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donne, souvenir de Didon (voir Histoire de Saintonge, Poitou, Aunis et Angoumois, livre second, page III, par Armand Maichin, Saint-Jean d'Angély, 1671). C'est aussi la traduction en calembour des mots NOMINA SANCTA, Saintes.

La société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis a formé son cachet du blason des deux provinces, Aunis et Saintonge, qui sont particulièrement son domaine historique avec une partie de l'Angoumois, arrondissements de Cognac et de Barbezieux, appartenant à l'ancien diocèse de Saintes.

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L'Angoumois: Losangé d'or et de gueules, ainsi que portaient les premiers comtes d'Angoulême, ceux de la branche d'Orléans: De France au lambel de trois pièces d'argent chargées chacune d'un croissant d'azur.

MONTENDRE, qui devrait s'écrire Montandre, à cause de l'étymologie Mons Andronis, a sur une colonne, près de la halle, gravé deux écussons, d'abord celui de la société des Archives décrit ici. En 1895 elle érige ce petit monument en l'honneur des sept chevaliers qui luttèrent victorieusement (12 mai 1462) contre sept chevaliers anglais; le second écusson représente les armes de Montendre: Parti gironné de vair et de gueules de dix pièces qui est Harpedanne de Belleville, et burelé d'argent et d'azur à trois chevrons de gueules le premier écimé, qui est La Rochefoucauld, rappelant les anciens seigneurs de Montendre. Devise: FAUT PLUS HAUT QUE MONT TENDRE.

LA ROCHELLE : Le sceau primitif de La Rochelle (1224-1303), SIGILLVM COMMVNIE DE ROCHELLA, montre un navire à un seul mát surmonté d'une croix de Malte, voguant la voile tendue sur une mer agitée; de l'autre côté est le maire en habit bourgeois, la tête nue, à cheval, brandissant de la main droite un bâton noueux

et de l'autre tenant la bride du cheval: SIGILLVM MAIORIS DE

ROCHELLA.

On voit ce vaisseau sur un titre de 1434 et au porche d'entrée de l'hôtel de ville.

MONET.

Le sceau de la monnaie de La Rochelle (1372) avec la légende en exergue SIGILLVM MONETE RVPELLANE, représente un navire entrant à pleines voiles dans le port.

Celui de la sénéchaussée de Saintonge à La Rochelle représente au milieu d'une rosace l'écu d'azur semé de fleurs de lys sans nombre, qui est de France ancien.

Sur le cartulaire de l'hôpital d'Auffrédy à La Rochelle une miniature représente l'aumônerie avec les armes du roi, du maire en charge et celles de Richelieu; l'écu de la ville est: De gueules au vaisseau d'argent, au chef de France.

C'est à peu près ce que décrit Arcère (Histoire de La Rochelle, tome 11, 525) De gueules à la nef d'argent voguante; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or, avec cette devise:

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SERVABOR RECTORE DEO.

Sur le volume Eloges et discours sur la triomphante réception du roy en la ville de Paris après la réduction de La Rochelle (Paris, Pierre Rocolet, 1629, in-4°), je trouve dans la pièce de vers, La Rochelle aux pieds du roy, les armes ainsi désignées « D'azur à la nef d'argent, aux voiles de mesme, surmontée de trois fleurs de lis d'or en chef.» L'écu entouré de deux branches de feuillage.

Traversier, dans l'Armorial national de France (1843) attribue à La Rochelle: De gueules à un navire d'argent aux voiles éployées voguant sur des ondes au naturel. L'Annuaire de la noblesse, par Borel d'Hauterive, 1855, page 385, blasonne aussi faussement.

L'édit de 1696 régla définitivement les armoiries de La Rochelle le vaisseau et le chef de France. Mais, par suite du décret du 17 mai 1809, le conseil municipal de La Rochelle, dans sa séance du 19 août 1809, considérant qu'il convient que la ville de La Rochelle, comprise au nombre des bonnes villes dont le maire assiste au couronnement de l'empereur, jouisse de la faveur accordée par ce décret, et qu'il convient aussi de demander les armoiries que la ville avait autrefois, sauf les changements que les circonstances exigent,» autorisa le maire à faire toutes les démarches nécessaires. Et des lettres patentes de février 1811 accordèrent le vaisseau, principale pièce des armes; mais trois abeilles d'or posées en fasce sur fond de gueules remplacèrent les fleurs de lys; c'était « le changement que les circonstances exigeaient. » Et l'Armorial de

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Simon blasonna ainsi, tome 11, page 86: D'or au vaisseau à trois mâts de sable, voguant à senestre et soutenu d'une mer de sinople; au chef des bonnes villes de l'empire. Or les circonstances exigeaient-elles de mettre or au lieu de gueules et sinople ou sable au lieu d'argent?

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Mais, en mars 1815, la ville fit de nouvelles démarches pour reprendre ses anciennes armes « qui lui étaient trop chères pour n'en pas désirer la restauration. »

Les lettres patentes du 4 novembre 1827, signées CHARLES et contresignées PEYRONNET, lui accordent le droit de reprendre les armoiries dont elle était en possession depuis un temps immémorial (Sceaux inédits, page ), c'est-à-dire : De gueules au navire équipé d'argent voguant sur une mer de même; au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or, comme on en voit sur des sceaux de 1503, 1594 et 1610. Elles lui avaient été confirmées en 1757 par Louis XV en mémoire de sa belle défense contre les Anglais. On y a ajouté pour supports deux dauphins. L'écu est timbré d'un trident soutenant une banderole où se lit la devise: SERVABOR RECTORE DEO.

