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J. F. EUSEBE CASTAIGNE

Bibliothécaire de la Ville d'Angoulême,
Fondateur et Vice-président honoraire

de la Société archéologique et historique
de la Charente.

Né a Bassac le 20 Juin 1804

Mort à Angoulême le 26 Novembre 366.

D'après la Photographie de M Maury, représentant le buste en marbre exécuté par M Lequesne (de l'Institut)

ELOGE

DR

J.-F.-EUSÈBE CASTAIGNE

Bibliothécaire de la ville d'Angoulême, Fondateur et Vice-Président honoraire de la Société archéologique et historique de la Charente

PRONONCÉ A ANGOULÈME, DANS LA SALLE DE LA BIBLIOTHEQUE, A L'INAUGURATION DU BUSTE EN MARBRE DU DÉFUNT

Le 15 juin 1870

PAR

M. G. BABINET DE RENCOGNE

President

L

E mercredi 15 juin 1870, à une heure et demie, la Société archéologique et historique de la Charente a tenu une séance solennelle, dans la salle de la bibliothèque communale d'Angoulême, pour l'inauguration du buste en marbre de M. J.-F.-Eusèbe Castaigne, ancien bibliothécaire de la ville, fondateur et vice-président honoraire de la Compagnie.

Un grand nombre d'invités, parmi lesquels figuraient M. Othon Peconnet, préfet du département; M. Paul Sazerac de Forge, maire de la ville; M. l'abbé Cousseau, vicaire général, représentant Mer l'évêque, retenu à Rome par les travaux du Concile; une députation des élèves du lycée, conduite par le proviseur, M. Dujol, assistaient à cette cérémonie, qui a été présidée par M. G. Babinet de Rencogne, président de la Société. Des siéges avaient été réservés à la droite du bureau pour les membres de la famille du défunt.

Le buste de M. Castaigne, dont les frais ont été couverts entièrement par une souscription ouverte parmi les membres de la Société archéologique, est l'œuvre de M. Lequesne, membre de l'Institut. Il avait été placé, pour la circonstance, à l'une des extrémités de la salle, sur un socle de même forme et de même dimension que celui de Balzac, cet illustre compatriote que notre savant confrère n'a pas peu contribué par ses persévérantes recherches à faire connaître et aimer de tous.

A une heure trois quarts, la séance a été ouverte et la parole a été donnée à M. A. Trémeau de Rochebrune, secrétaire de la Société, pour la lecture de l'exposé des faits qui avaient amené la solennité du jour.

Après cette lecture, M. de Rencogne a prononcé l'éloge de M. Castaigne.

DISCOURS DE M. DE RENCOGNE

MESSIEURS,

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LA solennité qui nous réunit aujourd'hui n'est pas seulement une fête de famille, c'est aussi et avant tout la fête de la science. Dans une ville et dans un pays où les préoccupations matérielles absorbent la plus grande partie de l'intelligence, c'est un jour heureux entre tous, celui où de toutes parts accourt une population d'élite pour glorifier le travail de l'esprit et saluer de ses hommages le talent désintéressé. Je vous remercie, Messieurs, d'avoir répondu avec tant de bienveillance et d'empressement à l'appel de la Société archéologique; je vous remercie particulièrement, Monsieur le Maire, de votre gracieuse hospitalité, et c'est avec une confiance égale à ma gratitude que je remets sous votre protection, au nom de la Compapagnie dont j'ai l'honneur d'être l'interprète, le dépôt sacré que nous avons apporté en ce lieu. Toutefois, Messieurs, l'expression de mes sentiments ne serait pas complète si je ne rappelais pas,

en cette circonstance, le souvenir de M. Gellibert des Seguins, du président dévoué, aux idées hautes et généreuses, à qui revient principalement l'initiative de cette pieuse cérémonie, et dont j'aime à me dire ici l'humble exécuteur testamentaire. Vous n'entendrez sans doute qu'un écho bien affaibli de cette voix aimée et chaleureuse qui savait vous charmer et vous émouvoir; mais à défaut du talent, que je n'ai jamais plus qu'en ce moment regretté de ne pas avoir, j'ai du moins la conscience de n'apporter parmi vous que les inspirations d'un cœur dévoué et d'une admiration sincère.

Le savant homme dont nous honorons en ce jour la mémoire et dont je vais essayer de vous retracer la vie, JEAN-FRANÇOIS-EUSEBE CASTAIGNE, est né à Bassac, le 20 juin 1804, au pied même de la vieille abbaye des moines de Saint-Benoît, qu'il devait un jour suivre dans leurs travaux, imiter dans leur détachement des choses du monde et égaler par le savoir. Il appartenait à une très vieille et très honorable famille de l'Angoumois, dont il a pris soin, dans les derniers jours de sa vie et pour ses petitsenfants seulement, de publier la filiation généalogique, non dans cet esprit de vanité niaise qui dans tous les temps et dans tous les pays a fait tant de victimes, mais bien au nom de ce légitime sentiment de dignité du père de famille qui veut transmettre à ses descendants des traditions certaines d'honneur et de bon renom. Orphelin à quatorze ans, il fut placé par son tuteur au collège de Pontle-Voy (Loir-et-Cher), qui jouissait alors d'une réputation méritée, et, après y avoir fait de solides

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