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nements contemporains, manuscrit qu'on croyait perdu et dont une copie, faite en 1669 par Lozeau, ancien de l'église de Saint-Seurin d'Uzet, passa dans les mains de Pierre-Abraham Jonain, mort à Royan, puis dans celles de M. le pasteur Moutarde, de Saujon, enfin dans la bibliothèque de la société de l'histoire du protestantisme. L'original avait été utilisé par Crottet, Histoire des églises de Pons, Saujon, Mortagne en Saintonge; et l'auteur, Jean Frèrejean, cité en outre par M. Audiat, Etude sur Palissy (1868); le baron de Ruble, Jeanne d'Albret (1897); Gaullieur (Histoire de la réformation à Bordeaux (1884).

L'introduction du protestantisme à Saint-Seurin est due à Jean Frèrejean, notaire, qui gagne Gabriel de La Mothe, probablement fils de Guy. (Voir Palissy, page 176). Ce Gabriel avait épousé Suzanne Bouchard, fille de François, vicomte d'Aubeterre, seigneur de Saint-Martin de La Couldre, nièce de Charles de Coucis, seigneur de Burie. Jean Ier Bretinauld fit élever un temple. Le calvinisme domina. Aussi lorsque, au commencement du xvII° siècle, les habitants descendirent vers le port, à la place de la vieille église, les catholiques peu nombreux ne purent élever qu'une modeste chapelle. Après le concordat, SaintSeurin fut annexé à Chenac, paroisse que dirigea longtemps l'abbé Moquay, un saint prêtre. En 1826, l'église de SaintSeurin fut rendue au culte et érigée en chapelle vicariale et succursale. L'abbé Moquay, neveu du précédent, qui lui avait succédé à Chenac, abandonna Chenac et fut nommé curé de Saint-Seurin où il est mort en 1862, le 8 septembre, en odeur de sainteté.

Le numéro d'avril contient la suite de la chronique de Frèrejean sous ce titre, Pièces justificatives, savoir: arrêt du parlement de Guyenne (19 novembre 1560) à propos de prêches faits à Cozes et environs; ordonnances du parlement sur l'arrivée en Saintonge de Louis II de Bourbon, duc de Montpensier, pour pacifier le pays (10 septembre 1562); les gens doivent faire profession de foi catholique dans les huit jours; les officiers du roi au siège de Saintes qui étaient protestants ne devront reprendre leur charge qu'après s'être « purgés de la contravention aux édits »; liste de suspects protestants à propos d'un procès fait par Marie Constantin, veuve du capitaine Saubuat, à divers capitaines huguenots qui avaient capturé un bâtiment à lui appartenant. Il y a dans ces pièces beaucoup de noms saintongeais.

L'ACADIE FRANÇAISE. C'est le titre d'une communication de M. Dubosc de Beaumont à la société de géographie au sujet de « l'état présent des Acadiens francais, de leurs moeurs, de leur avenir, mais surtout de leur attachement à la mère patrie. Le plus curieux témoignage peut-être de la persistance du sentiment national chez les colons d'origine française nous est offert par ces descendants de Saintongeois, Tourangeaux, Normands,

Basques, Bretons, etc., répartis en Amérique dans les trois provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Ecosse et de l'île du Prince-Edouard.

» Au XVIIIe siècle, les barbares soldats du colonel anglais Winslow en firent périr dix mille, pour les déraciner du sol où ils s'étaient librement fixés, par la famine, la déportation et les fusillades en masse. Ils n'étaient encore que 6.000 à la fin du XVIIIe siècle; ils sont aujourd'hui 150.000 qui forment une petite nation ayant son originalité propre, ses églises, ses écoles, ses villages, ses journaux, ses députés. La langue qu'ils parlent et qu'on enseigne à leurs enfants est le français.

» Suivant l'éloquente parole de leur représentant au parlement fédéral, M. Pascal Poirier, la France est toujours pour les Acadiens « la douce terre des aieux, la glorieuse, la grande lointaine >> bien-aimée, et ils l'aiment d'autant plus peut-être qu'ils ont plus » souffert à cause d'elle. »>

Dans le 34 volume des Mémoires de la société dunkerquoise (1900), page 357, je rencontre, à propos d'Une procédure de recherche de la paternité naturelle sous le régime de l'ancien droit français, par M. Boivin, une pièce que je n'aurais pas cherchée là: « Le 21 mars 1772, Nicolas-Jean Pilon, doyen des procureurs du marquisat de Barbezieux, faisant fonctions de juge en l'absence de M. le juge sénéchal civil et criminel, vu la déclaration de grossesse de Marie Duc faite devant nous le 18 mars, présent mois; la plainte à nous donnée par ladite Marie Duc en crime de rapt, de séduction, contre Martin Renaud, fils de François... nous avons nommé, pour procéder à ladite visite, les sieurs Drilhon, médecin, Beauchereau, maitre chirurgien, et la nommée Collinet, matronne...; la relation des assignations données à la requête de ladite Duc à ses témoins... signée Bruslon, sergent royal...; tout considéré, nous ordonnons que ledit Martin Renaud, accusé, sera pris et saisi au corps et conduit sous bonne garde en prisons dudit marquisat pour être ouy et interrogé... ses biens saisis et annulés... » Décidément, le métier de séducteur ne valait rien dans le marquisat de Barbezieux en 1772.

