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Le 11 décembre, en l'église Saint-Louis de Rochefort, mariage de Me Elisabeth de Bois-Juzan, fille de M. de Bois-Juzan, agent comptable de la marine, avec M. Pierre Daniel, enseigne de vaisseau, fils de M. Daniel, C, capitaine de vaisseau de la réserve. Les témoins du marié étaient: sa grand' mère, Mme veuve Le Clech, mère du député de la 2e circonscription de Pontivy (Morhiban), et M. le lieutenant de vaisseau Martin, commandant l'Isère; ceux de la mariée : MM. Ernest de Bois-Juzan, contrôleur de l'administration des douanes en retraite, et le commandant Astruc, chef d'escadron d'artillerie de marine en retraite, ses oncles.

VARIÉTÉS

I

LES JUMEAUX

A M. et Mme A. M.

Sous les yeux attendris et charmés de leur mère,
Non loin du chêne antique aux augustes rameaux,
S'ébattent, sur le pré fleuri, des fils jumeaux,
Dans leur beauté naissante et leur grâce éphémère.

Comme en rêve, l'amour maternel énumère
Tous leurs exploits futurs, les voit domptant les maux,
Lavant toute injustice aux fleuves baptismaux,
Et peut-être inspirant quelque nouvel Homère.

Un propice soleil qui tombe à l'horizon
Et d'obliques lueurs baigne le frais gazon,
Nimbe les deux enfants d'une auréole claire ;

Et, grandissant chaque ombre aux rayons sidéraux,
Pour exalter l'espoir de la femme et lui plaire,

Il leur donne déjà la taille des héros.

LÉONCE DEpont.

II

UNE LETTRE DU MARÉCHAL REGNAUD DE SAINT-JEAN-D'ANGÉLY C'est une réponse aux félicitations que lui avait adressées Anatole Lemercier à propos de son élévation au maréchalat; elle contient quelques détails qu'on ne verra pas sans intérêt: « Romano, le 16 juin 1859.

» Merci de vos bonnes et cordiales félicitations, mon bien cher ami; elles me touchent vivement parce que je sais combien elles sont sincères. Jamais, dans mes rêves les plus ambitieux, ma pensée ne s'était élevée vers la haute dignité que vient de me conférer l'empereur et que je dois à la valeur de mes soldats. L'accueil qu'elle rencontre dans l'armée et chez mes bons amis de France en double le prix à mes yeux.

Nous avons obtenu un prodigieux succès à Magenta, comparé

au nombre de troupes que nous avons eu d'engagées pendant la journée. Pendant trois longues heures, mes grenadiers ont tenu tète à toute l'armée autrichienne, après lui avoir enlevé des positions que la nature et l'art semblaient rendre inexpugnables, ce qui a donné le temps à Mac-Mahon d'arriver et de compléter la journée. Les pertes de l'ennemi sont immenses, sa démoralisation plus grande encore; nous ne le rencontrerons probablement plus que sur le Mincio où une dernière et grande bataille terminera la campagne. Rien ne saurait vous donner une idée de l'enthousiasme des populations que nous traversons; il faut que la tête de notre empereur soit aussi solide qu'elle l'est pour n'être pas saisie de vertige au milieu de ces fiévreuses ovations.

Sur ce, je vous quitte, mon ami, un touriste militaire a peu de loisirs et force m'est d'abréger le plaisir que j'éprouve à causer avec vous. Mon bien affectueux souvenir, je vous prie, à Mme la vicomtesse Lemercier et croyez-moi votre bien affectionné » Mal REGNAUD D'ANGÉLY. »