SAINTES Une vieille pierre gravée du musée des antiques a un pont crénelé à trois arches surmonté de trois tours et une porte de ville flanquée de deux tours. La pierre est assez fruste. Il ne parait pas y avoir eu de chef. Le pont avec ses tours et la porte de ville semblent un souvenir de l'arc de triomphe romain encastré dans un pont du moyen âge. Au xvi siècle, apparaît le chef de France; le plan de la ville par Braunius en 1560 représente les trois fleurs de lys; un pont à quatre arches et quatre tours girouettées à dextre; mais il n'y a pas la porte. Au XVIIe siècle, la figure est à peu près la même. On lit, page 364, 2° partie, de l'ouvrage in-12, Tableau des provinces de France (Paris, Loyson, 1661), par Alcide de Bonne-Case, sieur de Saint-Maurice: « Saintes ou Xaintes, capitale de la Saintonge ou Xaintonge, porte, pour ses armes de gueules au pont d'ar

gent, chargé de 4 tours de même, au chef de France. Ce pont d'argent marque sa situation, dont nous parlerons ensuite; pour le chef qui est de France, c'est une marque évidente que ce pays a esté l'appanage de quelque fils de France, comme vous verrez ci-après. » La gravure montre un pont de trois arches portant quatre tours ajourées d'azur et crénelées. Au XVIIIe siècle, le cachet dont se sert le maire a supprimé le chef, et montre, en 1780 par exemple, un pont de trois arches surmontées de trois tours girouettées à senestre; à dextre, une porte de ville (Sceaux inédits). On voit que la tradition n'est pas constante. On devra donc s'en tenir à Aubert de La Chenaye-Desbois; dans son Dictionnaire généalogique, héraldique (7 vol. in-8°, t. III), il écrit en 1758 « Degueules au pont d'argent de 3 arches chargé de quatre tours de même sur une rivière aussi d'argent, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or, » en y ajoutant toutefois la porte de ville qu'on voit sur la pierre du musée, qui est ainsi parfaitement authentique. La porte de ville servira à distinguer Saintes de Cahors: car les armes de Cahors sont à peu près celles de Saintes: De gueules au pont de cinq arches d'argent sur une rivière de même, chargé de cinq tours couvertes en clocher de même, surmontées chacune de fleurs de lys d'or mises en chef. Ajoutons que les tours de Saintes doivent être girouettées à senestre; l'écu se timbre de la couronne comtale, à cause du comté de Saintonge; il y a deux tenants un chevalier armé et un vendangeur portant grappe et faucille. Devise: AULTRE NE VEUX, qui ressemble fort à celle de Philippe le Bon: AUTRE N'AURAI.

Donc Saintes: D'azur à un pont de trois arches surmonté de trois tourelles d'argent défendu d'un avant-mur ouvert flanqué de deux tourelles, le tout d'or; le pont soutenu d'une rivière d'argent; les tourelles girouettées du second émail, couvertes en clocher et maçonnées de sable; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.

Traversier, Armorial national de France

(in-4°, 1842, 2 série, page 22), répète ces indications; ailleurs il dessine une couronne murale avec le caducée et la guirlande, enjolivements de l'empire.

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SAINT-JEAN D'ANGÉLY: Une pièce du 21 mars 1392 aux archives du duc de La Trémoille et publiée par M. L. de Richemond, Documents historiques sur le département de la Charente-Inférieure (1874), p. 37, porte endommagé le « sceau de la commune de S. Jehan d'Angeli» qui représente la décollation de saint Jean-Baptiste devant un édifice à arcades cintrées. Au revers il y a un petit écu fleurdelysé avec un canton de... sans doute la tête du précurseur.

Au bas d'un compte de Jean Dabeville, receveur de la ville

en 1430, est un sceau de cire jaune ; l'écu en pointe est semé de fleurs de lys; un franc-quartier montre une tête dans une coupe; c'est un souvenir de la tête de saint Jean-Baptiste que l'abbaye croyait posséder en entier.

Sur un Règlement de la police du pain en 1664 est gravé un écusson: Parti d'azur à trois fleurs de lys d'or; armes de France nouvelles ; et d'azur semé de fleurs de lys d'or; armes de France anciennes au chef de gueules à la tête du précurseur dans une coupe, le tout d'or. De cette façon la coupe forme un franc-quartier de l'écu, mais se trouve placée à gauche. Je ne comprends pas la raison de cette disposition. L'écu, sommé d'une couronne royale d'or à la fleur de lys,_ est entouré d'une espèce de cordon garni de cinq coquilles. Explique qui voudra ces bizarreries.

Girault de Saint-Fargeau blasonne à tort, II, 254: « D'azur semé de fleurs de lys d'or, au chef de saint Jean d'argent dans une coupe d'or sur le tout. »

Les lettres patentes du 20 avril 1820 lui attribuent: « D'azur semé de fleurs de lys d'or, au franc-quartier de gueules à

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une décollation de saint Jean-Baptiste d'argent dans une coupe d'or; l'écu timbré d'une couronne royale.» (Sceaux inédits). C'est bien l'ancien sceau de la commune, tel qu'on le voit sur un acte de 1430. Mais l'abbaye portait les mêmes armes et sommait en outre l'écu de la crosse abbatiale et de la mitre, comme on le voit par le dessin ci-joint.

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