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moulins, qui eût mieux remplacé la rue Desmoulins. Paris avait déjà fait de la rue Denfer la rue Denfert-Rochereau, et le calembour n'en était pas plus spirituel. C'est assez pour une fois. Cependant, au lieu d'attendre en 1901, comme il avait été d'abord résolu, afin de familiariser les négociants, on appelle immédiatement rue de la République la rue des Fonderies. L'année prochaine, la rue du Pas-du-Loup se dénommera rue Blanqui, et la rue du Chène, rue Voltaire. Barbès, Blanqui, Voltaire, Grimaux! Et pourquoi pas Dreyfus? Pour la rue Sainte-Madeleine, ce n'est plus que Madeleine, tout court. Donc, si on raccourcit les noms ici, on les augmente là. Système des compensations.

Il n'y a donc aucun Rochefortais qui soit encore digne de mémoire? Aucun marin qui mérite d'avoir son nom sur une plaque de rue? Ne serait-ce que d'Amblimont, né à Rochefort, et dont l'hôtel est devenu la mairie? Puisque l'on conserve la place Colbert, on aurait peut-être pu conserver Saint-Louis, qui était à la fois le nom du fondateur de Rochefort et de celui qui, par la victoire de Taillebourg-Saintes, sauva l'indépendance nationale. Nous comptons bien que, pour être logiques, MM. les conseillers municipaux n'iront plus à Saint-Jean d'Angély, mais à Jean-Ly: car les anges doivent être expulsés du panthéon rochefortais, ni à Saintes; ils diront certainement comme feu Vallès: Je viens de Cloud par le chemin de ture, rue y a. Il n'y aura plus alors que les imbéciles qui diront Saint-Cloud, le chemin de ceinture et la rue Saint-Hyacinthe.

CONFÉRENCES. A La Rochelle, le 3 novembre, par M. Dupuy, Les droits de l'homme et du citoyen; le 21, A travers Thoug the Congo, par M. Jackson, consul des Etats-Unis; 1er décembre, La défense de l'organisme contre l'infection, par M. Vital Boutet, professeur au lycée de La Rochelle; le 23, Les tables des droits de l'homme et le Syllabus par M. le sénateur Delpech. A Saintes, en novembre et décembre dans les écoles communales de Saintes, L'hygiène, par M. le docteur Cornet.

ERRATUM. T. xx, p. 390, 3e §, 7 ligne, lire « de Lage de Volude, chevalier, enseigne de vaisseau du roi »;-p. 391, 3° §, 8 ligne, lire « je fus édifié »; p. 399, 4e §, 1re ligne, lire « Victor Advielle »; p. 413, 4 §, 8e ligne, lire «Alida-AnneGeneviève Moinet »; p. 420, 5° §, 2° ligne, et pages 423 et 424, le nom doit être écrit: Senac de Meilhan; - p. 442, lire « Clermont de Cruzy. »

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A TRAVERS LES PÉRIODIQUES

La Revue encyclopédique du 1er novembre (n° 378) contient : Aunay (Charente-Inférieure), l'Eglise Saint-Pierre, par M. Georges Musset, qui, après un examen approfondi, conclut que l'église Saint-Pierre de La Tour a été édifiée tout au commencement du XII° siècle, sauf à reculer son achèvement de quel

ques vingt années, mais avant 1135, date de sa cession au chapitre de Poitiers. Sept gravures représentent le donjon des vicomtes d'Aunay, qui rappelle le passage de Duguesclin en 1372, puis l'église dans son ensemble et ses détails.

Dans le numéro (376) du 17 novembre, M. Jacques Stein, parlant de la céramique à l'exposition, dit : « Avec le XVIe siècle, voici posé devant nous le séduisant mystère de la poterie de Saint-Porchaire. Qu'est-ce que cette fabrication, née au plus tôt dans les dernières années du xve siècle, et dont il ne reste plus que soixante et quelques pièces, la plupart charmantes de formes et de tons, et qui disparaît brusquement avec les Valois à la fin du XVIe siècle? Le problème reste tout entier et la thèse qui voudrait en attribuer la paternité à Palissy paraît un peu hardie; le potier saintongeais n'a pas besoin de ce supplément de gloire; à défaut de cet émail blanc, éclatant, qu'il poursuivait, il a su créer un genre nouveau et trouver parfois de riches colorations. La fabrication de Saint-Porchaire et celle de Bernard Palissy peuvent avoir fait des emprunts à l'art typographique, à l'antiquité, elles n'en sont pas moins originales dans leur ensemble. »

