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SOCIÉTÉ (La) ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS, à Orléans.

SORIN (Jean-Élie-Albert), juge de paix, à la Tremblade.

-SURGÈRES (la commune de).

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Maire, M. Clément Bouquet.

TAMIZEY DE LARROQUE (Philippe), *, I, correspondant de l'institut, à Gontaud (Lot-et-Garonne).

TARGÉ (Amédée), professeur au collège, à Saintes.

TESSIER (Eugène), imprimeur, à Surgères.

TESSON (André),, chef de division à la préfecture de la Seine, en retraite, à Paris.

TEXIER (Noël), imprimeur, à Pons.

THAIRE (la commune de).

THEON (DE), au château de La Barthe, par Salles-sur-l'Hers (Aude). THÉZAC (Emile COMPAGNON DE), directeur des domaines en retraite, à Saintes.

THÉZAC (la commune de). Maire, M. Ardouin.

THÈZE (Charles), imprimeur, secrétaire de la société d'agriculture, à
Rochefort.

THOMAS (Mgr Léon), *, évêque de La Rochelle et Saintes.
THOYON (Robert), à Rochefort-sur-Mer.

TILLY (Hippolyte LEGARDEUR DE), vice-président de la commission
des arts et monuments, maire de Pessines, par Saintes.
TONNAY-CHARENTE (la commune de).

Maire, M. Félix Gras.

TORTAT (Gaston), juge suppléant au tribunai civil de La Rochelle. TURNER, docteur en médecine, à Paris.

VALLÉE (l'abbé Eutrope), professeur à l'institution Saint-Pierre, secrétaire de la commission des arts et monuments, à Saintes. VARAIZE (la commune de). Maire, M. Hinbourg.

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VAST-VIMEUX (le baron Alfred), O, sénateur, conseiller général, au château de Péré, par Surgères.

VÉNÉRAND (la commune de). Maire, M. Bâtard.

VERDON (Fulgence DE),, ancien inspecteur des lignes télégraphiques, à La Rochelle.

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FONDATION DE L'ÉGLISE DE GONDEVILLE

1683-1703

Pièces publiées par M. JULES PELLISSON, avocat à Cognac,
bibliothécaire de la ville.

Il y a quelques années, M. Raby, propriétaire de l'ancienne terre de Gondeville, fut assigné devant le tribunal civil de Cognac par la commune de Gondeville en revendication d'une parcelle de terrain. Pour défendre à cette action, il fallait des titres que M. Raby n'avait pas. Il se souvint qu'un des précédents propriétaires de son domaine, homme fort âgé et qui devait savoir beaucoup de choses sur ce qui l'intéressait, vivait encore à Angoulême; il se rendit auprès de lui et lui fit part de son embarras. Le vieillard, qui avait plaidé toute sa vie et qui connaissait l'importance des vieux papiers, conduisit le visiteur dans son grenier, et tira d'un coffre des liasses énormes de contrats et de pièces de procédure dont il lui fit cadeau en lui souhaitant bonne chance. C'est ainsi que M. Raby devint possesseur du trésor du château de Gondeville.

Ce château seigneurial était situé dans une ile de la Charente, en face du bourg, un peu à l'ouest. Bien que le procès qui fait l'objet de notre publication ait duré plus que le siège de Troie, nous ne dirons pas :

Est in conspectu Tenedos, notissima famâ
Insula....

La comparaison serait trop ambitieuse. Nous dirons seulement que les habitants du château ont été mêlés à des évènements plus

1. Gondeville est une commune du canton de Segonzac, arrondissement de Cognac. Nous donnons les dates 1683-1703, parce que la dernière pièce, relative à la fondation de l'église, est de 1703. Nous y avons joint, à raison de l'analogie, d'autres pièces dont deux sont d'une date postérieure; elles ont trait à la chapelle du château de Gondeville.