ARCHÉOLOGIE

HYDROGÉOLOGIE HYDROPHOBIE

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I

LISTE DES MONUMENTS HISTORIQUES

Voici la liste des monuments historiques classés par l'état, arrêtée au 1er janvier 1900:

Charente-Inférieure.

1° Monuments mégalithiques: ARDILLIÈRES, dolmen dit La

Pierre-Levée, dolmen dit La Pierre-Fouquerée; MONTGUYON, dolmen dit La Pierre-Folle; SAINT-LAURENT DE LA PRÉE, deux dolmens dits Les Pierres-Closes de Charras.

2o Monuments antiques: LE DOUHET, aqueduc; EBÉON, pyramide; SAINTES, cirque romain, restes de l'amphithéâtre; SAINTROMAIN DE BENET, tour de Pire-Longue, camp dit de César.

3° Monuments du moyen-âge, de la renaissance et des temps modernes AUNAY, église Saint-Pierre; CHADENAC, ECHILLAIS, ESNANDES, églises; FENIOUX, église, lanterne des morts; HIERSBROUAGE, fortifications de Brouage; MARENNES, MARIGNAC, églises; MOEZE, croix dans le cimetière; PoNs, chapelle SaintGilles, donjon, passage de l'hôpital; PONT-L'ABBÉ, RÉTAUX, églises; LA ROCHELLE, hôtel de ville, fortifications maritimes, maison de Diane; SAINT-DENIS D'OLERON, soubassement du portail de l'église; SAINT-PIERRE D'OLERON, lanterne des morts; SAINTE-GEMME, église; SAINT-JEAN D'ANGÉLY, tour de l'horloge et fontaine du Pilori; SAINTES, église Saint-Eutrope, église Saint-Pierre (ancienne cathédrale), ancienne église SainteMarie des Dames (affectée au service de la guerre); SURGÈRES, TALMONT, églises.

Charente.

1. Monuments mégalithiques: LA CHÈVRERIE, polissoir dit Gros-Chail; FONTENILLE, dolmens dits La grosse et la petite Pérotte; Luxé, dolmen dans le tumulus dit La Motte de la Garde; PETIT-LESSAC, dolmen converti en chapelle de la Madeleine, près Confolens; VERVANT, dolmen de La Boixe.

2o Monuments antiques: BROSSAC, restes de la ville romaine de Lacou-Drusem, restes d'un aqueduc; SAINT-CYBARDEAU, théâtre des Bouchauds.

3o Monuments du moyen-âge, de la renaissance et des temps modernes ANGOULÊME, cathédrale Saint-Pierre; AUBETERRE, BASSAC, églises; BLANZAC, église Saint-Barthélemy; CELLEFROUIN, lanterne des morts; CHARMANT, CHATEAUNEUF, COGNAC, COURCOME, GENSAC, LESTERPE, MONTBRON, MONTMOREAU, MOUTHIERS, PLASSAC, RIOUX-MARTIN, ROULLET, SAINT-AMAND DE Boixe, SAINT-MICHEL D'ENTRAIGUES, TROIS-PALIS, églises.

II

LE PUITS GALLO-ROMAIN DES BOUCHAUDS

M. Chauvet a tenu la promesse dont nous avons parlé dans notre dernier numéro. C'est la Revue archéologique de janvierfévrier 1901 qui a inséré son mémoire sur la fouille faite par M. Pierre Saulnier et les objets trouvés dans le puits gallo-romain des Bouchauds. Son récit, en forme de journal, indique minutieusement les opérations qui ne durèrent pas moins de six jours. On constate successivement une couche d'argile blanche,

provenant d'un éboulement, puis une terre noire, verdâtre, gluante, d'apparence graisseuse, faisant penser à de la chair décomposée, et des cendres, des débris de vases, os d'animaux divers, escargots, coquilles d'huîtres, une tête de vache entière, des têtes de béliers, de chiens, de porcs, cendres, pierres brûlées, fragments de poteries; puis, la 4° journée, les deux patères en métal, le plat ovale, une ascia et un couteau en fer, des débris de sandale en cuir; puis, pierraille, tétes de bœufs, de chiens, de porcs, volailles, tuyau d'hypocauste, deux cercles en fer, seaux, une pierre représentant une idole grossière assise; enfin, on atteignit le fond, après avoir enlevé une couche de douze mètres de débris divers. On était à 36 mètres au-dessous du sol superficiel. Suit la description des principaux objets, y compris une clef en fer, longue de 0158, qui porte cette inscription: KATVL. L'auteur conclut ainsi : il y avait aux Bouchauds un temple important, les objets décrits ayant incontestablement servi au culte chez les Romains; 2° ce temple, près d'un théâtre, prouve donc là l'existence d'une grande ville, le Germanicomagus de la carte de Peutinger; 3° ce riche mobilier religieux au milieu des cendres, de vases brisés, de statuettes indique une catastrophe. A qui l'attribuer, aux Bagaudes, à la fin du IIIe siècle? aux Wisigoths ou aux Francs, vers le ve ou vi° siècle? etc., hypothèses que d'autres observations renverseront ou confirmeront dans la suite. « Les conclusions définitives viendront plus tard ». Faut-il admettre que ces « douze mètres de débris divers » aient été entassés là d'un seul coup, au moment de la destruction? ou plutôt ne serait-ce pas que, successivement, les habitants ont jeté dans ce puits les cassons de vaisselle, les déchets de la cuisine, comme on en trouve dans presque tous les puits abandonnés qui servaient de débarras? Ce puits-là était-il construit? avait-il contenu de l'eau ? Questions à examiner, et que nous soumettons humblement à l'intelligent explorateur.