Dans la Gazette des beaux-arts du 1er novembre, M. Emile Molinier étudie les émaux des peintres et la céramique à l'exposition universelle de 1900. Une grande partie de ce travail est consacrée à Bernard Palissy, à l'appréciation de son œuvre, à ses origines artistiques, littéraires, scientifiques; le point de départ de ses recherches fut la coupe que lui montra à son retour d'Italie Antoine de Pons, qui avait passé plusieurs années à la cour de Ferrare, où le duc d'Este avait établi une grande fabrique de porcelaine. Le songe de Polyphile, traduit en 1547, lui a été une initiation. Ensuite il a pris ses motifs dans des monuments antiques. Ici M. Emile Molinier cite des fragments décoratifs d'une salle de bains gallo-romaine, qu'il a vus au musée de Saintes et qu'il a le premier remarqués. Des coquillages de toutes espèces et de toutes dimensions posés sur un ciment forment un genre de décoration assez grossière, mais qui n'est point sans un certain sentiment artistique; ils rappellent les dispositions qui se rencontrent dans un grand nombre de pièces. céramiques sorties de notre potier. L'article tout entier est à lire.

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Dans le Bulletin trimestriel de la société archéologique de Touraine (no 3 de 1900), M. l'abbé Bosseboeuf s'inscrit en faux contre l'expression fanum, que Lièvre voulait imposer aux piles romaines.

Dans les Mémoires de la société d'histoire... de l'arrondissement de Beaune (année 1899), M. Bergeret a publié un travail, Briques et pavages émaillés. L'atelier d'Argilly sous les ducs de Bourgogne. L'art de fabriquer des carrelages historiques est

commun en Bourgogne depuis le XIIe siècle, se développe au XIII, et se trouve en pleine prospérité entre la fin du xve siècle et l'époque de la renaissance. Če mémoire important est accompagné de 28 planches coloriées, représentant divers spécimens de fabrique.

Dans le Bulletin du protestantisme du 15 octobre, trois lettres de Charles de Coucis, seigneur de Burie, lieutenant général du roi au gouvernement de Guyenne (1562).

Dans le Bulletin de la société historiqué du Périgord, 5e livraison de 1900, M. le vicomte de Gérard a publié La peste à Sarlat (1629-1634), qu'on comparera à La peste à Barbezieux (1629-1630), par M. Jules Pellisson. (Paris, Dumoulin, 1877, 30 pages).

La Revue de Jeanne d'Arc (numéro du 1er juin 1900) a un article de M. le capitaine de Béler, Chansons populaires de Jeanne d'Arc en Périgord et en Saintonge.

La demande du ministre de l'instruction publique, de rapport sur les publications des sociétés savantes, à propos de l'exposition universelle, a donné lieu à quelques travaux complets, qui ont bien mis en lumière l'utilité de ces modestes académies locales. Nous avons en premier rang le mémoire de M. Philippe Lauzun, qui n'a pas moins d'un volume in-8° de XVIII359 pages, sur la société académique d'Agen.

C'est un chapitre d'histoire littéraire où l'auteur n'oublie aucun de ces mille petits riens qui composent la vie d'une société, et rend hommage à ces travailleurs désintéressés et vaillants, les Boudon de Saint-Amans, les Magen, les Andrieu, les Tamizey de Larroque, auprès desquels les successeurs placeront M. Philippe Lauzun. Force anecdotes charmantes et portraits finement tracés de ces savants de province, qui, pour être profondément estimés, n'échappent pas à certains travers.

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C'est un des premiers conquérants de Madagascar, le rochelais Vacher de La Caze, prince d'Amboule, que biographie M. de Richemond dans le Bulletin de la société de géographie de Rochefort (no de juillet-septembre 1900). Son grand-père, Jacques Vacher, sieur de La Caze, avait été maire de La Rochelle en 1606. Lui avait des frères avocats. A son arrivée à Ma. dagascar, notre héros trouva les Français exposés aux insultes. Par sa valeur, il se fit bientôt une telle réputation qu'il enflamma d'amour la fille du prince d'Amboule et l'épousa. Ses aventures sont nombreuses et ses vicissitudes variées. Il mourut en juin 1670.

Ce n'est pas le seul article local que contient ce fascicule; il

en est un autre d'un genre différent. C'est un « Vieux noël en patois pichottier de la région de La Rochefoucauld (Charente) » qu'a recueilli M. E. Vincent, l'auteur de l'importante monographie de la commune de Marillac le Franc. Ce Vieux noël n'a pas moins de 42 couplets dont M. Vincent n'a reproduit que 12. On les trouvera tous dans l'élégant opuscule que M. A. Favraud a édité en 1889 chez Dubreuil, libraire à Angoulême: Le noël de Theuet, en patois du canton de La Rochefoucauld, avec une introduction et des notes, même avec une traduction qui, à quelques mots près, est la même que celle de M. Vincent (1). M. Favraud a établi son texte sur les versions multiples à lui communiquées par les instituteurs et institutrices des communes du canton; il est précédé d'une petite étude sur le patois du noël et il en a noté l'air.