III

CE QUE DEVIENNENT LES VIEUX CHATEAUX

Il s'agit du château de Jarnac. Il ne reste aucun vestige de cet important monument. On en lira la très sommaire histoire dans la préface de l'Inventaire des meubles du château de Jarnac que vient de publier notre confrère M. Philippe Delamain (voir plus bas, page 68), et l'on en comprendra la richesse en parcourant ces pages si précieuses. Le château, abandonné par ses propriétaires, avait excité les convoitises. Il s'est trouvé quelqu'un pour ambitionner la gloire de lui porter le dernier coup: puisqu'il tombait en ruines, il vaudrait mieux l'achever de suite; on éviterait ainsi un accident possible. Et puis ce serait un moyen de fournir des occupations au demandeur. Nul n'a plus de droits que lui. Voici cette étrange lettre, datée de Jarnac le 14 germinal an XI, c'est-à-dire 4 avril 1803. Elle est adressée à Etienne-Pierre Albert, conseiller de préfecture à Angoulème, et nous est communiquée par notre confrère M. Jules Pellisson, qui l'a copiée à la bibliothèque de Cognac, fonds Albert, t. LII, p. 125. A Jarnac, le 14 germinal an 11° de la République. » Lt Ardouin, chef de bataillon réformé de la 70° demi-brigade, au citoyen Albert, conseiller de préfecture à Angoulême.

» Citoyen et ami,

» Depuis longtems le ci-devant château de Jarnac est tombé dans le plus grand abandon et l'état le plus périlleux tant pour lui que pour le public qui peut s'an aprocher. Vous donner d'autres détails sur sa situation est absolument inutile, puisque je suis persuadé que vous les connaissez du moins aussy bien que moi. Mais vous proposer un remède favorable pour éviter des accidents fâcheux sera mon but en vous demendant quels se

roient les moyens à employer pour obtenir la décente de tous les bois de charpentes, démolition de cet immense édifice, la vente ou l'emploie des matériaux ainsy qu'il en seroit décidé, conservation de l'une des partie sy on le jugeoit convenable pour les prisons et logement même de la gendarmerie. Enfin il ait posible de tirer un partit quelconque de cette masse énorme pour l'érection du pond qui est projeté, et sy les facultée du gouvernement ne permétais pas de le commencer dessuites, alors on métroit les matériaux dans des lieux propre à les recevoir et facile à leurs emplois ultérieurs.

› Comme vous voyez, je suis désireux de trouver, citoyen et ami, des moyens favorables de m'ocuper. Vous connoissez également les droits que j'ai à la reconnoissance publique. Sy il étoit quelques avantages à retirer du projet que je vous soumets, seroit-il un autre qui eût les mêmes droits, ou y auroit-il obstacle à la défaction de se monument? Veuillez m'en [informer]. Sy au contraire il y avoit facilité à l'obtention de ma demende, je vous prie de me donner les ransseignements pour me faire arriver dessuite au but. Votre protection [m'est] chère; daignez me l'acorder, et je suis convincu que vous ne me la re[fuserez pas].

» Salut et considération.

» Le chef de bataillon: P.-A.-L. ARDOUIN. »

On ne dit pas si l'honorable Ardouin, en récompense de ses services, obtint d'être employé dans la démolition du vieux château. M. Delamain a raconté que ce sont les paysans, à qui dès les premiers jours de la restauration l'on persuada que les seigneurs allaient revenir avec le cortège des droits féodaux, qui se ruèrent, avec tous les pillards de la contrée, tous les gens sans aveu, sur le géant et en peu de temps le démolirent de fond en comble.

IV

ARMOIRIES Des villes de SAINTONGE ET D'AUNIS

I

Le blason n'a pas été créé et n'existe pas seulement pour les hommes. Les villes, communautés, collèges, corporations, chapitres ont aussi droit aux armoiries. Toute agglomération, toute société religieuse ou civile peut être représentée par un signe particulier. De même qu'on a personnifié les êtres moraux ou des abstractions métaphysiques, qu'on a figuré le Temps par un vieillard orné d'ailes et de faux, la Mort par un squelette, la Victoire par une femme qui vole portant une couronne, la Renommée par une dame qui souffle dans un clairon, la Paix par une branche d'olivier, le Courage par un rameau de chêne et le lion, de même on a désigné un homme, une gens, une famille, par un emblème, seize alérions (Montmorency), neuf macles (Rohan), trois aiglettes (La Trémoille), et

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