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Dans le numéro de mars-avril, le même mentionne un mémoire, Statues, statuettes et figures antiques de la Charente. C'est une liste raisonnée pour faciliter l'étude de la sculpture en Gaule à Anais, statue de Jupiter; à Ambérac, figurine de bronze et cheveux; oiseau en terre cuite, semblable à ceux qui ont été trouvés dans l'Allier, jouets d'enfants très probablement; Angoulême, tête d'impératrice, statuettes, grand lion en pierre; Auge, statue en pierre; Bonneuil, deux idoles gauloises; Charmant, petit sus en bronze; Courbillac, figurine en bronze, trouvée à Herpes; Fouqueure, statuette et Mercure en pierre, etc.

III

UNE SÉPULTURE DE L'ÉPOQUE CELTIQUE

Pour fouiller un tumulus, le plus sage est de l'éventrer. On sait l'importance qu'ont prise, au point de vue ethnographique, les anciennes sépultures, et les découvertes qu'elles procurent pour les mœurs des populations celtiques, gauloises, romaines.

M. l'abbé Moret,curé-doyen de Saint-Menoux (Allier), a fouillé avec patience et intelligence un tertre de sa paroisse. Il en a publié les résultats dans une très artistique plaquette: Le tumulus de Saint-Menoux et les sépultures de l'époque celtique (Moulins, imp. Auclaire, 1900, in-8°, 39 pages). Il y a joint une carte, sept figures et huit planches hors texte. Tous les objets trouvés sont minutieusement décrits et figurés: vases, bracelets en bronze et en schiste, poignard, épingle, fibules, crânes, etc. En vrai savant, l'auteur rapproche ces objets d'autres semblables trouvés ailleurs, et il compare les usages révélés avec les textes des anciens. C'est un moyen d'éclairer son sujet et en même temps de le rendre intéressant pour le vulgaire. La brochure servira donc aux simples lecteurs, aux profanes et aussi aux savants à qui elle fournira de précieux documents. D'après les plus compétents, cette sépulture remonterait à la fin de l'âge de bronze; M. Bertrand, du musée de Saint-Germain, la fixerait à trois mille ans, un peu postérieure au fameux siège de Troie.

IV

UN CACHET D'OCULISTE A SAINTES

M. Emile Espérandieu, dans la Revue épigraphique (mars 1901), a publié p. 150, un cachet d'oculiste trouvé en 1898 au cimetière Saint-Vivien de Saintes et dont le musée de la ville s'est rendu acquéreur. «Comme tant d'autres, écrit M. Dangibeaud, elle n'émigrera pas. » C'est une « petite tablette en stéatite verdâtre », longue de 0,038, large de 0,027, épaisse de 0,609. Caractères nettement tracés, d'assez bonne forme. Les deux lettres E. V. profondément gravées sur le plat ont une signification qui nous échappe. Les lettres C VAL, à peine distinctes sur ce même plat, sont à lire, pensons-nous, C(aius) VAL(erius). Un second C, tracé sur l'autre plat, tout près du bord d'une tranche anépigraphe, nous fait supposer que le prénom Caius était celui du possesseur de la tablette.

» 1.

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VAL(erii) PHILEROTIS CYCNIUM LEN(e).

» 2.VAL(erii) PHILEROTIS ITALIC(um) AD DIATHES(es). 1. Collyre cycnium adoucissant de Valerius Phileros. »> » 2. Collyre italique de Valerius Phileros contre les diathè

ses >>....

-

» Le premier des deux noms de collyre fournis par le cachet de Valerius Phileros s'est déjà rencontré, avec l'orthographe cycnion, sur une tablette, aujourd'hui perdue, que l'on a découverte au XVIII° siècle, à Perpezac-le-Noir dans la Corrèze. Le même nom se retrouve encore sur un cachet d'Amiens, où il est abrégé cycni.

» L'italicum, non décrit par les auteurs anciens, figure sur un autre cachet (n° 54) trouvé à Contines. Les diathèses constituaient, à ce qu'il semble, une affection d'un caractère assez général, et non pas exclusivement, comme on l'a supposé, une tumeur trachomateuse des paupières. L'italicum, qui est appliqué aux

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