Le Bulletin contient en outre l'Egypte moderne, par M. Toureille, et des nouvelles et faits géographiques. Malgré la suppression des 4 cinquièmes de la subvention que la ville lui faisait, la société de géographie continuera d'imprimer son Bulletin ; la devise du marin est : Malgré la tempête.

ACTES D'ÉTAT CIVIL

I. - DÉCÈS

La Société des Archives a deux nouvelles pertes à déplorer: I. Le 2 décembre, est décédé au château de Bussac, près de Saintes, à l'âge de 76 ans, Jean-Louis-Henry Bonneville, *, trésorier-payeur général en retraite, président de la Croix-Rouge française (section de Saintes), membre du comité royaliste de la Charente-Inférieure. La cérémonie religieuse a eu lieu en l'église de Bussac, où le curé, M. l'abbé Jouan, a fait, en une allocution point banale et tout émue, l'éloge du défunt. Le corps a été ensuite transporté à la gare de Saintes d'où il est parti pour l'Eure, devant être inhumé à Romilly sur Andelle, près de ses trois enfants, une fille et deux garçons dont la mort prématurée, à la fleur de l'âge, a devait être la cruelle épreuve de sa vie. » A la gare, M. le baron Amédée Oudet, au nom de la

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M. Favraud traduit «un guimbelet » par tasse et M. Vincent met avec raison un foret; il ajoute: «gimbelet, mot d'origine anglaise et qui date probablement de la guerre de cent ans, gimblet ou gim'let. » Le guimbelet, foret, vrille, petit outil de fer pour percer les tonneaux, est employé dès 1412-1464; on le trouve dans les dialectes du Haut-Maine, de la Vienne, l'Aunis et la Saintonge.

Croix-Rouge, a retracé sa vie et loué son dévouement à toutes les œuvres charitables. Né à Moissac, le 5 décembre 1824, d'un père conservateur des hypothèques, qui termina sa carrière à Caen, il entra dans l'administration des finances et, après divers postes, il fut nommé receveur à Belfort. Pendant la guerre de 1870-71, Bonneville, dit M. Oudet, « partagea, durant cinq mois, les privations et les périls de la vaillante garnison qui s'est illustrée dans ce siège mémorable. C'est là qu'il put voir de près, toucher du doigt dans ses réalités les plus dures la vie de nos soldats en temps de guerre, admirer leur valeur et leur dévouement et compatir douloureusement à leurs souffrances et à leurs misères, particulièrement à celles des malades et des blessés. Les fortes émotions de cette année tragique lui avaient laissé une impression ineffaçable. Il était donc, mieux que beaucoup d'autres, préparé à comprendre, à sentir toute l'importance des services rendus par la société de la « Croix-Rouge », surtout de ceux que le pays serait en droit d'attendre d'elle le jour où il se trouverait aux prises avec les nécessités d'une grande guerre, et combien serait précieux alors l'avantage de posséder par tout le territoire des comités nombreux, préparés et organisés de longue main, en vue de recevoir, distribuer, utiliser, avec toute l'efficacité possible, les dévouements et les sacrifices patriotiques qui ne manqueraient certainement pas d'affluer avec autant d'enthousiasme que de confusion... Au terme d'une carrière parcourue avec distinction, il vint abriter le soir de sa vie dans sa charmante retraite de Bussac. Là, son hospitalité aimable et la grâce toujours si accueillante de sa compagne vénérée attirèrent bientôt de nombreux visiteurs, c'est-à-dire groupèrent autour d'eux de nombreux amis. Plus vifs encore et plus douloureux sont les regrets de ceux-là dont j'ose me faire aussi l'interprète, et plus impérieux le besoin qu'ils éprouvent de renouveler à celle qui lui survit l'expression de leur profonde, très respectueuse et affectueuse sympa

thie. »

Après le siège il fut nommé receveur général à Privas, puis à Nice, enfin à La Rochelle où il prit sa retraite en 1884. Alors il acheta de MM. de La Laurencie, qui le possédaient depuis le commencement du siècle, le fort beau château de Bussac, la vieille demeure des Beauchamp et des Dupaty de Clam. Il avait épousé en Normandie Mile Duchêne, fille d'un conseiller àla cour de cassation, qui ne contribua pas peu à embellir cette demeure hospitalière...« M. Bonneville, ajoute le Clairon de la Saintonge du 9, avait su se créer dans toutes les classes de la société de nombreux amis. Son exquise courtoisie, la bonne grâce de sa chère compagne lui avaient concilié la sympathie de toute la société saintaise, tandis que sa générosité, le dévouement avec lequel il participait à toutes les œuvres utiles ou charitables du pays lui valaient la reconnaissance générale. »

Ses obsèques avaient attiré une foule d'amis. Les cordons du

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