intéressants que ne le sont en général les épisodes d'histoire locale. Les documents que nous avons sous les yeux établissent qu'en 1380 la seigneurie de Gondeville, située dans la châtellenie de Bouteville, appartenait à Foulques de Gondeville, chevalier, et à son fils Arnaud. Le 8 janvier 1394, Aymar Oudard, seigneur de Lignières, suzerain de Gondeville, dans un aveu rendu à Louis d'Orléans, à qui Charles VI venait de donner en apanage le comté d'Angoulême, mettait au nombre des droits appartenant au seigneur de Gondeville, son vassal, les moulins en toute l'écluse et les défenses des eaux de la rivière de Charente; il parle ensuite des trutages ou droits de péage dûs au seigneur. Le 22 mai 1413, Arnaud de Gondeville rendait aveu pour sa terre au duc d'Orléans. Le 1er décembre 1445, le seigneur était Jean Bouterouhe qui faisait aveu et dénombrement au comte Jean d'Orléans, déclarant tenir, « à hommage lige et au devoir de dix sols d'achaptement sans nul autre devoir à muance de vassal, les choses qui s'ensuivent, c'est à sçavoir mon hébergement et hôtel de Gondeville. » La seigneurie passa ensuite à Guillaume Pelletan, qui avait épousé Agnès Bouterouhe. Le 22 février 1480, le nouveau seigneur rendit aveu à Marguerite de Rohan, comme ayant la tutelle et administration des biens de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, son fils. Un bail à cens du 27 mars 1491 établit que Agnès Bouterouhe s'était remariée avec noble homme Guillaume de Cruc, à qui elle porta la seigneurie de Gondeville; l'aveu fut renouvelé le 15 septembre 1497. Le 23 janvier 1527 Guillaume de Cruc vivait. encore, ainsi que le prouve un dénombrement à lui rendu par Jacquette Mercier, fille et héritière en partie de Marie de Lacourt, dame de Rouillac. Le 30 avril 1543, le seigneur de Gondeville était Charles de Cruc, écuyer, à qui Guillaume Rocquart, écuyer, seigneur de Laugerie et de La Pégerie, rendait un dénombrement; il vivait encore le 11 octobre 1549. Le 15 juin 1554, en son châtel noble de

1. Voir sur Gondeville: Marvaud, Etudes sur Cognac, t. I, p. 181, et Lacroix, Chroniques de l'Angoumois occidental, p. 162. Il y a à la bibliothèque de Cognac, fonds Albert, mss. t. XLII, p. 467, la copie d'un extrait de l'inventaire des titres et papiers de la seigneurie de Gondeville, dans lequel on lit : « Ung tiltre en lattin, en date de l'an 1252, fait entre Jean Bot, escuyer, sieur de Chasteauneuf, et Sallomon de Gondeville, chevallier, contenant acquisition des choses y mentionnées, faicte par ledit de Gondeville dudit Bot. »>

2. Archives nationales, P. 514; Chambre des comptes de l'Angoumois; aveux. Renseignements communiqués par M. Lacroix.

Gondeville, Catherine de Brigolanges, au nom et comme tutrice et curatrice de Madeleine et de Jeanne de Cruc, ses filles mineures, et en sa qualité de veuve de Charles de Cruc, en son vivant écuyer, sieur de Gondeville, recevait le dénombrement dû à ses filles par le même Guillaume Rocquart. 1 Le 27 mars 1557, par acte reçu Thomas, notaire à Saint-Mesme, où elle est qualifiée douairière de Gondeville, elle consent un bail à cens conjointement avec Marie de Saint-Olayre, dame et douairière de Champniers en Périgord. Le 11 septembre 1565, devant Maurat, notaire à Saintes, Charles Poussard, chevalier, seigneur de Fors, Lignières, Saint-Trojean et Saint-Brice, rend aveu et dénombrement à Catherine de Brigolanges et à Madeleine de Cruc, dames de Gondeville, pour son fief de Lhomme tenu de la seigneurie de Gondeville à foi et hommage de dix sols tournois « et, en outre, au jour de la chevallerye dudit sieur de Gondeville, ou venue d'icelles à son hostel de Gondeville, d'y fournir sa personne de boyre, escuelles, tailhonner, et ce qui luy en fera mestier, et le servir en cotte, me donnant sa robbe de chevallerye par droit de debvoir, et me trouver où il seroit assailly en son chasteau par les ennemis pour sa deffense et garde dudit lieu de Gondeville, sy mestier estoit, et que par luy je fusse et mes parsonniers ou aulcun de nous requis, et aussy luy payer, à chascune vigille de pasques, la somme de vingt sols tournois de rente. » 2

