depuis peu de temps.

Le manteau de cette cheminée est décoré d'une frise formée, au centre, d'une fleur largement épanouie, accostée de deux oiseaux fantastiques, terminés en enroulements végétaux, d'une allure très élégante et délicatement façonnés.

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Voici ses dimensions: hauteur, 235 cent.; largeur, 290 cent. Evidemment, ce n'est pas là un morceau qui rappelle les belles, les somptueuses cheminées des châteaux des bords de la Loire. Mais elle a sa valeur chez nous surtout, et y paraîtra relativement riche, eu égard au petit nombre de monuments de la renaissance, que certains importants architectes du XIX siècle n'ont pas eu le loisir d'exterminer de fond en comble.

La cheminée en question est recouverte de plusieurs couches de peinture grise qui l'empâtent fâcheusement. Toutefois, M. Pallet, fils du propriétaire de céans, l'a en partie débarrassée de cette gangue déplorable; avec des précautions infinies, il est parvenu à nettoyer ses fines sculptures et à les faire revivre.

On doit attribuer cette cheminée à l'époque de François Ier. Elle a bien tous les caractères de ce temps-là: premier tiers du XVIe siècle. Je n'en ai trouvé mention nulle part.

EMILE BIAIS.

UNE TOUR DE L'ANCIEN CHATEAU D'AMGOULÊME

Les archéologues, les artistes, les lettrés apprendront avec joie qu'après une attente si longue qu'elle semblait interminable la tour où naquit Marguerite d'Angoulême, en cette dite ville, est enfin l'objet de réparations, urgentes depuis longtemps.

Bâtie au XVe siècle par le « bon comte Jean », de la maison de Valois-Orléans-Angoulême, aïeul du roi François Ier, elle vaut d'être considérée comme un des monuments historiques les plus intéressants - pour nous, Charentais.

Lors de l'établissement de l'hôtel de ville sur le terrain occupé par le ci-devant château, vers 1861, cette tour, dénommée « tour Marguerite », a été conservée avec une magistrale mauvaise grâce par l'architecte Paul Abadie. Il dut, en effet, la laisser debout et l'insérer dans ses nouvelles constructions, à la suite des 'mémorables protestations de la Société archéologique angoumoisine. Mais l'éminent architecte, qui dédaignait absolument les ouvrages de la Renaissance, jugea indispensable de faire sauter les voûtes qui séparaient les étages de la tour et de lui donner l'aspect intérieur d'un long boyau en pierre agrémenté de manteaux de cheminées qui tiennent aux parois par un miracle d'équilibre.

Notons que plusieurs écussons armoriés, des chapiteaux et des consoles historiées ont été mutilés pitoyablement lors des travaux de conservation, il y a près de quarante ans.

Bref, l'œuvre de réfection est dirigée par M. Albert Cochot, architecte municipal, avec beaucoup de soins et de conscience. Nous reparlerons, je l'espère, de cette « tour Marguerite. »

ÉMILE BIAIS.

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