Le 10 mai 1590, par acte reçu Bouriauld, notaire à Saint-Jeand'Angély, Jean de La Rochebeaucourt, chevalier, sieur de SaintMesme, Courpignac et La Barde, gouverneur de Saint-Jean-d'Angély, et Jacquette de La Rochechandry, sa femme, d'une part, Madeleine de Cruc, dame de Rioux et de Gondeville, 3 et Marie Delaporte, femme de Jacques de Pons, chevalier, sieur baron de Mirambeau et Champniers, tant en son nom que comme fondée de procuration de son

1. Renseignement pris dans un vidimus du 20 mars 1754.

2. Nous reproduisons littéralement ce passage altéré par le copiste.

3. Marvaud écrit Bourdeille et fait Madeleine de Cruc femme de Guillaume de Cruc, ce qui ne peut être, puisque nous avons vu que celui-ci vivait cent ans auparavant en 1491 et avait épousé Agnès Bouterouhe. Il donne aussi à la seigneurie de Gondeville le droit de haute, moyenne et basse justice avec quatre fourches patibulaires et un chevalet. D'après l'échange de 1590, c'est à la seigneurie de Courpignac qu'appartenait ce droit ainsi établi : « Tout droyt de juridiction haulte, moyenne et basse et exercice d'icelle, et droict de tenir justice à quatre pilliers, le chevalet sur iceux. »

mari, demeurant Madeleine de Cruc au château de Rioux et les époux Delaporte à Pons, à cause des guerres, d'autre part, faisaient un échange aux termes duquel les époux de La Rochebeaucourt cédaient la châtellenie, terre et seigneurie de Courpignac, située en Saintonge, entre mer et Charente, à Madeleine de Cruc et aux époux Delaporte, qui donnaient en contre-échange « le chastel et hébergement, terre et seigneurie de Gondeville, size et située en Angoulmois, en la chastelanye de Bouteville, appartenant à ladicte de Cruc, dame de Rioux, avecques toutes et chascunes ses apartenances d'hommes vassaux, hommaiges, centz, rantes, terrages, complantz et droictz de loz, ventes et honneurs, et autres droictz et debvoirs seigneuriaux, isles, prés, bois, vignes, terres labourables et autres dommaynes, eaux, pescheries, et autres choses et droictz quelconques, avecq le droict de jurisdiction et exercice d'icelle, etc. » La terre de Courpignac ayant plus de valeur que celle de Gondeville, il fut convenu que Jean de La Rochebeaucourt et sa femme recevraient une soulte de treize mille trois cent trente-trois écus un tiers, revenant suivant l'ancienne forme de compte à quarante mille livres tournois.

Le 22 décembre 1608, par acte reçu Raoul Bontemps et Pierre Guillard, notaires au châtelet de Paris, Samuel de La Nauve, conseiller au parlement de Paris, demeurant à Saint-Germain-des-Prés, rue de Seine, paroisse Saint-Sulpice, se rendit acquéreur du château et de la seigneurie de Gondeville. Le vendeur était « messire Ysaac de Culant, chevallier, seigneur de Ciré, y demeurant, pays d'Aulnis, gouvernement de La Rochelle, estant de présent à Paris, logé à Saint-Germain-des-Prés, rue de Seyne, en la maison du Croissant. >> Il déclara que le domaine vendu lui appartenait tant par l'acquisition qu'il avait fait d'une partie par contrat du 23 février 1607, reçu Rocquemadour, notaire à Saintes, de Jean de Galard de Béarn, baron de La Rochebeaucourt, et autres co-héritiers de Jacquette de La Rochechandry, et dont il avait eu distraction par arrêt du parlement de Paris du 23 mai 1608, que par la vente et adjudication par décret qui lui avait été faite par arrêt du 16 décembre suivant de la terre et seigneurie de Gondeville et des terres de Saint-Mesme, Le Grollet et autres comprises au décret. 1

Le 6 juillet 1655, par acte reçu Lemoyne et son collègue, notaires

1. On voit que Jean de Galard de Béarn n'a pas figuré à cet acte du 22 décembre 1608, ainsi qu'on pourrait le croire en lisant la note de Marvaud.

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